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412. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Il s’y joignit encore une autre fête fort belle aussi dans son genre, l’illumination de la ville entière, comme elle a lieu, tous les deux ans, pour la fête de saint Ranieri ; ces deux fêtes furent alors célébrées ensemble, à l’occasion du voyage que le roi et la reine de Naples firent en Toscane pour y visiter le grand-duc Léopold, beau-frère de ce roi. […] Toutes ces espérances me mirent un tel baume dans le sang, et me rafraîchirent si bien l’esprit, que je me rejetai tout entier entre les bras des Muses. […] Je me hâtais autant que je pouvais, mais ainsi ne faisaient pas les ouvriers de l’imprimerie de Didot, qui, nouvellement travestis en politiques et en hommes libres, passaient les journées entières à lire les journaux et à faire des lois, au lieu de composer, de corriger, de tirer les épreuves que j’attendais. […] « Quant à mes traductions, j’avais, les deux années précédentes, recopié et corrigé le Virgile tout entier ; je le laissai vivre sans toutefois le regarder comme chose terminée. […] Cette situation déplorable dura depuis le 25 mai, que les Français entrèrent, jusqu’au 5 de juillet, où, battus et perdant la Lombardie entière, ils s’échappèrent, pour ainsi dire, de Florence, un matin, à la pointe du jour, après avoir pris, cela va sans dire, tout ce qu’ils pouvaient emporter.

413. (1856) Cours familier de littérature. II « XIIe entretien » pp. 429-507

Dans la Mésopotamie, ils bâtirent des Babylone, des Babel, des villes, des édifices refuges contre les eaux ; en Éthiopie et dans la haute Égypte, des catacombes immenses et élevées dans le flanc des rochers, propres à contenir des populations entières. […] IV J’ai lu aujourd’hui le livre entier de Job. […] La douleur crie, l’orgueil murmure, le désespoir doute, l’impiété argumente, le délire blasphème, l’amitié fausse ou impuissante raisonne, l’homme condamne et nie son Dieu ; Dieu nié, mais indestructible, se lève de lui-même et fait parler la conscience par sa propre voix ; la création tout entière se lève en témoignage, la toute-puissance visible atteste la justice invisible, l’homme se confond et rentre à la fois dans son néant et dans son immortelle espérance. […] est-ce que cette sublime et foudroyante vérité de la situation de l’homme qui doute et de Dieu qui apparaît dans ses œuvres, de l’homme qui murmure et de Dieu qui console, de l’homme qui blasphème et de Dieu qui foudroie, enfin de l’homme qui se résigne et de Dieu qui pardonne ; Est-ce que cette situation, qui est celle de l’humanité tout entière depuis le commencement des siècles jusqu’au dernier jour du globe, n’est pas la fable des fables, le drame des drames, l’intérêt des intérêts, la curiosité des curiosités ? […] L’intelligence est de sa nature immobile ; elle resterait pendant l’éternité tout entière à contempler l’infini sans faire un mouvement, si une autre faculté ne lui imprimait pas ce mouvement ou cette activité.

414. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

Ce grand homme fit le premier, pour l’Occident tout entier, ce que les Médicis firent plus tard pour l’Italie ; il ordonna les fouilles dans la cendre du passé, recueillit les monuments épars, restitua les langues mortes, évoqua, par les études encouragées et rémunérées, le génie de l’antiquité pour y rallumer le génie de l’avenir. […] Voltaire en parle dans quelques lettres à des savants italiens, mais il ne l’avait évidemment pas lu tout entier (chose difficile), et on a vu plus haut qu’il en parle comme d’une monstruosité poétique. […] « L’œuvre entière se divise en trois parties, dont la première se nomme Enfer, la seconde Purgatoire, la troisième et dernière Paradis. […] Ozanam, comme la plupart des commentateurs italiens, voit dans la fable du Dante une philosophie tout entière ; il appelle cette doctrine la philosophie catholique du moyen âge. […] Il nous suffit d’avoir donné au lecteur, qui voudra lire les trois poèmes tout entiers, la clef de ces interprétations retrouvées et présentées par un judicieux et savant esprit.

415. (1881) Le naturalisme au théatre

Et moi, je demande qu’on montre l’homme tout entier. […] Le comédien m’a pris tout entier, il m’a bouleversé. […] La salle entière s’est levée, sanglotant et applaudissant. […] La presse entière, qui lui appartenait le samedi, se tournait contre elle le dimanche. […] Comme Cuvier, vous avez une dent, un os, et il vous faut retrouver la bête entière.

416. (1881) Le roman expérimental

Cette formule est celle du siècle tout entier. […] Ma besogne est là tout entière. […] La nature entière est son domaine. […] La méthode naturaliste est là tout entière. […] Son livre entier est fait de souvenirs.

417. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

L’événement tout entier est aussi lugubre que la pensée de Hamlet. […] La contexture entière du drame, les lieux, les incidents, les ressorts, tout est neuf, tout est de sa création. […] La scène du procès de Richard, en particulier, manque tout entière dans cette édition, et se trouve pour la première fois dans celle de 1608. […] Cependant le caractère de Falstaff est parfaitement soutenu, et se retrouvera tout entier quand on le verra reparaître ailleurs. […] Plusieurs scènes entières sont évidemment de lui.

418. (1889) Derniers essais de critique et d’histoire

En cette circonstance, elle agit de son chef, elle n’est point le mandataire de la France ; l’initiative et la responsabilité lui appartiennent tout entières. […] En outre, il aura la satisfaction et la gloire de se voir représenté, non par un petit groupe de députés, mais par l’Assemblée nationale tout entière. […] Quand ce thème philosophique rencontre un personnage capable de le porter jusqu’au bout et de l’exprimer tout entier, le roman est de premier ordre ; c’est ainsi que M.  […] Une famille entière vivait avec cent louis par an, quelquefois avec cinquante. […] Cette trame immense aux innombrables nœuds, nulle mémoire, nulle imagination n’est capable de se la représenter distinctement tout entière.

419. (1876) Romanciers contemporains

Marmier renferment la description des plus beaux sites du monde entier. […] Elles caractérisent le cœur de l’homme qui s’est mis tout entier dans ses écrits. […] Mais sa vie tout entière, il l’a mise malgré lui dans ses livres. […] Le chapitre premier du livre IV est tout entier à biffer. […] Claretie avec une sincérité entière.

420. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Encore ne le porte-t-il pas avec une entière aisance ; il a les yeux trop invariablement fixés sur ses modèles et n’ose se permettre les gestes francs et forts. […] Il apporte le monde entier aux pieds de Stella. […] Elles arrivent et se déroulent en lui, aisément, tout entières, sans interruption, sans secousses. […] Spenser est supérieur à son sujet, l’embrasse tout entier, l’accommode à son but, et c’est pour qu’il y imprime la marque propre de son âme et de son génie. […] À ses yeux, chaque science particulière, comme la science tout entière, doit être un outil.

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