Derrière la vieille et plus sur le devant un enfant nu, étendu sur ses langes et sa couverture ; puis des volailles, des ballots, du bagage. […] Sous ce hamac ou maillot, un autre enfant nu est étendu sur ses langes. […] Tout à fait sur le devant, à plat ventre, la plante des pieds tournée vers la mère, la tête vers l’enfant nu, un garçonnet qui dort. De l’autre côté du même enfant, à l’opposite du petit dormeur, un autre garçonnet jouant de la flûte. […] Tableau médiocre, mais excellente leçon pour un enfant.
Son Contrat social porte tout entier à faux sur un sophisme qu’un souffle d’enfant ferait évanouir. […] L’enfant perdit le vieillard son père trois ans après sa naissance. […] Son principe et celui de la Chine, c’est l’autorité du père sur les enfants. […] Il avait créé, élevé, nourri, enseigné les enfants ; il était naturellement le roi de sa race. […] Ni tyrans ni esclaves ; un père sans tyrannie pour tous, des enfants sans murmure d’un même père, voilà l’autorité.
On pourrait faire un ouvrage également curieux et instructif sur la manière dont ce grand prince présida aux études de ses enfants et les dirigea. […] … Le peuple est inconsidéré et peu réfléchi ; il viole la loi par inadvertance, comme un enfant tombe dans un puits. Vous auriez pitié de cet enfant ; moi j’ai pitié de mon peuple. […] Les défiances et les soupçons entre le père et les enfants et des enfants entre eux, les haines implacables et l’oubli de tous les devoirs achèveront ce que le reste n’avait fait, pour ainsi dire, qu’ébaucher. […] Le septième de mes enfants mâles était aussi fils de l’impératrice ; il ne vécut que quelques années.
Elle avait été mariée avec M. de Modène, et en avait eu une fille, qu’elle élevait auprès d’elle et qui se prit d’une vive affection d’enfant pour Molière. Ce fut la source des malheurs du poëte, on l’accusa calomnieusement d’aimer dans cette enfant sa propre fille et plus tard de l’avoir épousée. […] On le voit dans les soins qu’il prit du jeune Baron, enfant de douze ans, amené à Paris par la Raisin. […] Elle avait découvert à Villejuif, près de Paris, le jeune Baron, enfant prodige, qui jouait en maître sur son théâtre. […] Il était surprenant qu’un enfant de dix ou onze ans, sans avoir été conduit dans les principes de la déclamation, fît valoir une passion avec autant d’esprit qu’il le faisait.
Il reconnut et légitima les trois enfants qu’il eut successivement de Mme de Liancourt ; la race des Vendôme en sortit, race vaillante et dissolue, et qui revint par trop de côtés à la fois aux exemples originels, aux débordements comme aux prouesses. […] Cependant son crédit gagnait toujours ; le roi s’attachait à elle par l’habitude et avec les années ; à chaque nouvel enfant qu’elle lui donnait, elle faisait un pas. […] Il fit cette harangue à Saint-Ouen dans la salle de sa maison, et voulut avoir l’avis de madame la marquise, qui, pour l’entendre, se tint cachée derrière une tapisserie : Le roi, dit L’Estoile, lui en demanda donc ce qui lui en semblait ; auquel elle fit réponse que jamais elle n’avait ouï mieux dire : seulement s’était-elle étonnée de ce qu’il avait parlé de se mettre en tutelle : « Ventre-saint-gris, lui répondit le roi, il est vrai ; mais je l’entends avec mon épée au côté. » Ce fut en ce séjour à Rouen, dans le monastère de Saint-Ouen, que la marquise accoucha d’une fille dont le baptême se célébra avec toutes les cérémonies qui s’observent au baptême des Enfants de France. […] Au-dedans du royaume, il cherche encore parmi les princesses ; il nomme sa nièce de Guise, sa cousine de Rohan, la fille de sa cousine de Conti ; à toutes il trouve des inconvénients encore, et conclut à la normande en disant : Mais quand elles m’agréeraient toutes, qui est-ce qui m’assurera que j’y rencontrerai conjointement les trois principales conditions que j’y désire, et sans lesquelles je ne voudrais point de femme : à savoir qu’elles me feront des fils, qu’elles seront d’humeur douce et complaisante, et d’esprit habile pour me soulager aux affaires sédentaires et pour bien régir mon État et mes enfants, s’il venait faute de moi avant qu’ils eussent âge ? […] À quelque temps de là, à l’occasion du baptême de l’un des fils de Gabrielle qu’on veut faire traiter en tout comme un Enfant de France, Sully qui s’y oppose à l’article du paiement, et qui dit tout haut : « Il n’y a point d’Enfant de France !
Au moment de ce changement de séjour, Mme Bovary est enceinte de son premier et unique enfant, qui sera une fille. Cet enfant apportera dans sa vie un léger contrepoids, des retards au progrès du mal, des accès et comme des caprices de tendresse : pourtant ses entrailles de mère sont mal préparées ; le cœur est déjà trop envahi par les passions sèches et par les ambitions stériles pour s’ouvrir aux bonnes affections naturelles et qui demandent du sacrifice. […] tout ce qu’il peut se promettre de bonheur pour cette enfant, pour l’avenir de sa petite Berthe ; et à côté sa femme, qui fait semblant de dormir, ne rêve, elle, pour le lendemain matin qu’enlèvement dans une chaise de poste à quatre chevaux, félicité romanesque, voyages imaginaires, Orient, Grenade, Alhambra, etc. […] J’ai connu, au fond d’une province du centre de la France, une femme jeune encore, supérieure d’intelligence, ardente de cœur, ennuyée : mariée sans être mère, n’ayant pas un enfant à élever, à aimer54, que fit-elle pour occuper le trop-plein de son esprit et de son âme ? […] Elle apprenait à lire et enseignait la culture morale aux enfants des villageois souvent épars à de grandes distances.
En voici l’occasion : Joachim, le père futur de la Vierge, n’a pas d’enfants ; il est marié depuis vingt ans avec Anne qui semble condamnée à la stérilité. […] Judas est né à Jérusalem d’un homme appelé Ruben et de Cyborée sa femme : celle-ci a rêvé une nuit qu’il naîtrait d’elle un enfant qui commettrait toutes sortes de crimes, meurtres, trahisons, qui tuerait son père, épouserait sa mère et finirait par livrer le Sauveur. À la suite de ce songe, et quand l’enfant vient au monde, les époux, n’osant l’étouffer, l’exposent sur mer dans une nacelle et l’abandonnent. L’enfant est porté par les îlots vers une île appelée Scarioth ; il y est recueilli : et adopté par la reine du pays, qui n’avait pas d’enfant. […] C’était une grande lanterne magique au naturel, l’amusement des hommes de ce temps-là, c’est-à-dire de grands enfants.
souffrir que la pauvre enfant soit trompée à cause de moi ? […] On est touché sans qu’il y ait un mot de trop qui l’indique, ni aucun étalage de repentir, du sentiment dont est pénétrée cette courtisane mourante, et de cette pitié qu’elle a pour une pauvre enfant qu’elle ne voudrait à aucun prix, non pas voir (elle n’y sera plus), mais prévoir sur la même voie et dans les mêmes traces qu’elle-même a suivies. […] Et mon unique enfant, l’héritier de ces biens Plus conformes aux goûts de son âge qu’aux miens, A quitté la maison, fuyant mon injustice ! […] Et pourtant, ajoute-t-il, il n’est pas mon fils, il est celui de mon frère… Mais je l’ai adopté enfant ; je l’ai élevé, il m’est aussi cher que s’il était mien : il est ma seule joie, ma seule tendresse, et je fais tout, absolument tout, pour qu’il me rende la pareille : je donne, je pardonne, je ne crois pas nécessaire d’user en chaque rencontre de mon droit. […] Je crois qu’il est mieux de retenir ses enfants par un sentiment de pudeur et d’honneur que par la crainte… » On voit d’ici quel est le système de Micion, système bien connu et des plus relâchés : celui de Déméa est précisément le contraire ; aussi les deux frères sont-ils habituellement en querelle ouverte, et le frère de champs arrive souvent chez celui de la ville en s’écriant : « Que faites-vous, Micion ?
Le banal et superficiel déchirement de l’époque : la lutte pour rire entre un faible rationalisme appris et une faible foi apprise, enfant scrofuleux et vieillarde mourante ; entre un pessimisme qui est peut-être la vérité et une religion qui est peut-être le bonheur, qui, dans tous les cas (Bourget en est certain comme Brunetière) est aujourd’hui la meilleure savonnette à vilains. […] L’homme qui a pu répéter avec une conviction dolente un tel rabâchage de disciple, d’enfant et de faible, était vraiment fait pour nous peindre, en se regardant, une de ces méprisables âmes à la suite. […] Que de temps exigerait la fastidieuse besogne d’éclairer l’une après l’autre les principales sottises prétentieuses accumulées par Bourget, jadis snob de la psychologie et de la vie mondaine, aujourd’hui snob du catholicisme… Il serait long aussi, et combien écœurant, d’étudier son style de bon élève et son écriture d’enfant sans imagination : le plus banalement coordonné des styles ; la plus grise des écritures. […] Et l’admirable chercheur se relève de ses chutes, revient de ses égarements, s’obstine, sublime et invaincu ; mais le catholique rit et le déclare plus faible et plus misérable que l’enfant qui marche ensommeillé sur la large route du catéchisme. […] Mais les catholiques sont aussi malicieux que les enfants : ils lèchent le sucre qui est dessus et ne touchent pas à l’amertume centrale de la pilule.