Le droit international, les rapports diplomatiques, les « Affaires étrangères » et, en général, les relations inter-gouvernementales n’en sont pas, comme on semble le croire, les seules manifestations. […] Des hommes de tous pays ont pensé : « Nous, travailleurs, de nationalités différentes, dans le but de défendre nos droits, qui sont semblables, malgré la diversité de nos origines, nous nous unissons par dessus les frontières, pour témoigner de l’unité de nos intérêts et créer une solidarité qui nous est nécessaire. » C’est un lien d’humanité partielle qu’ils ont établi, non pour dénouer le faisceau que constitue chacune de leurs nationalités, mais pour renforcer leur individualité, à l’expansion de laquelle la solidarité du seul corps social n’a pas suffi. « L’Internationale ! […] En revendiquant le droit à l’existence de ce sentiment, je n’ai fait qu’appliquer à la philosophie sociale, la doctrine nouvelle et universelle de la solidarité. […] Surville et Artbuys, Droit international privé. […] Maurin, Internationalisme ou Antinationalisme, (La Paix par le droit, Avril 1897).
Pour ce qui regarde le dogme, nous n’en pouvons guère juger, et je le dis de ceux surtout qui se croiraient le droit d’en parler légèrement. […] Les uns et les autres sont dans l’ordre de Dieu, et si les petits ont des droits, à Dieu seul il appartient de les faire valoir. […] La raison la plus droite ajoutait à la force de ce procédé, car en même temps qu’on était assuré d’aller avec lui droit au vrai, on était charmé d’y aller si commodément. […] Ce doit être en effet l’idéal des lettres, puisqu’on ne peut s’y élever qu’avec un esprit et un cœur droits. […] Ce qu’on dit de l’excès du droit, qui n’est que la suprême injustice, est vrai de la morale outrée ; elle peut corrompre une âme faible en lui rendant la vertu inaccessible.
Quant à nous, nous estimons que le devoir étroit de la science est de sonder tous les phénomènes ; la science est ignorante et n’a pas le droit de rire ; un savant qui rit du possible est bien près d’être un idiot. […] La science n’a sur les faits qu’un droit de visa. […] Le phénomène du trépied antique et de la table moderne a droit comme un autre à l’observation. […] La notion du devoir est dans Job, la notion du droit est dans Eschyle ; Ézéchiel apporte la résultante, la troisième notion : le genre humain amélioré, l’avenir de plus en plus libéré. […] Cette découverte de l’âme de la loi appartient à saint Paul ; et ce qu’il nomme grâce au point de vue céleste, nous, au point de vue terrestre, nous le nommons droit.
Ils ne se donnent des droits que sur les abus, et à la condition de se mettre d’accord. […] Peut-être même aurait-on le droit de lui reprocher d’avoir été, à certaines époques, de complicité avec ce qui détruit les littératures et les langues, je veux dire la mode. […] Sa mère voulait lui faire quitter les livres de droit pour les romans de d’Urfé ; son excellent naturel résista. […] Il abandonnait tous les droits du moi sur une œuvre collective, et n’en tirait tout au plus que le contentement d’avoir rempli, à son tour, une de ces modestes tâches de couvent, dans lesquelles les solitaires se relevaient d’après la discipline monastique. […] Mais personne n’a le droit de se faire de ces difficultés mêmes un prétexte ou une excuse pour persister dans l’esprit de dispute, ni de noter d’utopie une perfection si près de nous et si à notre portée.
Un fleuve irait tout droit à la mer sans les collines qui lui font faire tant de détours. […] De quel droit, pour en dresser la théorie, prenez-vous l’homme du XIXe siècle ? […] Or la médiocrité naturelle et naïve est une face de la vie humaine comme une autre ; elle a le droit qu’on s’occupe d’elle. […] Presque toujours, l’admirable, le céleste, le divin reviennent de droit à l’humanité. […] Elle seule, au contraire, a le droit d’admirer ; seule elle est sûre de ne pas admirer des bévues, des fautes de copistes ; seule elle sait la réalité et la réalité seule est admirable.
C’est là le juste hommage qu’il faut lui rendre, et pour cela il faut le connaître en lui donnant droit de cité chez nous. […] Celui qui écrit ces lignes a bien le droit de parler ainsi, car je n’ai pas attendu que Wagner fût mort et enterré pour exprimer mon avis sur le pamphlet plus imbécile qu’odieux qu’il a publié sur la capitulation de Paris. […] Grévy, Carnot, Littré, Emile de Girardin, un grand nom (Voir notre note précédent) d’artistes, — car on se rappelle que l’art avait une opinion à cette époque, droit que MM. les wagnériens contestent à cette heure au patriotisme. […] Faust y a conquis droit de cité ; ce grand succès avait profondément irrité Wagner, qui a traité la musique de M. […] Si le public français veut l’entendre, il n’y a plus aucune raison pour lui refuser ce plaisir ; mais s’il n’en veut pas, de quel droit viendrait-on le lui imposer ?
Le psychologue a donc, à tous les points de vue, le droit et même le devoir de définir la liberté, et de la définir en termes de causalité, soit comme exception à la causalité, soit comme forme supérieure de la causalité même. […] Et s’il dit : ici cessent les causes, il n’a pas le droit d’ajouter : ici commence la liberté. […] Inutile d’ajouter que, dans l’expérience, jamais psychologue n’arrivera devant un tel gouffre ; jamais il n’aura le droit de prétendre que ce qu’il n’a pu expliquer soit pour cela inexplicable. […] Les diverses sciences sont ici analogues ; aucune ne peut épuiser la totalité des raisons d’un fait particulier quelconque, et aucune n’a le droit d’en conclure que les raisons cessent là où nous ne les apercevons pas. […] En tout cas, c’est de cette définition, nous, que nous partons, et nous avons bien le droit de la poser telle, car l’histoire entière de la morale et même de la métaphysique est d’accord avec ce sens général du mot liberté.
On pense bien que ce n’est point le cas de trop discuter le droit ; il serait difficile assurément de le démêler à travers tant d’intérêts, de cupidités compliquées et de violences. […] Ce n’est pas tant d’avoir pillé, il est vrai, que Villehardouin les blâme (le pillage était le droit de la guerre), que de n’avoir pas obéi en apportant chacun son butin à la masse commune. […] Quand on est ainsi insulté par des raffinés dans la personne de ses ancêtres (car ce sont bien nos ancêtres à nous tous, nobles ou vilains), il ne faut pas se laisser faire, surtout quand on a le droit pour soi, le droit, c’est-à-dire, dans le cas présent, la poésie.
Poètes, allez donc tout droit au public pour avoir votre brevet, et dans ce public à ceux qui sentent, dont l’esprit et le cœur sont disponibles, à la jeunesse, ou aux hommes qui étaient jeunes hier et qui sont mûrs aujourd’hui, à ceux qui vous lisent et qui vous chantent, à ceux aussi qui vous relisent. […] Quand ces poèmes de Namouna et de Rolla n’avaient encore paru que dans les revues, et n’avaient pas été recueillis en volume, des étudiants en droit, en médecine, les savaient par cœur d’un bout à l’autre, et les récitaient à leurs amis, nouveaux arrivants. […] Il l’a trop dit et redit en vers, et cette passion a trop éclaté, a trop été proclamée des deux parts, et sur tous les tons, pour qu’on n’ait pas le droit de la constater ici en simple prose. […] Il est le poète favori du jour ; le boudoir a renchéri sur l’École de droit.