J’ai donc bien le droit, j’ai le devoir de chercher dans Renan et dans Taine la première pensée du monde moderne, la pensée de derrière la tête, comme on dit, qui est toujours la pensée profonde, la pensée intéressante, la pensée intérieure et mouvante, la pensée agissante, la pensée cause, la source et la ressource de la pensée, la pensée vraie ; et pour trouver l’arrière-pensée de Renan, passant à l’autre bout de sa pleine carrière, on sait que c’est dans les dialogues et les fragments philosophiques, dans les drames qu’il faut la chercher ; je me reporte aux Dialogues et fragments philosophiques, par Ernest Renan, de l’Académie française, quatrième édition ; je sais bien que la citation que je vais faire est empruntée à la troisième partie, qui est celle des rêves ; certitudes, probabilités, rêves ; je sais que mon personnage est celui de Théoctiste, celui qui fonde Dieu, si j’ai bonne mémoire ; je sais que les objections lui sont présentées par Eudoxe, qui doit avoir bonne opinion ; je n’oublie point toutes les précautions que Renan prend dans sa préface ; mais enfin mon personnage dit, et je copie tout au long ; je passe les passages où ce Théocrite rêve de la Terreur intellectuelle ; nous y reviendrons quelque jour ; car ils sont extrêmement importants, et graves ; et je m’en tiens à ceux où il rêve de la Déification intellectuelle : « Je vous ai dit que l’ordre d’idées où je me tiens en ce moment ne se rapporte qu’imparfaitement à la planète Terre, et qu’il faut entendre de pareilles spéculations comme visant au-delà de l’humanité.
. — Théorie de l’Épopée, considérée comme expression d’un conflit de races ; — Théorie du Lyrisme, considéré comme expression de la personnalité du poète ; — Théorie du Drame, considéré comme une rencontre de la force des choses et de la volonté humaine. — Enfin, et 3º, la Pléiade s’est trompée sur ses forces réelles, en ne connaissant pas assez ce qui lui manquait du côté de l’expérience de la vie et de l’observation de l’homme.
. — Ensuite, tout en reconnaissant très bien que la division et subdivision successive des genres est une loi de l’histoire littéraire (voir, si l’on veut, tout ce que j’en dis dans mon Drame ancien, drame moderne) et tout en rattachant, si l’on y tient, cette loi littéraire aux lois générales de l’évolution universelle, je ferai remarquer qu’elle est funeste, et que c’est le plus noble effort de l’humanité que de tenter d’y échapper, et que c’est précisément le rôle du génie de s’y soustraire. […] Elle arrive à éliminer du drame, comme au xviiie siècle, tout lyrisme, toute imagination et toute poésie, sous le prétexte, vrai du reste, que lyrisme, imagination et poésie ne font point partie de l’essence même du poème dramatique.
Lefranc ne se rappelle pas que l’on ignore la vie et le personnage du « Stratfordien » ; et, après avoir dit tout ce que l’œuvre de Shakespeare lui révèle, il ajoute : « Rien de tout cela ne concorde avec la personnalité, ni avec le caractère de Shakespeare, tels que les données biographiques permettent de les concevoir. » Il y a, dans l’œuvre dite de Shakespeare, une série de drames historiques. […] Nous nous sommes demandé s’il y avait encore, pour l’écrivain et pour le lecteur, en ces années d’égalité où nous sommes, des classes indignes, des malheurs trop bas, des drames trop mal embouchés, des catastrophes d’une terreur trop peu noble. […] Le roman, le drame, l’essai ou le traité discursif ?
Ils sont très fortement pensés, ce qui dans un drame ne suffit pas. […] On peut faire une exception, et bien légère, pour la littérature dramatique, et encore Shakespeare est bien moins applaudi du peuple anglais que telle traduction d’un de nos drames les plus misérables. […] Son arrière-grand-père, David Constant de Rebecque, avait écrit un Abrégé de politique que Bayle cite quelque part ; son oncle Samuel Constant, ami de Voltaire, était un romancier, un moraliste, un publiciste ; il avait beaucoup écrit, des drames et comédies morales dans le goût de Diderot, des romans d’instruction et d’édification, un Traité de la religion naturelle, des Instructions de morale, etc. […] En 1806, cela se comprend : il sortait des orages et tempêtes, il éprouvait le besoin de se raconter le drame qu’il venait de traverser, pour s’en délivrer, s’en reposer, et peut-être pour en jouir encore ; deux personnages seulement, lui et une autre, hantaient son imagination, peuplaient toute sa pensée ; il avait vu Mme Récamier à Coppet et n’avait fait presque aucune attention à elle, pour être très occupé d’un autre côté ; à dire vrai, il ne la connaissait point.
Beaucoup d’entre elles sont d’admirables petits drames.
Un nouveau genre qu’il avait essayé avait fléchi sous sa main ; il n’avait atteint dans le drame qu’à la déclamation puissante, ses personnages ne vivaient pas ; quand il quitta la poésie, la poésie le quittait ; il alla chercher l’action en Grèce et n’y trouva que la mort.
moi, je suis un journaliste vieux jeu, appartenant aux théories antiques… mais des amis à moi, des gens ne tenant pas à la littérature, m’ont déclaré que votre pièce les avait autant intéressés qu’un drame de Dennery.
Jeudi 2 août Le musicien Pugno qui dîne, ce soir, parle tout à fait éloquemment des petits drames, accidentant la vie des exécutants.