Ils furent, sous la douce chaleur de leur ciel, le peuple de la pure dialectique. […] Fini le doux exil au bon réel du rêve. […] Puis la voici à l’ivresse des certitudes conquises ; elle est bénie, elle flotte en un doux fleuve. […] Un charme délicat nous pénètre, un subtil parfum, une légère coulée de sons doux et purs. […] Elle s’ingéniait à lui être douce ; elle lui prodiguait les plaisirs que lui refusaient les hommes.
J’allai dans cette forêt sombre, Douce retraite des amants, Et j’en aperçus un grand nombre Qui poussoient les beaux sentiments. […] Tel la prêche les jours entiers Sur les doux plaisirs de la vie, Et tel autre lui sacrifie Toutes les belles de Poitiers.
Il faudrait bien les suivre, ô Boileau, pour leur dire Qu’ils égarent le souffle où leur doux chant s’inspire, Et qui diffère tant, même en plein carrefour, Du son rauque et menteur des trompettes du jour. […] Ainsi donc, ce jour-là, venant de ta fontaine, Nous suivions au retour les coteaux et la plaine, Nous foulions lentement ces doux prés arrosés, Nous perdions le sentier dans les endroits boisés, Puis sa trace fuyait sous l’herbe épaisse et vive : Est-ce bien ce côté ?
Il est beau, il est consolant sans doute de voir, dans les mouvements des peuples, les inspirations de l’esprit de Dieu, et, dans le sentiment qui les pousse au bien-être, la marque infaillible et divine qu’ils l’atteindront ; il serait doux de penser que les obstacles apparents contre l’affranchissement des Hellènes n’en sont que des moyens dans l’ordre de la providence ; qu’Ali-Pacha, par exemple, a servi la Grèce en détruisant les Armatolikes et en renversant les peuplades libres ; que surtout les puissances d’Europe la servent par leur politique indifférente ou ennemie ; que la Russie la sert, que l’Autriche la sert, que la France et Soliman-bey aident à son triomphe : tout cela, encore une fois, serait doux à croire.
Il en jouit comme d’un tableau ; il jouit des raffinements de la vie mondaine, des grandes lignes tranquilles de ce haut salon lambrissé, du doux reflet des longues glaces et des porcelaines luisantes, de la gaieté nonchalante des petits Amours sculptés qui s’embrassent au-dessus de la cheminée, du son argentin de ces voix flûtées qui autour de la table à thé gazouillent des médisances. […] Écoutez ce chant du premier berger : « Les poireaux sont chers au Gallois, le beurre au Hollandais, — la pomme de terre est le mets du berger irlandais. — L’Écossais broie l’avoine pour son festin, — les raves douces sont la nourriture de ma maîtresse. — Tant qu’elle aimera les raves, je mépriserai le beurre […] Figurez-vous un père malheureux qui célèbre « le silence et l’obscurité, ces deux sœurs solennelles, ces deux jumelles filles de l’antique Nuit » ; un prêtre qui « fait sa cour à la sœur du jour, la déesse aux doux yeux », se déclare « le rival d’Endymion1133 » et quelques pages plus loin apostrophe le ciel et la terre à propos de la résurrection de Jésus-Christ. […] With tender billet doux he lights the pyre, And breathes three am’rous sighs to rise the fire. […] Peins-moi légèrement l’amant léger de Flore, Qu’un doux ruisseau murmure en vers plus doux encore, etc.
II Cette aventure fit, malgré sa simplicité, une vive et douce impression sur le Tasse. […] … Car, ou dans le tronc, ou dans le rameau, l’oiseau vient s’abriter et construire son nid, et la bête féroce choisit sa tanière ; la nature les guide et leur offre les eaux pures, douces, rafraîchissantes, le pré, la colline, la montagne ; respirant l’air salubre et vital, le ciel libre et la lumière qui les enveloppe, les réchauffe, les ravive… « Ah ! […] « Elle ne se repaît que de ses maux, elle ne s’abreuve que de ses larmes : mais le sommeil, ce doux consolateur des humains, qui leur apporte le repos et l’oubli de leurs peines, vient assoupir ses sens et ses douleurs et la couvre de ses ailes bienfaisantes. […] « Ô mortel trop heureux d’avoir connu la disgrâce, si le ciel ne t’envie point la douce destinée dont tu jouis, aie pitié de mes malheurs ! […] XV Son inquiétude cependant l’arracha encore une fois de ce doux loisir.
Elle s’en va, emportant avec elle la gaîté souriante de la comédie et son honnête maintien ; son innocent sarcasme, et sa douce raillerie. […] On te salue, on te bénit, et l’on t’aime, ô jeune homme, enivré de la douce rosée matinale ; on se prosterne à tes pieds adorés, ô beauté printanière, ô poésie, éloquence et cantique ! […] Douce chaleur, abandonne ce beau visage ! […] La fille du comédien avait abrité son berceau à l’ombre du berceau de la princesse royale… Bientôt l’orage était venu qui avait jeté dans ces prisons du Temple, le roi, la reine et la princesse de Versailles, pendant que la petite Monvel, qui était leur pensionnaire, commençait sa douce vie par des chansons. […] Je donne ici, cette douce élégie, en souvenir de la patrie absente, et des coteaux dorés de Condrieux !
Un si tendre parler, un si doux sourire ! […] adieu, gazon, fontaines, doux et riant soleil ! […] Annette retint le bras de son mari : elle était si douce ! […] de sa douce voix. […] C’est si rare et si doux, l’espérance !
Il est doux, même pour les misérables, de contempler ces félicités complètes ; elles leur prouvent que, si le bonheur est rare, au moins il est possible en ce triste monde, et que, parmi tant de mauvais rêves, il y a aussi de phénoménales réalités. […] Le pauvre malade mourait d’amour contenu, pour ne pas faillir à l’amitié et à la vertu ; que l’éternité lui soit douce ! […] Cela doit être d’autant plus poétique que la poésie a négligé davantage jusqu’ici ces trésors de descriptions, de sensibilité, de naturel, de passions douces, enfouis à notre insu sous la pierre du foyer domestique, dans le jardin, dans le verger, dans la prairie, dans la vigne, dans la montagne qui borne le court horizon, dans le coin de ciel en vue de la fenêtre où se couche le soleil, où se lève l’étoile, dans l’enfant à la mamelle, dans la mère souriante, dans le père sérieux, dans l’aïeul prévoyant, dans le fils docile, dans la jeune fille rêveuse, dans la servante attachée à l’âtre, seconde mère des enfants, et jusque dans le chien nourri d’affection, qui cherche aussi souvent la tendresse dans les yeux que le pain sous la table. […] Les chants du rouge-gorge errant dans l’avenue, Des doux morts envolés adoucissent l’adieu, Et le soleil, glissant des larmes de la nue, Ouvre dans le nuage une échappée en Dieu. […] Un conte amusera la chaumière idolâtre ; Les enfants, dans l’espoir du don miraculeux, Porteront leur sabot le soir au coin de l’âtre, Dans leur berceau dès l’aube ouvriront leurs doux yeux, Et, tout joyeux, croiront à ces douces chimères, En trouvant les présents cachés là par leurs mères !