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2126. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIIIe entretien. Madame de Staël. Suite. »

« Déchirée la veille par l’incertitude, je parcourus, dit-elle, le parc de Coppet ; je m’assis dans tous les lieux où mon père avait coutume de se reposer pour contempler la nature ; je revis ces mêmes beautés des ondes et de la verdure que nous avions souvent admirées ensemble ; je leur dis adieu en me recommandant à leur douce influence.

2127. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Le motif est ensuite repris par les instruments à vent les plus doux ; les cors et les bassons en s’y joignant préparent l’entrée des trompettes et des trombones, qui répètent la mélodie pour la quatrième fois, avec un éclat éblouissant de coloris, comme si dans cet instant unique l’édifice saint avait brillé devant nos regards aveuglés, dans toute sa magnificence lumineuse et radiante.

2128. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre premier. La sensation, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. La sensation »

Une saveur âcre ou violemment acide, comme celle du vitriol, excite en nous, par la réaction qu’elle produit, le sentiment confus d’un conflit de forces et de mouvements ; une saveur douce, celui d’un concours de forces.

2129. (1739) Vie de Molière

À l’égard de son caractère, il était doux, complaisant, généreux ; il aimait fort à haranguer ; et quand il lisait ses pièces aux comédiens, il voulait qu’ils y amenassent leurs enfants, pour tirer des conjectures de leur mouvement naturel.

2130. (1906) L’anticléricalisme pp. 2-381

Toujours est-il que les choses vont ainsi ; et tout père français peut être sûr que son fils a pour lui une douce pitié, tempérée par un assez faible respect ; et tout professeur français peut croire aux mêmes sentiments chez ses élèves, chez ceux, du moins, de ses élèves qui n’ont pas pour lui une complète indifférence. […] Ils ont été sages et modérés, quelquefois d’un doux scepticisme, dans leur jeunesse ; ils sont affirmatifs et ils sont révolutionnaires dans leur âge avancé. […] Ils semblent avoir marché à reculons dans le sentier de la vie et avoir cheminé, à partir de vingt ans, d’une douce et sereine vieillesse à une jeunesse inquiète et à une adolescence tumultueuse. […] C’est elle qui nous montre, dans les nuits éloignées et troubles du moyen âge, la douce lueur de l’étoile du matin vers laquelle on prie et les flammes sinistres des bûchers autour desquels on tue. […] Et ce sera, réalisé, le rêve du doux Edgar Quinet, qui n’a jamais rien vu autre chose en politique et dans toute l’histoire moderne que le catholicisme à exterminer par tous les mêmes moyens que le christianisme vainqueur avait employés pour exterminer la religion païenne ; et cette politique est d’une grande simplicité, encore qu’elle ne soit pas évangélique.

2131. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Or, on ne l’ignore pas, plus d’un écrivain voit dans le titre d’académicien un brevet d’oisiveté ; mais l’oisiveté, si douce à ceux qui n’en abusent pas, n’est pas et ne sera jamais un brevet d’érudition. […] Amélie, bonne et douce jeune fille, ignorante et naïve, et qui croit, dans son innocence, que les passions éteintes ne se rallument pas, conçoit et pardonne l’amour d’Arthur pour une autre femme, se confie dans ses serments, et se livre à l’espérance avec toute la sérénité d’un ange. […] car c’est là vraiment l’unique pensée de la cour du nouveau roi ; c’est pour lui la plus douce et la plus assidue des flatteries ; c’est la consolation qui l’accueille chaque matin à son réveil.

2132. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

« J’éprouve un grand charme à voir votre âme, si forte et si profonde dans vos ouvrages, devenir si douce et si intime dans vos lettres. » Pareille chose pourrait lui être dite, et on pourrait lui répéter ce qu’il écrit : « Un homme supérieur aime avec son génie, comme il écrit avec son âme. » Tout ce qui touche aux premières années de son mariage, de sa paternité, est marqué d’une rare délicatesse de cœur. […] Et quand je pense, a-t-il ajouté en fixant sur moi ses yeux gris avec un doux sourire, que si nous avions eu quinze jours de plus, malgré tout ce qui nous manquait, nous étions maîtres de la situation… Que dit-on de l’armée ? […] Une courte analyse de Miremonde : Don Juan n’a pas été englouti dans le précipice où l’a entraîné la statue du Commandeur ; il n’y a eu dans cet événement qu’une exagération de ses contemporains portés comme les nôtres à grossir toutes choses ; la vérité, c’est que Don Juan s’est aperçu un jour que, comme un sot, il avait sacrifié son bonheur en la personne d’Elvire ; revenu à la raison, il a voulu implorer son pardon de celle qu’il avait abandonnée ; au lieu de la douce et aimante Elvire, au lieu de la tendre et passionnée jeune fille, il n’a plus retrouvé qu’une femme qui l’a recueilli, mais sans joie, qui lui a ouvert ses bras, mais sans amour ; il n’a retrouvé en elle qu’un cœur que sa perfidie avait éteint et qui ressentait déjà le froid de la mort qui la gagnait. […] Celle-ci arrive enfin ; tous les invités la saluent respectueusement, mais chacun d’eux lui adresse discrètement un sourire de reconnaissance pour de doux instants passés jadis à Paris.

2133. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Ampère, a droit de faire remarquer que le génie des lieux et des races se maintient et subsiste à travers les siècles, que je ne sais quoi de doux, de suave et de clair, s’est retrouvé, bien longtemps après, dans la bouche et sur les lèvres de certains orateurs français, sortis de cette contrée voisine de Marseille : Massillon et Fléchir, Maury et Cazalès, et d’autres plus modernes. — Plus tard ou même déjà, les écoles de Bordeaux étaient célèbres et présageaient les succès oratoires de la Gironde.

2134. (1929) Dialogues critiques

À son ordinaire, il n’en est pas moins doux et conciliant.

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