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727. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Demeurée veuve à vingt-neuf ans, elle redoubla de soin et de vigilance à bien gouverner sa maison, à élever chrétiennement ses fils, à qui elle avait donné pour précepteur Lancelot. […] Je donnerai ici tout ce passage tiré de ses manuscrits, et dont je ne vois pas qu’on ait fait jusqu’ici d’usage. […] Je finis ma dixième heure de travail depuis hier au soir, et je suis excédé de toutes les peines de corps qu’il m’a fallu me donner depuis quelques jours. […] Horace Walpole les reçut à sa résidence de Strawberry Hill, et y donna à Mme de Boufflers des fêtes charmantes, d’un pittoresque savant et merveilleux. […] C’est ce qu’a fait de mieux le duc de Nivernais, et ce qui donne le plus l’idée d’un Chesterfield français en sa personne.

728. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

Je ne puis pas vous donner un sou ; attendez, je vais à Paris, et je vous rapporterai en mars ce que j’aurai pu récolter de tant de peines et de travaux. […] Il nous donnait des renseignements sur la route avec beaucoup de politesse et de promptitude. […] La mère nous regarda d’abord avec une certaine surprise, quand Marie lui demanda si elle ne pourrait pas nous donner à coucher. […] Nos planchers ont-ils jamais résonné que sous des sabots, et que leur donneras-tu à souper ? […] Nous redescendîmes par un joli hameau champêtre appelé le village de la Nourrice, du nom d’une pauvre femme qui donna son lait à votre charmante fille.

729. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Un tel frère était un favori donné par la nature à la jeune reine. […] Cette beauté seulement, qui n’était pas encore accomplie par l’âge, manquait de cette virilité que donnent les années. […] Marie Stuart parut changer de cœur en le voyant et donner son âme avec sa couronne. […] répliqua la reine, doutant encore de la mort de Rizzio. — Depuis quelque temps, vous vous étiez donnée à lui plus souvent qu’à moi », dit Darnley. […] Puis me donna une autre dure allarme Et me pensa ôter vie et frayeur !

730. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Edmond et Jules de Goncourt »

Ils n’ont point donné cette leçon à la jeune fille qui fait l’homme, ou aux imbéciles qui l’élèvent comme un homme. […] Ce livre, que je n’avais pas lu, m’a donné une volupté d’esprit mêlée de surprise. […] Cela semble misérable, cette donnée, mais pour une tête féconde, quel sujet ! […] Il est plus fier que Colomb revenant d’Amérique… C’est moi — prétend-il — qui ai donné à tout le monde le principe du « Naturalisme ». […] J’aurais donné cette revanche à la vérité dans l’amour de pénétrer une seule fois la plus calculée et la plus sublime des feintises de l’art et du génie.

731. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

La vacance d’un fauteuil me l’a donnée. […] Claretie a su donner toutes les couleurs de sa palette. […] On lui donne la parole. […] Je le lui donnai. […] (Je m’en vais te donner à Cavaignac !) 

732. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

L’occasion se présentait de donner — ah ! […] Il nous en a donné ; et il en a donné au tsar de Russie. […] Donnons-lui son véritable nom : c’est l’esprit. […] La moquerie même ne lui donne pas un air méchant. […] Eh bien, elle lui donne Freydières.

733. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Jean-Baptiste Rousseau, et Joseph Saurin. » pp. 28-46

Les intéressés se vengèrent, les uns en se contentant de crier à la calomnie, les autres avec les armes de la satyre & des représailles ; d’autres, par des voies de fait & des coups donnés. […] Le nom de Grand, qu’on lui donne, caractérise l’idée qu’on a de l’élévation de son génie. […] L’histoire, que Saurin lui-même en a donnée, est une espèce de roman. […] Il déclara avoir reçu du géomètre les vers en question, & les avoir donnés à un petit décroteur pour les faire passer en d’autres mains. […] Saurin l’attaqua comme suborneur de témoins, comme ayant abusé de la foiblesse de Guillaume Arnould & lui ayant donné de l’argent.

734. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 45, de la musique proprement dite » pp. 444-463

Les mots articulez ne tirent leur signification et leur valeur que de l’institution des hommes qui n’ont pû leur donner cours que dans un certain païs. […] Or la mesure et le mouvement donnent l’ame, pour ainsi dire, à une composition musicale. […] Ainsi le rithme donne une vrai-semblance de plus à l’imitation. […] Pour revenir à la symphonie de l’opera de Roland, qui nous donne une idée des airs, au son desquels les pytagoriciens se disposoient au sommeil, elle est entierement dans la verité de l’imitation. […] Si le musicien donne quelque chose à l’expression d’un mot qui n’est que la partie d’une phrase, il faut que ce soit sans perdre de vûë le sens general de la phrase qu’il met en chant.

735. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XVII. Le Retour du Christ. Appel aux femmes ! »

Selon les bas-bleus, ces terribles et jalouses égalitaires, les femmes, dans ce monde à refaire, sont capables de faire très bien tout ce que font les hommes ; et quand ils le peuvent, ils l’essayent, et c’est même là ce qui leur donne la grâce suprême dont ils sont doués ! […] Michelet signalait déjà cette tendance du christianisme à s’efféminiser (c’était son mot, je crois), et il la donnait, avec son prestige infernal, comme un symptôme de mort prochaine pour le christianisme. […] Mais ce livre a été l’occasion d’une thèse si monstrueusement erronée et si étonnamment inattendue de la part d’un homme qui donnait de si grandes espérances à ceux qui désireraient que les hommes de talent appartinssent tous au catholicisme, que ce livre a reçu de cela une importance, et qu’on ne peut laisser passer silencieusement cette thèse, ne fût-ce que par respect pour le catholicisme outragé ! […] Dumas s’est permise contre la sainte Vierge, empêcheront aussi qu’on accepte, sur le grand et ridicule pied où il le donne, le livre malade de ce bas-bleu, — qui n’est pas bleu comme l’azur du ciel, mais plutôt comme un commencement de gangrène. […] La licorne est, dit-on, — un animal fabuleux ; et il est fabuleux, en effet, qu’un dominicain, qui devrait être grave et dont la parole a une portée qui ne vient pas de lui, mais de son sacerdoce, donne si légèrement à une femme, pour le moins sans empire sur l’expression déréglée de sa foi, une approbation d’une intimité sans prudence, — dont il s’est vite excusé, aussi vite qu’il l’avait donnée !

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