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545. (1926) La poésie pure. Éclaircissements pp. 9-166

Ajoutez le poids d’un flocon de neige au troisième de ces divins anapestes : et les fruits passeront « les » promesses des fleurs, le vase est brisé. […] Mais il a ceci de particulier, de divin que sa précision elle-même a pour but unique d’ouvrir, aussi grandes que possible, les portes du mystère. […] Souday veut encore que, d’après moi, elle n’y fasse rien. à l’en croire, je conseille à l’âme d’imposer à l’esprit un jeûne total ; le poème, tel que je l’entends, serait d’autant plus parfait que la raison aurait plus de peine à y trouver sa nourriture habituelle, des idées, des raisonnements ; bref, je renverrais à la prose le de natura rerum, la divine comédie, les méditations. […] Deux sortes de démons se partagent l’inspiration des poètes : il y a le démon du silence — et c’est l’inspiration elle-même ; il y a le démon du vers : celui-ci, bavard divin ou diabolique tour à tour, le singe, et plus encore, le bourreau de celui-là. […] Barthélemy, p. 254.) savourez encore ces passages : ne nous est-il pas compté comme un mérite, comme une preuve de ce que nous appelons une « nature poétique », le fait de reconnaître que tout objet a « une divine beauté en lui » ; que tout objet est encore véritablement « une fenêtre à travers laquelle nous pouvons plonger dans l’infinitude elle-même. » (les héros, trad.

546. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre III. Du meilleur plan. — Du plan idéal et du plan nécessaire. »

Le fond commun des deux sermons est que le désordre apparent des choses humaines est réglé par la main divine, que, l’ordre se rétablissant au dernier jour, les heureux de ce monde auront à trembler, et la tristesse des misérables se tournera en éternelle joie.

547. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Stéphane Mallarmé »

Ou, si vous voulez, il croit que les justes correspondances entre le monde de la pensée et l’univers physique ont été fixées de toute éternité, que l’intelligence divine porte en elle le tableau synoptique de tous ces parallélismes immuables et que, lorsque le poète les découvre, ils éclatent à son esprit avec tant d’évidence qu’il n’a point à nous les démontrer.

548. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VII. Suite du précédent. — Paul et Virginie. »

Or, quiconque a médité l’Évangile, doit convenir que ses préceptes divins ont précisément ce caractère triste et tendre.

549. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame de La Fayette ; Frédéric Soulié »

Il aurait éteint sous sa convenance jusqu’au génie de Bossuet lui-même, si ce génie n’eût pas eu pour se rallumer la flamme divine des Écritures.

550. (1885) L’Art romantique

divine Sculpture, tu es ma seule amante !  […] Il y a des gens qui s’éprennent facilement du premier venu ; d’autres réservent l’usage de la faculté divine pour les grandes occasions. […] Joyeuse ou lamentable, elle porte toujours en soi le divin caractère utopique. […] Cette analogie morale dont je parlais est comme l’estampille divine de toutes les fables populaires. […] Un sourire et une larme dans le visage d’un colosse, c’est une originalité presque divine.

551. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Quelle pouvait être notre règle de conduite, à nous autres libéraux, qui ne pouvons pas admettre le droit divin en politique, quand nous n’admettons pas le surnaturel en religion ? […] Un cabbaliste du xvie  siècle avait fait une statue si parfaitement conforme aux proportions de l’archétype divin, qu’elle vivait, agissait. […] Pendant qu’on était au service divin en entendit dans le ghetto un bruit épouvantable ; c’était l’homme de plâtre qui cassait, brisait tout. […] La royauté est ainsi un fait divin pour ceux qui croient au surnaturel, un fait historique pour ceux qui n’y croient pas. […] On peut être royaliste sans admettre le droit divin, comme on peut être catholique sans croire à l’infaillibilité du pape, chrétien sans croire au surnaturel et à la divinité de Jésus-Christ.

552. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Mais on saura du moins que la divine Julie était plus sensible qu’on ne l’a dit. […] Le divin Jules avait plus de cinquante ans. […] Elle n’eut jamais pleine conscience d’elle-même, cette divine enfant. […] Il n’y a pas de Tellier qui tienne, Homère est divin. […] Et la paix divine sera sur nous.

553. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

On éleva les livres d’Aristote à la dignité de texte divin. […] Ce chef-d’œuvre du divin Pergolèse eut un succès prodigieux. […] Ils voulurent aussi se faire un nom, dogmatiser d’après Baïus, assigner un fil dans le labyrinthe épouvantable de la toute-puissance divine & de la liberté. […] Le genre de mort dont périt d’Aubrai, parut aux victimes une vengeance divine. […] Ils vouloient qu’on crût le droit d’une foi divine, & le fait d’une foi humaine : leurs antagonistes exigeoient la foi divine pour le fait.

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