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288. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Le Conte de l’Isle. Poëmes antiques. »

L’auteur y parlait de la divinité du néant : Le cœur trempé sept fois dans le néant divin ! […] Pour sept fois, je n’en sais absolument rien, mais poétiquement parlant, le cœur, le pectus de M. le Conte de L’Isle est trempé dans le néant ; ce peut être une situation aux Indes, mais pour nous qui sommes d’ici et qui avons la prétention de vivre encore, ce néant soi-disant divin ne vaut pas le plus humble degré de la vie que le poète se donne les tons de mépriser !

289. (1888) Portraits de maîtres

Quels vers divins ! […] Tous deux jusqu’à la mort s’accusèrent en vain De l’avoir attirée avec le flot divin. […] Tous les bons poètes ne sont pas uniformément divins et sublimes. […] Tels ces marbres divins que Virgile a vus pleurer ! […] Elle lui communiqua le goût précoce de la tolérance et le sens du divin dans la plus haute acception de ce mot.

290. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

La belle poétesse mêlait sa douce voix aux sons des instruments, avec une grâce divine. […] Cependant (oh, divin et le plus funeste des contrastes !) […] Et toi, divin Ronsard, comment Pourrait ton haut entendement S’abaisser à ce vil courage ? […] Vous pouvez être aussi devant la mer divine, ou bien sur quelque montagne, face à face avec l’horizon étendu. […] votre divin Jodelle, Qui vous était prédestiné, Io, le Delien est né !

291. (1892) Les idées morales du temps présent (3e éd.)

Le divin remplaçant Dieu. […] Comme eux, il a écouté la voix du jeune charpentier, les choses divines que proclamait sa divine ignorance. […] Ils sentaient le divin en eux-mêmes. » (Vie de Jésus. […] Renan était encore à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, c’était Dieu quand il croyait en Dieu, c’est maintenant l’idée qu’il a du divin, et la vérité se modifiera à mesure que changera sa conception du divin. […] De l’un et de l’autre, on nous dira qu’ils se sont approchés le plus possible du divin.

292. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Tout le monde connaît la IVe églogue de Virgile adressée à Pollion : Sicelides Musæ… Le poète y célèbre la naissance d’un divin enfant qui doit ramener l’âge d’or. […] Grâce à ce rôle nouveau qu’une semblable interprétation créait à Virgile, et que la vague tradition favorisa, on comprend mieux comment le divin et pieux poëte (le poëte pourtant de Corydon et de Didon) a pu être pris sous le patronage de deux religions si différentes et si contraires, comment le Christianisme du moyen-âge s’est accoutumé peu à peu à l’accepter pour magicien et pour devin, et comment Dante, le poëte théologien, n’hésitera point à se le choisir pour guide dans les sphères de la foi chrétienne.

293. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Les grâces d’Hérodote, ses finesses, ses malices, car il est malicieux, tous les divins commérages de cette histoire qu’Hérodote n’appelle pas une Histoire, mais ses Histoires, échappent à Rollin et devaient lui échapper, quand il s’agissait de les reproduire. […] Dans ce temps de critique pointilleuse où l’histoire, cette riche draperie, s’effiloche sous le travail des ronge-mailles qui fendent en quatre chaque fil dont elle est faite, ce sera une originalité et un contraste qui auront leur ragoût, que cette vieille et toujours jeune histoire d’Hérodote contrastant, par le respect des traditions et le sentiment des choses divines, avec nos histoires contemporaines, qui mettent Dieu sous la remise et qui sont, elles, si jeunes et cependant si vieilles déjà !

294. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Quant aux détails chinois du livre, ils sont pris à Duhald, au père Amyot, à Brosset, loyalement cités, du reste, et à notre courageux et impartial voyageur, le père Hue qui, lui, ne nous donna pas sur la Chine des idées de troisième main… Il y a bien ici par là deux ou trois manières assez inconvenantes de parler du christianisme et de son divin fondateur qui étonnent et détonnent dans l’auteur, athée discret qui surveille sa parole tout en laissant passer sa pensée, et qui, quoique badaud d’opinion, a quelquefois le sourire fin… M.  […] À propos des prescriptions du Divin Maître, M. 

295. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

dans ce discours où les caractères d’une restauration providentielle sont exposés avec une autorité incontestable, le publiciste sacré, après avoir fait la part de Dieu dans cet événement, arrive à la part de l’homme, à ce quelque chose d’humain que nous autres faibles créatures nous sommes pourtant tenus d’ajouter dans l’histoire aux bontés et aux magnificences divines, et le voilà qui se demande alors, comme dans ses autres discours il ne se l’était jamais demandé jusque-là, ce qu’il faut voir et ce qu’il faut faire pour résoudre cette question de la fragilité, de l’accident qui est, hélas ! […] Il se réfléchit jusque dans le sein des mineurs de la famille, et c’est un rayon divin qui traverse le diamètre de l’espace et de l’infini !

296. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Dans l’âge divin, les lois étaient gardées avec scrupule et sévérité. L’observation des lois divines a continué de s’appeler religion.

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