Un kantiste de la compagnie donne son explication du devoir, idée universelle, indestructible ; un théologien se récrie à cette explication naturelle, et veut recourir à l’intervention divine ; un amateur, qui a lu Voltaire et Montaigne, doute qu’un sauvage éprouve rien de semblable à ce que le kantiste proclame. — Qu’en savez-vous ?
— Nous sommes là devant quelque chose de divin, qui me remplit de joie et de surprise, dit Goethe.
Voyez comme la sagesse presque divine des Indes est venue s’obscurcir dans les brouillards de l’Allemagne, et combien le temps où nous vivons, né en apparence pour les progrès sans limite, s’accuse lui-même de décadence intellectuelle ?
Au lieu de voir ici un exemple de finalité mystérieuse, une inspiration providentielle, une magie divine, nous y voyons une série de mouvements enchaînés par les lois du choc et de l’équivalence des forces.
Il comparoit le divin Homere à ces chanteurs de carrefours qui ne débitent leurs vers qu’à la canaille.
Pourquoi Cassagnac, qui a le sentiment du grand et la puissance de le peindre, n’a-t-il pas fait poser devant lui plus longtemps cette divine figure de Madame Royale ?
Ernest Seillière montre comment les ambitions nationales s’attribuent des missions divines : l’« impérialisme » se fait ordinairement « mysticisme ».
À côté de toute divine créature, il y a un âne bâté ou non. » L’âne de M. de Fiennes arrive bien à propos pour manger le foin de M. […] » Autre peinture : celle-ci représente le lever et le coucher du soleil : « Tous les matins d’été, le tablier d’or aux reins, le soleil sert à la nature le divin cordial (le vin)… Sitôt que ce premier rayon alerte a sonné la diane du jour (un rayon qui sonne !)
Avant-Propos Ce troisième volume est le dernier de la série que j’ai intitulée Politiques et Moralistes du dix-neuvième siècle. Dans un premier volume j’ai étudié les penseurs qui avaient vu la Révolution française et qui avaient conçu pour l’avoir connue, soit une profonde aversion pour les nouveautés, soit une vive et tenace espérance, soit un besoin de consolider et d’organiser les conquêtes. C’étaient les de Maistre, les de Bonald, les Staël, les Constant, les Royer-Collard, les Guizot. Dans un second volume j’ai groupé tous les philosophes politiques qui ont cru à la nécessité et à la possibilité d’organiser un « pouvoir spirituel » nouveau, pour guider les consciences et éclairer les volontés, soit que ce nouveau pouvoir spirituel ne fût que l’ancien, rafraîchi en quelque sorte et rajeuni et rendu capable de porter le monde moderne, soit qu’il fût un pouvoir spirituel vraiment nouveau et constituant dans l’esprit des fondateurs, non une renaissance religieuse, mais une création de religion. Et ce second volume, par la nature même du sujet, est celui des trois qui a le plus d’unité, tous les penseurs qui y figurent ayant du moins ceci de commun qu’ils concentrent leurs pensées et leurs vœux sur l’idée d’un pouvoir spirituel à restaurer ou à créer, mais considéré par tous comme nécessaire.