Ces formes diverses et successives de gouvernement ne sont ni absolument bonnes, ni absolument mauvaises en elles-mêmes : elles sont relativement bonnes ou mauvaises, selon qu’elles servent plus ou moins bien la souveraineté qu’elles sont chargées d’exprimer et de servir ; tout dépend de l’âge, du caractère, des mœurs, des habitudes, du nombre, du site, du climat, des limites, de la géographie même des peuples qui adoptent telle ou telle de ces formes de gouvernement. […] XVIII De ces lois promulguées par les gouvernements, expression diverse de la souveraineté de la nature, les unes sont purement réglementaires, accidentelles, circonstancielles, passagères comme les besoins, les temps, les intérêts fugitifs des nations ; les autres, et en très petit nombre, sont ce que l’on appelle organiques, c’est-à-dire résultantes de l’organisation même de l’homme, et nécessaires à l’homme en société, quelque gouvernement du reste qu’il ait adopté pour vivre en civilisation. […] Les titres de ces divers survivants à la totalité ou à des proportions équitables d’héritage sont divers, opposés, contestés, affirmés, contradictoires, sujets à des controverses incessantes, à des législations aussi variées que les climats, les natures de propriétés, les monogamies ou les polygamies, les religions ou les lois civiles, les aristocraties ou les démocraties. […] C’est la société politique, diverse dans ses formes, qui prend la parole et qui parle seule.
Qui m’aurait dit alors, que quinze ans plus tard, la poésie inonderait l’âme de toute la jeunesse française, qu’une foule de talents d’un ordre divers et nouveau, auraient surgi de cette terre morte et froide ; que la presse multipliée à l’infini ne suffirait pas à répandre les idées ferventes d’une armée de jeunes écrivains ; que les drames se heurteraient à la porte de tous les théâtres ; que l’âme lyrique et religieuse d’une génération de bardes chrétiens inventerait une nouvelle langue pour révéler des enthousiasmes inconnus ; que la liberté, la foi, la philosophie, la politique, les doctrines les plus antiques comme les plus neuves, lutteraient, à la face du soleil, de génie, de gloire, de talents et d’ardeur, et qu’une vaste et sublime mêlée des intelligences, couvrirait la France et le monde du plus beau comme du plus hardi mouvement intellectuel qu’aucun de nos siècles eût encore vu ? […] Ces trois femmes, toutes les trois jeunes et belles aussi, aux formes sveltes et au profil aquilin des nègres de l’Abyssinie, étaient groupées dans des attitudes diverses comme trois statues tirées d’un seul bloc. […] Les hymnes et les psaumes de David s’élevaient après trois mille ans, rapportés par des voix étrangères et dans une langue nouvelle sur ces mêmes collines qui les avaient inspirés ; et je voyais sur les terrasses du couvent quelques figures de vieux moines de Terre Sainte aller et venir leur bréviaire à la main, et murmurant ces prières murmurées déjà par tant de siècles dans des langues et dans des rhythmes divers ! […] Quelques-uns de ces monuments déserts semblaient intacts et sortis d’hier des mains de l’ouvrier ; d’autres ne présentaient plus que des restes encore debout, des colonnes isolées, des pans de muraille inclinés, et des frontons démantelés ; l’œil se perdait dans les avenues étincelantes des colonnades de ces divers temples, et l’horizon trop élevé nous empêchait de voir où finissait ce peuple de pierre. […] L’idée est mûre, les temps sont décisifs ; un petit nombre d’intelligences appartenant au hasard à toutes les diverses dénominations d’opinions politiques, portent l’idée féconde dans leurs têtes et dans leurs cœurs ; je suis du nombre de ceux qui veulent sans violence, mais avec hardiesse et avec foi, tenter enfin de réaliser cet idéal qui n’a pas en vain travaillé toutes les têtes au-dessus du niveau de l’humanité, depuis la tête incommensurable du Christ jusqu’à celle de Fénélon ; les ignorances, les timidités des gouvernements, nous servent et nous font place ; elles dégoûtent successivement dans tous les partis les hommes qui ont de la portée dans le regard et de la générosité dans le cœur, ces hommes désenchantés tour à tour de ces symboles menteurs qui ne les représentent plus, vont se grouper autour de l’idée seule, et la force des hommes viendra à eux s’ils comprennent la force de Dieu et s’ils sont dignes qu’elle repose sur eux par leur désintéressement et par leur foi dans l’avenir.
Les appels douloureux de Tristan, son retour attendri sur sa jeunesse, alors que le chalumeau du pâtre fait entendre le même chant plaintif qu’au jour où mourut son père ; et les rudes consolations de Kurwenal, et l’affolement d’amour, les sursauts terribles de passion qui secouent le malheureux dès qu’on signale en merle vaisseau qui ramène Iseult ; et son dernier cri d’amour en la voyant, et la transfiguration d’Iseult, « se fondant dans les grandes ondes de l’océan de délices, dans la sonore harmonie des vagues de parfums, dans l’haleine infinie de l’âme universelle » ; de ces divers éléments réunis, Wagner a su former un tout poétique et musical d’une profondeur d’accent et d’une force d’étreinte incomparables. […] « Ce n’est pas sans de longues méditations — a dit un admirateur instinctif de Richard Wagner — sans des études approfondies et une infatigable estimation des éléments qu’il emploie, que Wagner est arrivé à dompter radicalement les agents divers du drame lyrique. […] Gasperinibi continue en disant que Wagner, dans Tristan et Iseult a réagi contre cette tendance funeste des écoles italienne et française, lesquelles absorbent volontiers le tout au profit des divers éléments constitutifs et se préoccupent moins de faire vivre une œuvre que d’animer les parties accessoires. « Ce faisant, ajoute-t-il, il a vigoureusement tourné les esprits du côté d’une réforme urgente et montré la vraie route à suivre. […] Le fier et hardi motif en soi, qui commence l’ouverture, est employé à diverses reprises dans le cours de l’ouvrage comme thème caractéristique du héros. […] Mais Mozart et Berlioz ce sont pas les seuls qui aient fait ainsi des citations musicales de leurs propres œuvres ; Wagner lui-même a usé de cette idée ; voir dans le troisième acte des Maîtres Chanteurs le moment, où surgissent deux thèmes de Tristan, l’apparition du motif du cygne de Lohengrin dans le premier acte de Parsifal, etc., et enfin l’emploi de divers thèmes de Siegfried dans le ravissant Siegfried-Idyill.
Ce qui donne cependant une certaine unité à ces pages si diverses de ton et d’allure, c’est qu’on y sent toujours comme une senteur d’antiquité, alors même qu’elles sont à la mode du jour.
Depuis l’effort vaincu de la Tour de Babel jusqu’à la mélancolie prévue de la Dernière Aurore, je choisirai, parmi les races, des types divers de l’être humain.
Cuvier ; il y causait avec feu, avec entraînement de ce qu’il avait lu, de ce qu’il avait vu, des objets divers de ses goûts et de ses studieuses ambitions : Mllle Clémentine Cuvier l’écoutait en silence, prenait un intérêt sensible à ses récits et se plaisait à les lui faire répéter. […] En ce sens, il est dommage sans doute qu’il n’ait pas persévéré vers un but et dans une ligne : il aurait tracé son sillon ; mais Ampère n’était pas un Eugène Burnouf : sa vocation, à lui, était multiple, mobile et diverse. […] Il a fait la plus profonde étude des vicissitudes de ma carrière sur cette terre et des situations diverses de mon âme, et il a eu le talent de voir ce que je n’avais pas dit et ce qu’on ne pouvait lire, pour ainsi dire, qu’entre les lignes. […] Quand la nature est pleine de variétés et de moules divers, et qu’il y a une infinité de formes de talents, pourquoi n’admettre et ne préférer qu’un seul patron ? […] » quand il nous annonce en tête d’un chapitre la vérité sur l’enlèvement des Sabines, je souris en l’écoutant ; il m’est impossible de voir autre chose dans les diverses sortes d’interprétations auxquelles il se livre qu’un jeu d’esprit soutenu de l’érudition la plus animée.
Telles sont celles qui ont pour objet divers sujets de l’Histoire de France, & une autre très-piquante sur les Cartes à jouer.
Il a écrit sur la Marine, sur diverses parties de l’Agriculture, sur plusieurs branches de Commerce, sur les Arts mécaniques, & peut être regardé, dans tous ces Ouvrages, comme un Auteur élémentaire.
Les plaisanteries de l'Auteur sur les divers états de la vie, sont, à la vérité, aussi anciennes que ces états mêmes, mais elles sont renouvelées d'une maniere très-piquante & très-philosophique.