Il a composé des Discours, des Histoires, des Critiques, des Satires, des Contes, des Epigrammes, des Cantiques, des Tragédies, un Poëme Epique en douze Chants, des Lettres sur les Spectacles, sur les Duels, sur le Sabbat des Sorciers, sur la Reine des Abeilles, sur les Convulsionnaires ; & pas un de ces Ouvrages n’a fait assez de sensation dans le monde, pour attacher la moindre célébrité au nom de l’Auteur.
Les plus connus sont des Homélies imprimées sous le titre d’Année Evangélique ; des Conférences, intitulées Discours sur la vie ecclésiastique, des Instructions courtes & familieres pour tous les Dimanches & principales Fêtes de l’année.
En revanche, tous ces Discours sont écrits avec une noblesse & une élégance qui les rendent dignes de tous les sujets qu'il a traités.
Tout le monde a pu l’entendre, ou le lire, puisqu’on publie les discours académiques in extenso dans plusieurs quotidiens. […] Paul Je n’ai pas pu, et je le regrette, mais j’ai lu les discours, qui remplissaient près de deux pages du Temps. […] Pierre Mais quel est donc le discours qui vous a déplu ? […] Paul Oui, tout est là, et il ne s’agit pas d’autre chose dans le discours de M. le maire de Metz ni dans l’autonomisme des abbés Haegy, Faschauer et consorts. […] Paul Hazard a cité dans son discours de la Sorbonne, à la cérémonie du centenaire, le mot d’un vrai jeune de sa connaissance, lequel admire Taine, parce que Taine est direct et fort.
Son discours se prolongeant outre mesure, l’amant lui tourne le dos. […] En effet, Faux-Semblant se déclare le champion du célèbre représentant de l’Université, Guillaume de Saint-Amour ; son long discours n’est qu’une traduction des arguments de ce professeur contre les mendiants. […] Cette sortie contre les princes en amène une autre contre les nobles, avec des souvenirs du discours de Marius dans Salluste. […] Les secrétaires sont la Science et la Prudence ; le procureur général est l’Éloquence théologique, « aux discours doux et modérés », dit Jean Gerson, qui avait lui-même le secret de ces discours-là. […] Que la lecture en soit interdite à jamais, spécialement dans les endroits où le poëte met en scène des personnes infâmes comme cette vieille damnée, à qui l’on devrait infliger le supplice du pilori. » « L’Éloquence, ajoute Gerson, qui reprend son récit, venait d’achever son discours, quand je sentis l’heure où mon cœur retournait à son ancien état ; et, m’étant levé, je passai dans ma bibliothèque. » 1402, 18 mai.
Cependant celui-ci se décida à faire imprimer cette Iliade versifiée et réduite à douze chants ; elle parut pour la nouvelle année de 1714 avec un Discours sur Homère, où il déclarait tous ses sentiments ; et c’est alors, à ce moment de la paix d’Utrecht, la ville et la Cour étant de loisir, que la guerre littéraire éclata. […] Mme Dacier, ayant lu le Discours que La Motte avait mis en tête de son Homère, Discours où il s’autorisait d’elle et où il triomphait de lui après l’avoir de plus estropié dans ses vers, n’y tint pas et courut aux armes.
Même lorsqu’il traite des dogmes et qu’il se livre à un enseignement théologique, ainsi qu’il l’a fait dans son traité des Trois Vérités (1594), et dans ses Discours chrétiens (1600), Charron est sceptique de méthode, c’est-à-dire qu’il insiste avec un certain plaisir et une assez grande force de logique sur les preuves de la faiblesse et de l’incapacité humaine : douter, balancer, surseoir, tant qu’on n’a pas reçu de lumières suffisantes, est l’état favori qu’il propose à quiconque veut devenir sage ; et néanmoins son avis se distingue, à ce qu’il prétend, de celui des purs pyrrhoniens, « bien qu’il en ait l’air et l’odeur », en ce qu’il admet qu’on se soumette en attendant et que l’on consente à ce qui paraît meilleur et plus vraisemblable. […] Et comment voulez-vous que Charron, dans sa controverse chrétienne et dans les discours religieux qu’on a de lui, ait touché au vif la fibre humaine, lorsqu’au fond il a en tel mépris ceux qu’il appelle dogmatises et qui affirment, c’est-à-dire qui n’osent se maintenir dans cet état de balance parfaite où il place le bonheur et la sagesse ? […] Il ne songe pas plus à dérober Montaigne qu’il ne songe à dépouiller tous ces auteurs latins dont les mots et les sentences, en leur langue, nourrissent, soutiennent à chaque instant son discours, et qu’il fait entrer continuellement dans sa trame sans les citer.
Billault et ce dernier discours si éloquent de M. Rouher ; — lorsque encore, par exemple, ayant à parler de Victor-Emmanuel, il l’a défini « ce roi plein de résolution qui met le triomphe de l’unité italienne au-dessus de la conservation de sa couronne et de sa vie, roi plein d’ardeur, qui a le mépris de la mort et la volupté du péril » — lorsqu’à la veille du discours de l’Empereur pour l’ouverture de la dernière session, et s’arrêtant par convenance au moment où il allait essayer d’en deviner le sens, il ajoutait : « On peut s’en rapporter pleinement de ce qu’il conviendrait de dire, s’il le veut dire, à l’Empereur, qui semble puiser dans la condensation et l’esprit du silence la force et le génie du discours. » On ne saurait mieux dire ni plus justement, et en moins de mots, les jours où l’on ne veut pas déplaire.
Les délicatesses exagérées de quelques sociétés de l’ancien régime n’ont aucun rapport sans doute avec les vrais principes du goût, toujours conformes à la raison ; mais l’on pouvait bannir quelques lois de convention, sans renverser les barrières qui tracent la route du génie, et conservent, dans les discours comme dans les écrits, la convenance et la dignité. […] De l’opposition de ces deux extrêmes, les idées factices de la monarchie et les systèmes grossiers de quelques hommes pendant la révolution, résultent nécessairement des réflexions justes sur la simplicité noble qui doit caractériser, dans la république, les discours, les écrits et les manières. […] En France surtout, il semble que le pouvoir, non seulement influe sur les actions, sur les discours, mais presque sur la pensée intime des flatteurs qui entourent les hommes puissants.