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617. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre VI. Amour champêtre. — Le Cyclope et Galatée. »

Nous avons vu de lui un recueil d’idylles manuscrites, où l’on trouve des choses dignes de Théocrite.

618. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Convenez de leurs maximes, et l’univers entier retombe dans un affreux chaos ; et tout est confondu sur la terre ; et toutes les idées du vice et de la vertu sont renversées ; et les lois les plus inviolables de la société s’évanouissent ; et la discipline des mœurs périt ; et le gouvernement des États et des Empires n’a plus de règle ; et toute l’harmonie des corps politiques s’écroule ; et le genre humain n’est plus qu’un assemblage d’insensés, de barbares, de fourbes, de dénaturés, qui n’ont plus d’autres lois que la force, plus d’autre frein que leurs passions et la crainte de l’autorité, plus d’autre lien que l’irréligion et l’indépendance, plus d’autres dieux qu’eux-mêmes : voilà le monde des impies ; et si ce plan de république vous plaît, formez, si vous le pouvez, une société de ces hommes monstrueux : tout ce qui nous reste à vous dire, c’est que vous êtes dignes d’y occuper une place. » Que l’on compare Cicéron à Massillon, Bossuet à Démosthène, et l’on trouvera toujours entre leur éloquence les différences que nous avons indiquées ; dans les orateurs chrétiens, un ordre d’idées plus général, une connaissance du cœur humain plus profonde, une chaîne de raisonnements plus claire, enfin une éloquence religieuse et triste, ignorée de l’antiquité.

619. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Eugène Chapus »

Personne n’était plus digne qu’Eugène Chapus de l’écrire.

620. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Mercier » pp. 1-6

Évidemment son siècle, tel que Mercier le représente, n’était pas digne d’avoir un peintre ou un moraliste plus grands que lui.

621. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

… Où qu’on prît ces héroïnes, qui ne forment pas un bataillon, mais toute une armée dans l’histoire ; qu’on les prît sur notre terre de France, que ce fût sainte Radegonde, sainte Geneviève, sainte Clotilde, et tous ces cœurs vaillants de la vaillance de Dieu jusqu’à Jeanne d’Arc et depuis elle, n’importe où l’historien allât les choisir, elles étaient dignes de s’aligner en face des plus grandes (s’il y en avait) de la Révolution française, et de faire baisser les yeux à leurs portraits, plier le genou à leurs cadavres.

622. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Saint-Marc Girardin »

Seulement, son nouvel ouvrage, bien différent en cela du livre de Lerminier, lequel est digne d’être pris en considération par les esprits les plus profonds, n’ajoutera pas beaucoup aux idées actuelles et à la gloire de son auteur.

623. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome III

S’il était vrai, comme La Harpe ne craint pas de l’affirmer avec une légèreté peu digne d’un littérateur, que l’Œdipe de Voltaire est supérieur à celui de Sophocle, la prééminence de cet ouvrage pourrait-elle être douteuse ? […] Écoutez Voltaire : rien n’est plus franc, plus généreux qu’Orosmane ; voyez la pièce : Orosmane est un amant très dissimulé, très fourbe, qui tend à sa maîtresse un piège digne d’un vieux tuteur. […] Cette irréligion des gens comme il faut, à la Chine, a été pour tout le pays une source de gloire ; tous les aspirants au titre d’esprit fort se sont battu les flancs pour faire aux Chinois une réputation digne de leurs principes ; ils ont exalté avec une sorte de fanatisme leur morale, leurs lois, leur police, leurs arts, tout, jusqu’à leur probité, la plus équivoque de leurs vertus ; car des voyageurs dignes de foi assurent que c’est le peuple le plus fripon de la terre. […] Il s’en faut de beaucoup que Rondon, Fierenfat et madame de Croupillac soient plaisants ; ce sont des farces de la Foire, dignes de Guillot Gorju et de Gautier Garguille. […] Électre a de grands défauts, mais ils sont rachetés par des beautés vraiment tragiques, et ces beautés appartiennent au génie de l’auteur : les deux derniers actes sont dignes de Crébillon.

624. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Autant la fausse modestie est ridicule et banale, autant l’aveu public et sincère de ses défauts est digne d’éloges et de sympathie. […] Tous ont déploré la perte irréparable des anecdotes variées à l’infini que Mackenzie racontait avec un charme si entraînant, et qui maintenant ne trouveront plus d’historien aussi digne que lui de les recueillir et de les fixer. […] Bulwer une finesse et une vivacité dignes d’être opposées, dans quelques pages, à Lesage ou à Beaumarchais. […] Mais, quelle que soit la valeur de nos conjectures, l’épisode des Laboureurs est un morceau digne des Géorgiques. […] Amaury, le héros du roman de Sainte-Beuve, placé entre trois femmes, toutes trois dignes d’être aimées, les perd toutes trois par son irrésolution et ses caprices.

625. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

Madame de Puisieux (autre erreur) durant dix années, mademoiselle Voland, la seule digne de son choix, durant toute la seconde moitié de sa vie, quelques femmes telles que madame de Prunevaux plus passagèrement, l’engagèrent dans des liaisons étroites qui devinrent comme le tissu même de son existence intérieure. […] Qu’il fût admirablement organisé pour la géométrie et les arts, je ne le nie pas ; mais certes, les choses étant ce qu’elles étaient alors, une grande révolution, comme il l’a lui-même remarqué89, s’accomplissant dans les sciences, qui descendaient de la haute géométrie et de la contemplation métaphysique pour s’étendre à la morale ; aux belles-lettres, à l’histoire de la nature, à la physique expérimentale et à l’industrie ; de plus, les arts au xviiie  siècle étant faussement détournés de leur but supérieur et rabaissés à servir de porte-voix philosophique ou d’arme pour le combat ; au milieu de telles conditions générales, il était difficile à Diderot de faire un plus utile, un plus digne et mémorable emploi de sa faculté puissante qu’en la vouant à l’Encyclopédie. […] Demandez à l’abbé Raynal, qui serait sur la ligne de M. de La Harpe, s’il avait un peu moins d’abondance et un peu plus de goût ; au digne, au sage et honnête Thomas enfin, qui, à l’opposé du même M. de La Harpe, met tout en montagnes, comme l’autre met tout en plaines, et qui, en écrivant sur les femmes, a trouvé moyen de composer un si bon, un si estimable livre, mais un livre qui n’a pas de sexe.

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