C’est, avant tout, le bon ménager et l’économe du roi ; c’est l’homme le plus diligent et industrieux à lui rassembler des deniers sans surcharger le peuple, à les faire entrer dans le coffre royal, et à les empêcher ensuite d’en sortir autrement qu’à bon escient : Il ne faut pas faire apporter ici lesdits deniers, lui écrivait Henri IV du camp d’Amiens, qu’il ne soit temps de les employer ; car il y a tant d’affamés ici comme ailleurs, que s’ils savaient que notre bourse fût pleine, ils ne cesseraient de m’importuner pour y mettre les doigts, et me serait difficile de m’en défendre. […] On a devant soi neuf belles et pleines années (1601-1610) : la vie de Rosny devient l’histoire de Henri IV, ou du moins une très grande partie de cette histoire, il devient difficile de l’en séparer par une biographie distincte et réduite à de justes mesures.
c’est ce qu’il est difficile de démêler. […] Il y a, dans toute collection, à considérer l’utilité et la fantaisie : il est difficile de déterminer la limite, car l’utilité ne se révèle souvent qu’au moment où l’on y songe le moins.
Ses premières expositions de Salon l’avaient déjà désigné à la faveur ; mais ce fut bien autre chose dès qu’un peu de persécution s’en mêla, et quand, la réaction triomphant, il se vit presque en entier exclu du Salon de 1822 en raison du choix patriotique de quelques sujets et de la cocarde tricolore qui y figurait : il était difficile, en effet, de mettre la cocarde blanche aux soldats de Jemmapes et même à ceux de la barrière de Clichy. […] La Correspondance, dont nous devons communication à la confiance de sa famille, va nous montrer Horace Vernet le plus consciencieux des artistes, étudiant sans cesse et voulant voir de près tout ce qu’il avait à rendre, ne s’épargnant pour cela aucun voyage, aucune fatigue ; esclave de son art ; sachant supporter, après le tumulte de la vogue et les caresses de la popularité, les injures de la critique et, ce qui est plus difficile, les premiers signes de la froideur publique et de l’isolement ; donnant aux siens, plus jeunes que lui, des conseils d’un bon sens droit et mâle.
Encore une fois, lui dirai-je, qui vous obligeait de vous hâter ainsi, de brusquer et de bâcler une Vie de La Rochefoucauld, laquelle, si elle n’est pas impossible, reste au moins une œuvre fort difficile et des plus délicates, à la bien exécuter ? […] que l’histoire littéraire est donc difficile à établir et à maintenir dans ses lignes délicates, et qu’il y aura d’à-peu-près et de contresens qui s’y glisseront de plus en plus !
Villars, dans ses Mémoires, parle avec grand dédain et pitié de cette campagne de 1711, si peu féconde en entreprises et en résultats, et où l’on se ruinait misérablement en détail : l’historien des Mémoires militaires, qui a suivi de près le général dans ses moindres mouvements et dans ses lettres au roi et au ministre, lui rend plus de justice pour « la fermeté de ses vues, la justesse de ses combinaisons et la précision de ses manœuvres », pour être parvenu aussi à rétablir le bon esprit et la confiance dans l’officier et le soldat : « En résumant, dit-il, les détails contenus dans ce Mémoire, et en se rappelant non seulement les progrès que les alliés avaient faits la campagne précédente sur les frontières du royaume, mais aussi les vastes projets que leurs généraux avaient formés pour celle-ci, il est difficile de refuser à M. le maréchal de Villars la gloire d’avoir, pour la troisième fois, sauvé la France. » II. […] Je vous supplie de me mander si vous jugez qu’en faisant le siège de Landrecies, ils puissent toujours conserver leur communication à Douai par Marchiennes, pour en tirer leurs convois et munitions de guerre, ce qui est fort éloigné de Landrecies ; et il est néanmoins bien difficile qu’ils les puissent faire venir d’ailleurs… S’il était possible dans ce grand éloignement d’attaquer leurs lignes de Denain pour couper la communication> ce moyen paraîtrait le plus assuré et le moins hasardeux pour les obliger à lever le siège ; et vous feriez bien d’en écrire vous-même à M. le maréchal de Villars et de lui en envoyer un projet, lui marquant le nombre de troupes dont vous auriez besoin, de quelle manière et en quel temps il devrait les faire marcher, etc., etc.
Ici le poète prend la parole et semble prier pour un moment le peintre de lui céder la place ; car, pour ces poètes déclassés, la critique est comme une lucarne qu’on leur ouvre, et il leur est difficile, quand la chose les intéresse un peu vivement, de ne pas passer la tête à la fenêtre pour dire : Me voici ! […] En exécutant enfin ce Capitaine Fracasse dont il avait, il y a quelque vingt-cinq ans, donné le simple titre à son libraire, il a tenu encore une gageure des plus difficiles, laquelle consistait à composer un roman presque pastiche qui parût suffisamment de la date ancienne où la scène se passe, et qui eût en même temps ce je ne sais quoi de frais et de neuf, indispensable signature de toute œuvre moderne.
Rousset, entre autres révélations curieuses, éclaire d’un jour inattendu et prolongé la figure si compliquée et si difficile de Victor-Amédée, duc de Savoie. […] Le vertueux, le sage, le philanthrope Catinat se voit chargé d’exterminer ce peuple paisible et fidèle, au cœur de ses vallées : homme de devoir et, après tout, déconsigné, il fera son métier en conscience ; il fouille le pays en tous sens, il relance dans les lieux inaccessibles ces gens « plus difficiles à trouver qu’à vaincre. » Après moins de trois semaines de campagne, il se donne la triste satisfaction d’écrire à Louvois (9 mai 1686) : « Ce pays est parfaitement désolé ; il n’y a plus du tout ni peuples ni bestiaux.
On aura beau dire qu’il est difficile que des faits réels et positifs ne soient pas cachés sous ces fables, qu’il n’y a jamais tant de fumée sans feu ; qu’il est presque impossible qu’il n’y ait pas eu quelque expédition nautique qui ait donné prétexte à la fable des Argonautes ; que certainement quelque grande expédition de la Grèce aux côtes d’Asie a donné naissance à la légende de Troie : quand on aura accordé le fait général et vague, en sera-t-on plus avancé pour l’histoire proprement dite ? […] La fidélité de la mémoire cultivée est extrême ; il est difficile de lui assigner des limites, et lorsqu’on a besoin de se souvenir, on se souvient.
Voilà ce qu’il serait assez utile d’examiner, et pas très difficile peut-être de décider, aujourd’hui qu’on a sous les yeux le résultat des actions et, de plus, tous les témoignages. […] Et de Saint-Simon, au contraire, voici par exemple un premier portrait, ou une première partie de portrait qui me paraît incontestable : « Le duc de Noailles, maintenant (1743) arrivé au bâton, au commandement des premières armées et au ministère, va désormais figurer tant, et en tant de manières, qu’il serait difficile d’aller plus loin avec netteté sans le faire connaître, encore qu’il soit plein de vie et de santé, et qu’il ait trois ans moins que moi.