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677. (1867) Le cerveau et la pensée « Chapitre VII. Le langage et le cerveau »

Quelque intéressants que soient par eux-mêmes les faits que nous venons de rapporter, il est difficile d’en tirer une théorie générale, et c’est assez arbitrairement qu’on désigne des phénomènes si différents sous le nom général d’aphasie, à moins qu’on ne convienne que c’est là une étiquette purement arbitraire, qui sert à dénommer tous les troubles, de quelque nature qu’ils soient, qui peuvent affecter les rapports du langage et de la pensée. […] On a pu attribuer des sièges différents au mouvement, à la sensibilité, à l’intelligence, mais l’intelligence elle-même, et les facultés affectives, n’ont pas été réellement décomposées.

678. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

L’homme a beau varier ses compositions, l’écrivain a beau s’exercer dans les genres les plus différents, tout ce qui sort de sa plume porte le cachet de son talent naturel. […] Nous l’avons vue choisir ses personnages parmi les individus de conditions différentes, qui tendaient sans cesse à se confondre ; ne peut-elle pas aujourd’hui se diriger vers le but opposé, et les hommes forcés de reprendre leur rang sont-ils moins dignes de ses pinceaux, que les hommes tourmentés du désir de quitter leur place ?

679. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

La préparer, c’est différent ; en faire le ménage, en balayer les étagères, en ramasser les épingles, y tenir les comptes courants ; être des statisticiennes, des antiquaires, des archéologues, des érudites, des chercheuses ou des trouveuses de détails heureux ou utiles, je l’admets ; mais écrire l’histoire, mais juger de haut les choses et les hommes ; mais Voir, — cette intuition virile et qu’ont si peu d’hommes, tout hommes qu’ils soient, je ne l’admets pas pour les femmes. […] La responsabilité est la même, mais les devoirs sont différents.

680. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « III. Donoso Cortès »

quoique tous ces écrits portent à des degrés différents la marque de ce catholicisme qui finît par s’emparer complètement de Donoso Cortès, et le fît naître à force de le féconder, il saute aux yeux que les plus faibles catholiquement de ces écrits sont, au point de vue du talent seul, d’une faiblesse plus que relative… On voit clair comme le jour, à travers ces écrits, ce qu’aurait été toute sa vie Donoso Cortès, sans ce catholicisme maîtrisant et transfigurateur qui fut le ciel pour son talent. […] Ce que le comte de Maistre et le vicomte de Bonald firent contre les erreurs de leur temps, le marquis de Valdegamas l’a fait contre les erreurs du sien, et il l’a fait avec des qualités tout à la fois semblables aux leurs et différentes… L’un (le comte de Maistre) était un grand esprit intuitif, l’autre (le vicomte de Bonald) un grand esprit d’enchaînement.

681. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

About a beaucoup dans un ordre d’idées différent, oiseaux moqueurs du même plumage et du même sifflet ; et la Critique, en général, eut pour lui, comme pour ces messieurs, les bontés un peu compromettantes pour tout le monde, que les vieilles femmes qui ne furent pas bégueules ont parfois pour les lycéens. […] About, si différent, par le talent, de M. 

682. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

. — Or, après Miréio, voici un autre livre, différent d’inspiration, de composition, de langage, et cependant ayant beaucoup de consanguinités et de saveurs communes avec le poëme de M.  […] III Le livre du Marquis des Saffras a donc sur Les Paysans de Balzac, auxquels nous ne nous permettrons pas de le comparer pour la manière, qui est essentiellement différente, la supériorité d’une peinture sans exagération et sans outrance, prise dans la mesure juste de son cadre et dans la réalité.

683. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Arthur de Gravillon »

Mais comme moraliste, c’est différent. […] Mais là même, dans ce livre où le feu est regardé sous tous les aspects, comme l’auteur de J’aime les Morts avait déjà regardé la tombe, il y a des passages — et ils sont nombreux — d’une poésie d’images teintées de tous les reflets de l’élément dont il fait l’histoire, et, de plus, comme dans J’aime les Morts, il y a cette autre poésie de la langue, aussi certaine en prose, quoique différente, que la poésie de l’idée et des vers.

684. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Les éloges de l’Académie française, tous composés par des mains différentes, portent chacun le caractère de leur auteur. […] Depuis que cet ouvrage est écrit, il a paru des éloges d’un mérite distingué dans différents genres, et justement accueillis du public.

685. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VI » pp. 22-24

C'est de l’école romantique dont nous sommes, de 1828 à aujourd’hui ; l’auteur, qui a fait le tour du monde en amateur et qui est un homme de près de quarante ans, est artiste dans le vrai sens ; il a médité et mûri ses différentes pièces et descriptions, y mêlant un sentiment moral, et les appropriant par le tour ou le sujet à quelque artiste du jour : L'Etna est dédié à Victor Hugo ; Émile Deschamps a une pièce qui résume heureusement et savamment tout l’art poétique moderne.

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