Entre des résultats de ce genre et ceux que doit nous présenter une étude vraiment approfondie, il existe toute la différence qui sépare les définitions usuelles, de celles que donne la géométrie ou toute autre science.
Huysmans l’expédie en quelques phrases et consacre ses chapitres non plus au récit d’une série d’événements, mais à la description d’une situation, d’une scène, procède non par narrations successives avec de courtes haltes, mais par de larges tableaux reliés de brèves indications d’action ; et, comme tous les écrivains de cette école avec de profondes différences personnelles il possède un vocabulaire étendu et un style riche en tournures, apte, par des procédés divers, à rendre l’aspect extérieur des choses, à reproduire les spectacles, les parfums, les sens, toutes les causes diverses et compliquées de nos sensations, de façon à les renouveler dans l’esprit du lecteur par la voie détournée des mots.
La seule différence entre eux (avec celle du génie dont il ne peut pas être question ici), c’est que l’Hamlet du théâtre anglais est un sceptique désespéré qui n’a que mépris pour la vie humaine et pour le néant de l’humanité, et que l’Hamlet des Névroses n’a pour l’humanité et la vie que l’horreur, mais l’horreur la plus épouvantée !
Ce sera d’abord, si vous le voulez, le don de la vie communiqué à ces êtres d’idéal, la vérité de leur physionomie morale ou physique, leur fidélité à eux-mêmes d’un bout à l’autre de l’œuvre, la diversité des langages dont ils se servent, et qui correspondent à des différences ou à des nuances de caractère, la vraisemblance de l’intrigue, la proportion des épisodes, l’agencement des parties, autrement dit la composition de l’œuvre.
Il y a d’ailleurs des différences, et ces deux-ci parmi beaucoup d’autres : la première, qu’au lieu d’être simplement dépourvus de sens, les refrains des personnages de M.
Comparez, pour comprendre la différence de ces deux facultés, l’histoire de la Direction au dix-septième siècle par M.
Nos auteurs n’ont presque tiré pour le théâtre aucun parti de ces idées chevaleresques qui constituent la différence essentielle entre la littérature ancienne et moderne : la scène française n’y a gagné que de la fadeur et d’insipides amours ; le Tasse est le seul qui ait su profiter de cette ressource, et mêler heureusement la galanterie et le merveilleux gothique avec l’imitation des chefs-d’œuvre de l’antiquité. […] Cette différence entre les anciens et les modernes vient surtout de ce qu’ils ont été autrement modifiés par leur éducation, leurs mœurs, le ton de la société et l’esprit du siècle où ils ont vécu. […] La tragédie n’est pas faite pour les événements bourgeois et communs, et la différence est grande entre l’extraordinaire et l’absurde. […] Il est vrai que ses articles ne sont guère que les lambeaux d’un grand éloge académique que l’auteur n’était pas bien aise de perdre, et qu’il a fait servir dans son cours, comme des leçons de littérature, quoiqu’il y ait bien de la différence entre un jugement littéraire et un panégyrique d’académie. […] Distinguons toujours l’intrigue complexe, source de la curiosité et de l’intérêt, d’avec le désordre et le chaos d’une intrigue embrouillée et fatigante : il y a de la différence entre une énigme à deviner, et des événements compliqués dont il faut suivre le fil.
Quelle différence entre les âges dès qu’on se reporte par le souvenir à la période de la monarchie en France, dès qu’on examine ce qu’était le public d’alors et qu’on le compare au public de notre génération ! […] Tous deux, avec des différences issues de leur nature particulière, subiront l’entraînement général à leur groupe : ils transposeront. […] Ils devinent bien la différence radicale qui sépare chez l’artiste les facultés sensitives des facultés productives. […] Quelle différence entre cette esthétique et celle que le maître a toujours rêvée et toujours défendue ! […] Somme toute, il y a entre ces formes multiples une différence de degré, non pas une diversité de nature, et elles ne se distinguent guère que par leur fabrication plus ou moins pénible.
A travers les différences de génie et de facture, il observera les symptômes d’un malaise identique. […] Entre cette femme, chrétienne comme on l’était au dix-septième siècle, et son mari, l’élégant et sceptique Bernard de Vaudricourt, la différence des convictions creuse un abîme. […] Toutes différences de génie et de genre mises à part, les romans de M. […] Seulement la différence des sujets est trop grande. […] Il arriva, comme dans toute réunion de créatures humaines, que cette différence trop marquée entre ses condisciples et lui provoqua leur hostilité.