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1030. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

C’est une ambition qui paraît au premier coup d’œil aspirer à descendre, mais qui en réalité n’aspire qu’à monter, car il n’y a rien de plus haut que l’âme d’une nation, et c’est faire partie de l’âme d’une nation que de devenir la lecture, la rêverie, la prière, l’entretien journalier de la foule honnête… » J’ai cité le morceau entier. […] « … Dans notre démocratie, écrit Zola, la femme, dès qu’elle est enceinte, devient auguste. […] La vertu que réclame Zola peut devenir aisément la nôtre.

1031. (1765) Essais sur la peinture pour faire suite au salon de 1765 « Mes petites idées sur la couleur » pp. 19-25

Dans ce travail sa teinte devient un composé de diverses substances qui réagissent plus ou moins les unes sur les autres, et tôt ou tard se désaccordent. […] Voyez ce que devient Bachelier quand il a perdu de vue sa rose, sa jonquille et son œillet. […] Si elle enflamme le visage, les yeux sont ardents ; si elle est extrême et qu’elle serre le cœur au lieu de le détendre, les yeux s’égarent, la pâleur se répand sur le front et sur les joues, les lèvres deviennent tremblantes et blanchâtres.

1032. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 15, observations concernant la maniere dont les pieces dramatiques étoient représentées sur le théatre des anciens. De la passion que les grecs et les romains avoient pour le théatre, et de l’étude que les acteurs faisoient de leur art et des récompenses qui leur étoient données » pp. 248-264

Comme les romains étoient la plûpart devenus eux-mêmes des déclamateurs et des faiseurs de gestes, on ne doit pas être étonné qu’ils fissent un si grand cas des gens de théatre. […] Ils étoient encore assurez de devenir un jour libres, opulens et considerez s’ils se rendoient habiles. […] L’art d’enseigner à fortifier et à menager sa voix, devint même une profession particuliere.

1033. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 18, reflexions sur les avantages et sur les inconveniens qui resultoient de la déclamation composée des anciens » pp. 309-323

Leur jeu ne sçauroit être naturel, et du moins il doit devenir froid. […] Ceux qui ont vû representer les opera de Lulli qui sont devenus le plaisir des nations, lorsque Lulli vivoit encore, et quand il enseignoit de vive voix à des acteurs dociles ces choses qui ne sçauroient s’écrire en notes, disent qu’ils y trouvoient une expression qu’ils n’y trouvent plus aujourd’hui. […] Il semble que les regles qu’on a étudiées alors deviennent en nous une portion de la lumiere naturelle.

1034. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Histoire des ducs de Normandie avant la conquête de l’Angleterre »

Les individualités assez fières pour se mettre à l’écart de leur temps et se consacrer vaillamment à un travail qui n’importe qu’à quelques esprits d’un ordre élevé sont des exceptions qui, chaque jour, deviennent plus rares, et l’Histoire des ducs de Normandie n’en a pas révélé une de plus. […] II L’histoire des premiers ducs de Normandie est, en effet et avant tout, un récit dramatique, mouvementé, pittoresque, comme toutes les histoires où les peuples neufs apparaissent, et, hordes encore, s’essaient à devenir société. […] Posée entre deux dates sublimes, elle s’ouvre aux pleurs prophétiques du vieux Charlemagne devant les premières barques d’osier poussées contre le pied de son palais par le vent des fiords de la Norvège, et elle se ferme à l’épée tirée du Bâtard, qui va devenir le sceptre du conquérant de l’Angleterre !

1035. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

Rochefort est un Chamfort jeune, qui n’a pas encore l’âge d’être un misanthrope amer, empoisonné, brisé et bronzé, et blessé, et jetant son sang à poignées à la tête d’une société haïe ; mais qui le deviendra, pour peu qu’il vive. […] L’Histoire des Français de la décadence deviendra-t-elle l’égale de son titre ?… Le Tallemant des Réaux de la Chronique, qui a su ajouter le fouet à sa lorgnette, deviendra-t-il le moraliste que je voudrais ?

1036. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XI. Des éloges funèbres sous les empereurs, et de quelques éloges de particuliers. »

Les éloges funèbres des particuliers devinrent donc beaucoup plus rares ; cet honneur ne fut presque rendu qu’à la famille impériale. […] Outre ces deux éloges, ce prince prononça encore celui d’Octavie sa sœur, et il le prononça dans le temple de César qui, pendant sa vie, prêtre et tyran, après sa mort devint dieu. […] On ne pouvait guère parvenir d’un rang plus bas à un plus élevé, car il était fils d’un affranchi, et devint empereur.

1037. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Que sont-ils devenus ces milliers d’hommes qui devaient penser comme lui ? […] On était devenu plus rassis et plus positif. […] Il serait devenu l’homme d’un seul livre : il n’eût plus été l’amateur universel. […] Cuvier, c’était s’obliger à devenir maître des requêtes, et ce qui s’ensuit. Le mariage, sous cette forme, lui devenait un monstre.

1038. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

C’est devenu un fort lieu commun, mais ça fait toujours plaisir à constater. […] Brunetière fût devenu réellement incapable de « lire pour son plaisir ». […] La « vieille amoureuse » est devenue la Bélise des Femmes savantes. […] La jolie amazone est devenue la maîtresse du prince. […] … Mais que deviendront tous ces enfants ?

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