Pareil honneur arrivera un jour à tous ceux qui ont le génie du souverain, et aux mains de qui ne dépérissent point les destinées de la patrie.
Mais essayez donc de loger dans la tête du peuple une phrase comme celle-ci : “A l’accomplissement régulier et pacifique des destinées de la démocratie !”
On reproche à notre jeune siècle d’être irrespectueux envers le passé, de ne rendre hommage qu’aux gloires modernes, et de jeter à peine quelques regards en arrière sur les hommes honorables et utiles qui ont fait sa destinée.
Si tel de ses jugements particuliers paraît « étroit », comme on dit, ce n’est que par une illusion ou un abus de mots : car toute une conception de l’esprit humain et de la destinée humaine tient dans l’ampleur sous-entendue de ses considérants.
On sort de son œuvre comme d’un bain de jeunesse et de santé, plus vaillant, meilleur, presque en confiance avec cette compagne si peu sûre qui s’appelle l’humaine destinée.
La doctrine de la perfection chrétienne est remplacée par celle de l’“asseze” platonique, méthode d’orgueil et d’entraînement, destinée à faire naître le disciple à la personnalité, à le revêtir de cette puissance d’“ipsité” qui sera pour lui comme une armure adamantine.
Pendant près de trois cents ans, il suivra sa voie sans se douter qu’à côté de lui croissent des principes destinés à faire subir au monde une complète transformation.
Dans le Chapitre de la seconde Guerre Punique, après avoir parlé de la défaite des Romains à Cannes par Annibal, & des raisons que ce Capitaine opposa à Maherbal, pour ne pas poursuivre sa conquête, Saint-Evremont ajoute cette réflexion, touchant la destinée des Empires.
Il ne profère plus les plaintes d’il y a un demi-siècle, il n’accuse ni le monde, ni la société, ni la destinée.