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475. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Monsieur, Vous me faites l’honneur de me demander mon opinion sur la question Wagnérienne ; bien convaincu que je ne persuaderai ni les uns ni les autres je devrais m’abstenir. […] Il faut que les beautés du théâtre allemand, nous soient révélées dans leur intégralité, et pour cela, je demande qu’elles nous soient montrées dans un local spécial où chacun viendra juger, sans passion, sans idée préconçue autre que celle d’entendre chanter ou parler autrement, qu’on ne le fait en France. […] Le directeur de l’Opéra-Comique lui demanda alors officiellement l’autorisation de monter Lohengrin pour l’hiver suivant ; M.  […] Souffrez donc que je vous donne une consultation que vous ne me demandez pas et que je vous offre tout de même, car c’est mon devoir de journaliste. […] Il se peut que je vous froisse dans vos intérêts, mais quand le médecin veut sauver un malade, il ne doit pas lui demander si la pilule est amère.

476. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Quand un homme s’arrête sur le chemin de ses affaires et demande à lire, la librairie lui offre, faute de mieux, le dernier volume qui vient de paraître ; l’homme le prend, remporte et le lit. […] On ne leur demande ni beauté, ni dessin, ni pensée, ni contours. […] Si jamais un gouvernement sage et ami des lettres forçait ces bonnes gens à s’occuper des choses modernes et de notre temps « fertile en miracles », ils demanderaient une indemnité et prétendraient qu’on leur arrache le pain de la bouche. […] Abordez-la hardiment cette forme, déroulez ses volutes, regardez derrière ses images, et vous ne trouverez rien, rien : et si comme Polonius je vous demande : Que lisez-vous là, Monseigneur ? […] Il me semble que les temps de l’école de l’art pour l’art sont passés à jamais ; on demande à un artiste maintenant autre chose que des phrases harmonieuses et convenablement découpées.

477. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Mais au contraire, il se trouva que les premiers vers de Leconte de Lisle étaient ceux que l’on demandait. […] On demande si Moïse est le rédacteur de l’Hexateuque. Évidemment, c’est demander si Moïse a existé. […] Ce que veut Iahvé arrive toujours. » Je ne demande pas à M.  […] On n’en saurait demander davantage ; et après cela, si M. 

478. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIII » pp. 244-246

On se demande quelle est cette Éva à qui l’on écrit une lettre ; ce n’est donc pas, comme il semblerait, une Muse et un pur idéal. […] On se demande quand on a lu ce poëme, comme au reste après avoir lu presque tous ceux de M. de Vigny : Est-ce idéal ?

479. (1929) Dialogues critiques

Pierre Les intéressés ne demandent pas mieux. […] Paul Vous m’en demandez trop. […] Bourget le nie et demande qu’on ne s’occupe que des œuvres. […] Maurice Rouzaud lui a demandé : « Où va la critique ? […] Il y a sur lui un trait de Forain… Un jour on lui demanda : « Et Huret ? 

480. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (1re partie) » pp. 413-491

Le monarque taciturne lui répondit par un mouvement de tête, et, se retournant vers l’un des courtisans qui le suivaient, il demanda où étaient restés les échevins, qui d’ordinaire accompagnent le prévôt. […] Le ministre à qui je la demandai me répondit que j’avais déjà été, l’année d’avant, en Toscane. — C’est pour cela, répliquai-je, que je me propose d’y retourner encore cette année. — Cette permission me fut accordée ; mais ce mot me donna à penser, et fit dès lors germer dans ma tête le dessein que moins d’un an après je mis pleinement à exécution, et qui me dispensa dans la suite de demander aucune permission de ce genre. […] Mais quelques années de plus m’avaient mûri sur ce point, et ce n’était plus le temps où, à Turin, j’avais consenti que mon beau-frère demandât pour moi cette jeune fille, qui, à son tour, ne voulut pas de moi. Cette fois, je ne voulus pas laisser demander pour moi celle-ci qui assurément ne m’eût pas refusé. […] Le ministre de Louis XV s’était-il demandé si Charles-Édouard, avec ses habitudes invétérées d’ivrognerie, n’était pas, à cinquante et un ans, le plus misérable des vieillards, et si une âme pouvant encore aimer habitait les ruines de son corps ?

481. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

C’est à cause de lui que je me suis brouillée avec l’Impératrice… Et tout ce qu’il a eu par moi… Dans mon dernier séjour à Compiègne, il m’a demandé trois choses, j’en ai obtenu deux de l’Empereur… Et qu’est-ce que je lui demandais… Je ne lui demandais pas de renoncer à une conviction… je lui demandais de ne pas s’engager dans un traité avec Le Temps, et de la part de Rouher, … je lui ai tout offert… Il aurait été à La Liberté avec Girardin, c’était encore possible, c’était de son monde… Mais au Temps, nos ennemis personnels… où tous les jours on nous insulte !  […] … Donc sur la demande que M.  […] Mercredi 17 février Il tombe ici un médecin que j’avais demandé à Phillips. […] Il nous prévenait qu’il nous demandait d’en accepter le plaisir et le déplaisir, que d’ailleurs il entendait que nous répondions, dans le journal même, à ses sévérités. […] On dirait que l’inconnu l’amuse… Il est si étrange… Il y a une créature, une Anglaise qui avait acheté à Mazzini un revolver, pour tirer sur lui… Elle a eu le front de lui demander une audience.

482. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

demandaient les tantes. […] demandai-je. […] demanda ma mère. […] me demande ma mère. […] demande ma mère.

483. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

La Fontaine, une si parfaite et si naïve image du poète, a trop d’esprit, de finesse, de goûts différents et d’oubli pour exprimer ce qu’ici je veux dire, et ce que Santeul nous personnifie plus au naturel : car ce n’est pas seulement la verve et l’inspiration que j’entends, c’est l’amour-propre, la jactance, l’emportement, l’infatuation de soi-même et de ses vers, c’est l’animal-poète dans toute sa belle humeur et dans toute sa gloire : ne le demandez pas à un autre que Santeul ; les curieux de son temps le savaient bien, et il est encore à montrer comme tel à ceux du nôtre. […] Lui aussi, au nom d’Apollon, il demande ses étrennes. […] Tout cela est poétique ; mais quand je pense à la sainteté et à la majesté redoutable de Dieu, à qui nous devons rendre compte de toute notre vie, et qui condamnera tout ce qui n’aura pas été fait pour lui, en vérité, mon cher monsieur, il faut trembler, et j’aimerais mieux lui demander pardon par mes pleurs que faire encore des vers où, en avouant mes fautes, je ne laisse pas de demander récompense de mes ouvrages. […] Un humble silence est peut-être le sacrifice que Dieu demande présentement de vous. » Mais la nature chez Santeul échappa vite à ces prescriptions de M.  […] Au reste, sans être Santeul, on comprend la joie, l’enivrement presque légitime qui devait inonder son cœur lorsque lui, fragile, mais croyant et fidèle, perdu dans la foule, il entendait le chœur entier des lévites et de l’assistance entonner quelqu’une de ces hymnes aux nobles accents, dont l’une au moins, le Stupete gentes, a été comme touchée du souffle sacré et mérite, ce me semble, de vivre. — Dans ce vent soudain sorti du sanctuaire, et qui tend aujourd’hui à tout balayer de Santeul et à n’y rien laisser de sa mémoire, s’il était permis de faire entendre un humble vœu littéraire, je demanderais grâce pour une seule hymne de lui, et pour celle-là.

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