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538. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Mais c’est à Moïse et à la loi écrite qu’il en faut venir, à ce degré de révélation de plus, et Bossuet y insiste de toute sa puissance et de toute sa hauteur. […] Les objections, les critiques sur l’authenticité de certains textes, sur leur altération et leur mélange, sur le degré d’inspiration qu’il y fallait raisonnablement chercher, sur ce qui est de Moïse, par exemple, et ce qui n’est certainement pas de Moïse, s’élevaient déjà autour de lui ; il n’en tenait compte ; il n’admettait un moment la discussion que pour la fermer presque aussitôt et d’autorité.

539. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « De la poésie en 1865. (suite.) »

« Si les natures viles achèvent de se perdre et de se dégrader dans l’infortune, elle est la trempe la plus résistante des natures élevées. » On aimerait pourtant une confession un peu plus simple, plus circonstanciée, plus naïve : quoi qu’il en soit, dans le récit tout moral qu’il a donné, je distingue quelques degrés et des acheminements. […] Il a décrit sa première impression rafraîchie et salubre dans cette station intermédiaire, à ce premier degré vers la paix, bien qu’il y apportât encore de son échauffement et de son trouble de la veille, qu’il y traînât bien des restes et comme des lambeaux d’orage.

540. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre III. Poésie érudite et artistique (depuis 1550) — Chapitre II. Les tempéraments »

Il serait plus juste de dire que Ronsard n’a pas pu éviter ces erreurs, parce qu’il n’avait à aucun degré le sens épique. […] Ils n’apportent rien qui ne soit en lui, à un degré supérieur.

541. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Mais passons, car ces mérites, d’autres artistes les possèdent au même degré. […] Bizarre et vraie, l’un et l’autre à un degré tout à fait surprenant, Mme Sarah Bernhardt a de plus le charme inanalysable.

542. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Ceux qui ont tâté de ce métier (et je suis de ceux-là depuis quelque temps), et qui savent quel effort périodique il exige, apprécieront le degré de facilité et de verve, la force de tempérament (c’est le mot) qu’il a fallu à M.  […] Mais, chez les anciens aussi, il a ses antécédents et presque ses modèles ; il va les chercher, à ses instants de loisir, chez Apulée, chez Pétrone, chez Martial, et il a parlé d’eux tous avec le sentiment de quelqu’un qui les entend mieux que par la lettre et par le texte, qui en ressaisit l’essence et l’esprit, et qui est, à quelque degré, de leur descendance.

543. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Son Avare, où le vice détruit toute affection entre le père et le fils, est une œuvre des plus sublimes, et dramatique au plus haut degré… Dans une pièce de théâtre, chacune des actions doit être importante en elle-même, et tendre vers une action plus grande encore. […] Pour moi ; qui ne saurais à aucun degré prétendre (c’est trop évident) à être architecte ou ordonnateur d’un tel Temple, je me bornerai à exprimer quelques vœux, à concourir en quelque sorte pour le devis.

544. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

La Restauration tombe en 1830 ; les hommes de la Restauration disparaissent, et une nouvelle génération se saisit du gouvernement de la société dans toutes les directions et à tous les degrés. […] Cette irritation, qui, je le répète, n’était pas née après la chute même et dans l’intervalle anarchique qui a duré près de quatre ans ; cette irritation, qui était alors paralysée et par la peur très permise et par des retours d’espérance, s’est développée au plus haut degré depuis l’établissement d’un régime qui annule ces espérances en même temps qu’il rassure contre les craintes extrêmes.

545. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — II. (Suite.) » pp. 149-166

Les Mémoires de Franklin sont d’une lecture pleine d’intérêt pour tous ceux qui ont eu les débuts laborieux, qui ont éprouvé de bonne heure les difficultés des choses et le peu de générosité des hommes, qui ne se sont pourtant ni aigris ni posés en misanthropes et en vertueux méconnus, ni gâtés non plus et laissés aller à la corruption intéressée et à l’intrigue, qui se sont également préservés du mal de Jean-Jacques et du vice de Figaro, mais qui, sages, prudents, avisés, partant d’un gain pénible et loyal, mettant avec précaution, et avec hardiesse quand il le faut, un pied devant l’autre, sont devenus, à divers degrés, des membres utiles, honorables, ou même considérables, de la grande association humaine ; pour ceux-là et pour ceux que les mêmes circonstances attendent, ces Mémoires sont d’une observation toujours applicable et d’une vérité qui sera toujours sentie. […] Il est impossible d’imaginer le degré auquel peut être porté dans mille ans le pouvoir de l’homme sur la matière.

546. (1903) Zola pp. 3-31

Personne, du reste, ne fit la moindre attention à cet arbre généalogique et on lut les diverses histoires des Rougon et des Macquart sans se préoccuper un seul instant de savoir à quel degré tel Macquart était parent de tel Rougon et comment tel Rougon était allié à tel Macquart. […] Il en manqua toujours à un degré prodigieux et d’une manière excellente ; car à qui manque d’esprit les Français et même tous les Européens sont toujours très disposés à attribuer du génie.

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