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429. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

Ces Discours portent l'empreinte d'un esprit cultivé, d'une ame honnête, uniquement occupée du désir d'honorer les talens, de relever l'éclat des vertus, & de faire sentir la perte des Académiciens dont il rappelle le souvenir.

430. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre premier. Du Christianisme dans l’éloquence. »

Vous atteindrez au comble de vos vœux, vous jouirez de tous vos désirs, vous deviendrez roi, empereur, maître de la terre : un moment encore, et la mort effacera ces néants avec votre néant. » Ce genre de méditations, si grave, si solennel, si naturellement porté au sublime, fut totalement inconnu des orateurs de l’antiquité.

431. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

Psyche n’est point cette femme qui vient en tremblant sur la pointe du pied ; je n’aperçois point sur son visage ce mélange de crainte, de surprise d’amour, de désir et d’admiration qui devrait y être.

432. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre premier »

Nous montons et descendons les degrés qui mènent de la froide résignation au désir du sacrifice.

433. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Je ne peux pas secouer ce désir de connaître l’esprit créateur primitif. […] Cette haute situation comble tous les désirs de Goethe et le ravit. […] Bien n’est au-delà de leurs désirs et ils remplissent tous leurs désirs avec une puissance de volonté qui est inépuisable comme l’art d’un magicien. […] Il a consisté dans le désir et la volonté de relever la nation de la chute où les événements l’avaient entraînée. […] Je ne cacherai même pas qu’en l’ouvrant c’était mon secret désir.

434. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre II. Le théâtre. » pp. 2-96

On veut jouir, imaginer, penser, car le désir croît avec l’attrait, et ici tous les attraits se rencontrent. […] Les subites et extrêmes décisions se confondent en lui avec le désir ; à peine imaginée, la chose est faite ; le grand intervalle qui se rencontre chez nous entre l’idée de l’action et l’action elle-même manque tout à fait46. […] On les connaît les héros de cette population tragique, les Iago, les Richard III, les lady Macbeth, les Othello, les Coriolan, les Hotspur, tous comblés de génie, de courage et de désirs, le plus souvent insensés ou criminels, toujours précipités par eux-mêmes dans leur tombe. […] Si seulement j’avais pu vivre en votre présence, —  j’aurais eu tout mon désir. » Elle s’est déguisée en page, elle l’a suivi, elle a été sa servante88 ; et quel plus grand bonheur pour une femme que de servir à genoux celui qu’elle aime ? […] Pardonnez-moi, j’en suis une de fait, non de désir, les dieux m’en sont témoins.

435. (1896) Le livre des masques

Certains lui donnent une signification qui le rapprocherait de cet autre mot qui semble clair, individualisme ; et il est certain que cela se touche, puisque le mysticisme peut être dit l’état dans lequel une âme, laissant aller le monde physique et dédaigneuse des chocs et des accidents, ne s’adonne qu’à des relations et à des intimités directes avec l’infini ; or, si l’infini est immuable et un, les âmes sont changeantes et plusieurs : une âme n’a pas avec Dieu les mêmes entretiens que ses sœurs, et Dieu, quoique immuable et un, se modifie selon le désir de chacune de ses créatures et il ne dit pas à l’une ce qu’il vient de dire à l’autre. […] Avec lui, on participe aux plaisirs d’une vie normale et simple, aux désirs de la paix, à la certitude de la beauté, à l’invincible jeunesse de la Nature. […] Tu marchais chaste dans la robe de ton âme, Que le désir suivait comme un faune dompté! […] Il arrive qu’une œuvre soit, et soit supérieure à l’homme et à son intelligence même, mais de peu ; si peu et mensonge innocent, c’est un spectacle humiliant et qui incite au mépris plus que l’aveu écrit de la médiocrité la plus hideuse et la plus adéquate au cerveau qui l’enfanta : l’homme de valeur est toujours supérieur à son œuvre, car son désir est trop vaste pour qu’il le remplisse jamais, et son amour trop miraculeux pour qu’il le rencontre jamais. […] Pierre Louys a des religions et des mœurs alexandrines lui a permis de vêtir ses personnages de noms et de costumes véridiquement anciens, mais il faut lire le livre dépouillé de ces précautions qui ne sont là, ainsi, qu’en plus d’un roman du XVIIIe siècle, que le paravent brodé d’hiératiques phallophores derrière lequel s’agitent des mœurs, des gestes et des désirs d’un incontestable aujourd’hui.

436. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Et l’amour de la mer, c’est « le désir de l’infini, de l’idéal irréalisable ». […] Mais mon âme, ma pensée, toutes mes inclinations, tous mes ardents désirs, tu ne les enchaîneras pas. […] Il a été en littérature un grand idéaliste parce qu’il a été, du moins par le désir, un grand homme d’action. […] Mais ce mot fait bien, et il témoigne de la modération d’esprit et du désir d’équité de M.  […] Sur l’heure, dans une crise de rage aveugle, elle s’est sauvée bien loin, « avec le seul désir de cacher son désespoir ».

437. (1910) Rousseau contre Molière

Mais Rousseau dirait ici que cette invention de Molière n’est qu’une excuse qu’il cherche et qu’il trouve pour Angélique, dans son désir perpétuel de rendre les coquins sympathiques et tant ce désir est vif chez lui. […] Lui-même est au moins très partagé entre son désir de vivre toujours indépendant chez un grand seigneur et le désir plus raisonnable de vivre en homme du peuple, dans un petit logement, et d’un petit métier obscur et tranquille. […] L’autre sur vos désirs vous fait régner en rois, L’un vous tire aux enfers et l’autre dans la gloire. […] Ce désir est assez naturel chez les jeunes filles ; mais il n’est pas inutile de le fortifier, de l’exciter, de lui donner toute l’intensité qu’il peut avoir. […] Jourdain l’ambition et la vanité n’ont qu’une forme, à savoir le désir de passer pour gentilhomme, M. 

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