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1930. (1925) La fin de l’art

La langue française On me consulte parfois sur un point délicat de la langue française.

1931. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

» Selon lui, « tout roman vrai doit empoisonner les lecteurs délicats. » Un de disciple l’école, Guy de Maupassant, a trouvé une formule meilleure et plus vraie en disant : « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais ni si bon ni si mauvais que ça. » Mais pour la plupart des réalistes l’humanité semble composée de « brutes », de fous, de coquins.

1932. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

La question, assurément, est délicate ; mais elle revient à celle-ci : Jusqu’à quel point l’enfant qui joue de tout son cœur et l’acteur tout à son rôle se trompent-ils eux-mêmes et perdent-ils la notion de leur vraie personnalité ?

1933. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Cette observation a fait naître une espèce de poétique chrétienne, qui peut être considérée comme la seconde partie de cet ouvrage ; mais il y a tant de points de vue à saisir et tant de questions délicates à traiter dans un pareil sujet, qu’on en rendra compte une autre fois. […] L’auteur s’épuise à leur prodiguer la louange ; il multiplie les observations fines, les pensées ingénieuses, et même les sentiments délicats.

1934. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1870 » pp. 3-176

Sa grande personnalité ne se fait sentir que dans de délicats sous-entendus, comme lorsqu’il parle des embellissements de Paris, et qu’il cite Notre-Dame. […] Elle m’accueillait avec ce doux sourire triste du regard, que sa figure, un peu rude, prend à certaines heures… C’est étonnant, comme parfois la vision spirituelle du rêve vous donne le délicat portrait de la physionomie des gens !

1935. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

C’est ce que Corneille avait déjà indiqué dans un joli vers : Et plus l’amour est grand, plus il est délicat (c’est-à-dire susceptible). […] Toutes ces belles raisons de sympathie, de force magnétique et de vertu occulte sont si subtiles et délicates, qu’elles échappent à mon sens matériel, et, sans parler du reste, jamais il n’a été en ma puissance de concevoir comme on trouve écrit dans le ciel jusqu’aux plus petites particularités de la fortune du moindre homme. […] Ce couplet, que Renan eût écrit, est des plus jolies délicatesses de Molière qui est quelquefois délicat : Et les hommes devraient être faits d’autre sorte. […] Il est plaisant que cet homme de mauvaises mœurs, ce rouleur, ce cabotin, qui a vécu entouré des femmes que vous savez, ait eu l’esprit traversé par de si pures, en somme, et si gracieuses et si délicates figures de jeunes filles et de jeunes filles très vraies, car elles n’ont rien de conventionnel.

1936. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Des diamants nombreux rayonnent avec grâce Sur ses pieds délicats qu’un cercle d’or embrasse ; Mollement entourés d’anneaux mystérieux, Ses bras et tous ses doigts éblouissent les yeux.

1937. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Un drôle d’être, décousu, braque, et très fin et délicat et méphistophélique observateur, avec son nez crochu et son œil clair d’Allemand du Nord.

1938. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Il l’emmenait dans une embrasure de croisée au fond de la chambre, et j’entendais de ma place des sanglots mal étouffés, interrompus de délicates confidences : c’était une consultation de l’amour indécis pour savoir si elle devait accueillir ou repousser des propositions de mariage d’un jeune ouvrier sans fortune, dont la demande n’agréait pas à ses parents.

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