René Doumic (Le Bilan d’une génération, 1902) développa avec des conclusions identiques une thèse semblable : « Réputé jadis pour son bon sens un peu court, et pour la lucidité de son esprit étroit, le Français se découvrit tout à coup une intelligence indéfiniment compréhensive. […] Car il y a deux sens au mot classique, ainsi que l’a marqué Sainte-Beuve : « Le mot classicus se trouve employé dans Aulu-Gelle et appliqué aux écrivains ; un écrivain de valeur et de marque, classicus assiduusque scriptor, un écrivain qui compte, qui a du bien au soleil… Un vrai classique, comme j’aimerais à l’entendre définir, c’est un auteur qui a enrichi l’esprit humain, qui en a réellement augmenté le trésor, qui lui a fait faire un pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale non équivoque ou ressaisi quelque passion éternelle… qui a rendu sa pensée, ou son observation, sous une forme n’importe laquelle, mais large et grande, fine et sensée, saine et belle en soi, qui a parlé à tous dans un style à lui, et qui se trouve celui de tout le monde, dans un style nouveau sans néologisme, nouveau et antique, aisément contemporain de tous les âges. […] Hugues Rebell le découvrit, M.
Au-delà des arcades, un peu plus sur le fond et vers la gauche, on découvre le sommet d’un nouveau rocher couvert d’arbustes et de plantes sauvages. […] La scène est fermée à gauche par une haute masse de roches couvertes d’arbustes, et elle reçoit sa profondeur des sommités des montagnes vaporeuses qu’on a placées au loin et qu’on découvre entre les roches de la gauche et la fabrique de la droite. […] Des dix-huit morceaux qu’il a exposés, il n’y en a pas un où l’on ne découvre des beautés.
Elle me découvrit tout à coup. […] S’il m’arrivait de pleurer trop fort, on m’entendrait et on me découvrirait. […] Mais c’était si bref et si furtif, que je ne pouvais rien découvrir de nouveau. […] Après de patientes recherches, il avait fini par découvrir une « Sainte Judith ». […] Mon père va lui-même procéder à l’exhumation, et a bientôt découvert la boîte, qu’il rapporte dans la chambre.
Victor Cousin découvrait dans Pascal des sublimités qu’on a reconnu être des fautes du copiste. […] Son âme se montra à découvert, soutenue par les souvenirs de la vie la plus noble et la plus pure. […] On allait découvrir les coupables. […] Leibniz découvre l’arbre, le décrit et s’éloigne. […] Il ne s’intéresse qu’à ceux qu’il découvre et ne se soucie nullement de ceux que les autres ont découverts.
Dans la confuse nuit où l’orage nous laisse, Que ne découvres-tu l’Étoile de promesse, Qui ramène l’errant vers le bercail chéri !
Ses lettres confidentielles, intimes et sublimes révélations à son ami le plus cher, montrent une résignation portée jusqu’à l’indifférence, en tout ce qui touche à la gloire éphémère des lettres… C’était une de ces âmes froissées par la réalité commune, tendrement éprises du beau et du vrai, douloureusement indignées contre leur propre insuffisance à le découvrir, vouées, en un mot, à ces mystérieuses souffrances dont René, Oberman et Werther offrent, sous des faces différentes, le résumé poétique.
Dans la seconde partie de cette étude, poussant plus loin les premières analyses que l’on avait instituées, on en vint à découvrir que cette conception de la vérité dont on se réclamait pour décréter l’imperfection de la connaissance humaine, était elle-même un produit de cette aptitude de l’esprit à concevoir les choses autres qu’elles ne sont.
Mais quand on voit l’angoisse qui résulte de ces liens brisés, ce douloureux étonnement d’une âme trompée, cette défiance qui succède à une confiance si complète, et qui, forcée de se diriger contre l’être à part du reste du monde, s’étend à ce monde tout entier, cette estime refoulée sur elle-même et qui ne sait plus où se replacer ; on sent alors qu’il y a quelque chose de sacré dans le cœur qui souffre parce qu’il aime ; on découvre combien sont profondes les racines de l’affection qu’on croyait inspirer sans la partager ; et si l’on surmonte ce qu’on appelle faiblesse, c’est en détruisant en soi-même tout ce qu’on a de généreux, en déchirant tout ce qu’on a de fidèle, en sacrifiant tout ce qu’on a de noble et de bon.
Fléchier, dans ce portrait flatteur et qui a du ton de L’Astrée, insiste comme il doit sur la pudeur et la modestie qui fait le trait principal de la beauté célébréeag : Cette chaste couleur, cette divine flamme, Au travers de ses yeux découvre sa belle âme, Et l’on voit cet éclat qui reluit au dehors, Comme un rayon d’esprit qui s’épand sur le corps. […] L’abbé Ducreux, éditeur des Œuvres complètes de Fléchier (1682), l’a publié en entier pour la première fois : seulement il avoue qu’il a cru devoir en quelques endroits substituer quelques termes à ceux de l’original : « non qu’ils aient rien de messéant, dit-il, mais nous avons pensé que cette attention était due aux personnes d’une imagination qui se blesse aisément, et qui découvre, sous les expressions les plus innocentes, des sens détournés et peu modestes dont ne se doutaient pas ceux qui les ont employés ». […] On est dans une longue allée plantée des deux côtés et arrosée d’un double ruisseau : on découvre en éloignement les montagnes de Forez d’un côté, et une grande étendue de prairies, qui sont d’un vert bien plus frais et plus vif que celui des autres pays. […] En lisant, dans les Mémoires de Saint-Simon, le portrait du même M. de Caumartin, conseiller d’État et intendant des finances, mort en 1720, on y découvre des caractères de bonne éducation qui décèlent la main excellente de son précepteur.