Seulement, l’artiste ne doit pas se contenter de voir et de raconter le fait brut, le phénomène détaché du groupe qui l’enserre ; il doit, dans tout effet, sinon nous faire découvrir la cause par une suite de raisonnements abstraits, du moins nous la faire sentir, comme sous une surface vibrante on sent la source cachée de ces vibrations, la chaleur et le principe intérieur du mouvement.
Tout l’art du romancier et du poète consiste donc à faire jaillir cette sympathie déjà existante ; et pour cela, le plus sûr pourrait bien être encore de ne pas se piquer d’une froideur, d’une impassibilité d’ailleurs impossible à obtenir d’une façon absolue : ne me laissez pas le soin de découvrir, montrez-moi les choses ; soyez ému le premier et je le serai aussi.
Chaignet (Vie de Socrate, p. 118, 124-125, 147-148), la voix du demonium n’aurait aucun rapport avec ce que nous appelons la parole intérieure morale, car le demonium et, en général, les dieux auraient révélé seulement l’avenir, y compris les conséquences de nos actes, laissant à la raison humaine la tâche et l’honneur de découvrir le devoir ; « la théorie de Socrate exclut l’intervention du surnaturel dans les questions d’ordre moral ». — Nous ne voyons pas comment l’avenir et la moralité pouvaient former, selon Socrate, deux domaines distincts.
Ce qui arrive dans certaines circonstances, arrivera toûjours de la même maniere quand les circonstances seront les mêmes ; & lorsque je ne vois que l’effet sans que je puisse découvrir la cause, je dois reconnoître ou que je suis ignorant, ou que je suis trompé, plûtôt que de me tirer de l’ordre naturel.
Et ces idées générales deviennent, comme d’elles-mêmes, ordonnatrices, découvrent ou créent au travers des faits historiques, des rapports, des suites et des chaînes, organisent ainsi la matière historique en tableaux d’ensemble et en masses distinctes, établissent en un mot l’histoire littéraire en sa succession vraie, ou probable. […] Critiquer le défaut, c’est-à-dire le découvrir, n’est-il pas tout aussi utile, tout aussi « fécond », et peut-être plus, que de se pâmer sur une belle chose, ce que, du reste, il ne faut pas s’interdire ? […] Critique stérile est bien vite dit, mais pour être féconde il est probable qu’avant tout la critique doit être forte, et il y a un peu plus de force à découvrir un défaut secret qu’à apercevoir une beauté éclatante et à se répandre en louanges éloquentes à son propos.
L’auteur d’Il Pianto blâmerait tout le premier, dans son œuvre, s’il les y découvrait, ces vers incorrects et incolores, ces rimes impossibles, ces maladresses d’exécution dont on lui fait un si étrange mérite, et qui, par malheur, abondent plus que jamais dans les poésies récemment publiées.
« Or, de talent plus fier que le vôtre, de passions plus ardentes que celles que vous avez nourries, de volonté plus souveraine que celle que vous avez appliquée aux recherches d’art et au travail de style, il me paraît difficile d’en découvrir ; et c’est vraiment, par excellence, une vie d’écrivain, que cette vie si droite et si pleine, que vous aviez commencée à deux, côte à côte, dans la joie de vos cœurs jumeaux, et que vous avez reprise, avec une vaillance inébranlable, dans la mélancolie de la solitude.
Soury, afin qu’on n’en ignore, est cet ancien hébraïsant qui, à force d’étudier l’anatomie du cerveau, y a découvert l’autre jour que les oiseaux étaient des mammifères.
-rendre l’espace immense que votre œil découvre au-delà ?