Arrachez à cet homme ce surnom de divin Platon, et transportez-le à Socrate, l’homme du bon sens et de la réalité, qui épluchait trop sans doute, mais qui ne découvrait ses principes que dans la nature des choses et dans les instincts révélateurs de toute sagesse et de toute institution pratique digne du nom de société. […] L’âge et la sauvagerie de Rousseau pris en flagrant délit de ridicule, il découvrit que la curiosité de madame d’Épinay allait jusqu’à corrompre Thérèse pour avoir communication de la correspondance mystérieuse entre madame d’Houdetot et lui.
Retz saisit l’occasion, bénit le prince qui enrage, mais qui doit se découvrir et s’incliner. […] Si nous regardons maintenant la littérature, nous allons y découvrir les deux mêmes caractères.
Des auditions plus variées, plus fréquentes, de fragments Wagnériens, quelques correspondances « transrhénanes » (des échos de Représentations Solennelles dans la ville de Bayreuth, de Cycles Wagnériens à Munich, à Vienne, à Berlin) découvrirent, ensuite, un génie musical, acceptable… Des insultes de Wagner à la France, on sut ce qu’il fallait penser : et, quant à cette fameuse haine contre la France, nul n’en trouva la marque, ni dans les livres, ni dans les lettres, ni dans les paroles de Richard Wagner ; Richard Wagner avait combattu, dans ses écrits, l’influence de l’esprit français ; mais c’était là tout une autre affaire ; et quiconque avait lu ses lettres et ses livres, quiconque l’avait entendu causer, rapportait aux Parisiens ébahis, que Wagner aimait la France, et Paris, et ses vieux souvenirs de 1842, et ceux, aussi, de 1860, ses amis Français, les compagnies qu’il avait traversées, les rues, les maisons même, où s’était traînée sa misère ; et l’on connut, dans le cœur du rude Ennemi, de délicieuses tendresses, pour le pays qui l’avait bafoué. […] On voit ici se construire le mythe d’un artiste privé de l’ouïe qui se ferme au monde extérieur pour mieux se plonger dans son monde intérieur et découvrir, libéré du monde des apparences, le « Moi profond de l’Univers et de l’Homme » à l’instar de Tirésias, l’aveugle « clair-voyant ».
Jusque-là compositeur de talent, Richard Wagner dut peut-être aux infortunes de son exil, de sortir du bourbier du componistisme allemand, de découvrir la musique, de devenir un musicien. […] Gurnemanz découvre le jeune homme et l’interroge.
… J’avais bien remarqué que son humble regard Tremblait d’être heurté par un regard qui brille, Qu’elle n’allait jamais près d’une jeune fille, Et ne levait les yeux que devant un vieillard242… Seulement Coppée a trop souvent pensé que, pour trouver le vrai, — à notre époque on le cherche beaucoup, — il suffisait de découvrir et de reproduire le fond effacé et journalier de la vie, en un mot sa banalité ; c’est un peu comme un musicien qui ne donnerait guère d’un air que l’accompagnement, ou un peintre qui s’appliquerait à n’éclairer son tableau que d’une lumière partout unie. […] …… Il ne découvrira dans l’univers sans borne Pour tout dieu désormais qu’un couple aveugle et morne : La force et le hasard.
Il est permis de croire en effet que la vision humoristique, émue, violemment partiale, va s’affaiblissant avec l’âge ; l’être affectif en vient peu à peu à se lasser et à se refroidir : il découvre lentement le monde tel qu’il est, hors de lui ; mais il le découvre graduellement, par côtés divers, partiellement, et l’éparpillement même de ses sensations le fait verser facilement dans l’étonnement, dans la terreur, dans une vue des choses pareille à celle de l’enfant et du poète.
Elle jeta avec un geste de dégoût son vieux chapeau de soie noire sur un meuble ; elle découvrit de longs cheveux noirs roulés en bandeaux comme un diadème sur son front. […] Il m’échauffe, il parle ; mes yeux s’ouvrent, Et les siècles obscurs devant moi se découvrent… Lévites, de vos sons prêtez-moi les accords, Et de ses mouvements secondez les transports.
Mais si on aimait mieux le vrai que le beau, on ne désarmerait pas, même contre la beauté entraînante, et on la frapperait, en se détournant, quand cette beauté coupable aurait, comme la courtisane de l’Antiquité, compté sur la splendeur du sein qu’elle découvre pour se faire tout pardonner ! […] Si Richelieu eût été protestant, ou seulement n’eût pas été prêtre, l’historien de la Révolution dans l’histoire se serait, n’en doutez pas, découvert des entrailles pour lui, ou du moins lui en eût trouvé : mais laïque et protestant, Richelieu avec son même génie, ne serait pas Richelieu.
., un soir, notre auteur alla visiter son ami, et il le trouva dans son ermitage, livré à un véritable enthousiasme de naturaliste, parce qu’il avait découvert un bivalve inconnu formant un nouveau genre, mais surtout un scarabée qu’il croyait être aussi entièrement nouveau. […] Et, en effet, la raison a beau se débattre en ricanant, ce mystérieux scarabée, inconnu à toutes les classifications scientifiques, qui, gros comme une noix d’hickory, brille et pèse comme un lingot d’or pur ; cet insecte, peut-être diabolique, qui porte sur le dos et les ailes l’image d’une tête de mort, l’emblème de cette mort qu’il semble donner avec une piqûre ; l’analogie inexplicable de la figure tracée sur ses ailes avec cette autre tête de mort, clouée à la branche sèche du tulipier ; l’état de charme consumant dans lequel Legrand est tombé depuis qu’il a touché le scarabée, cet état qui n’est que le pressentiment, l’annonce intérieure, la soif qui révèle la source d’un trésor caché qu’il finit par découvrir aux pieds même de ce tulipier : tout cela saisit l’esprit, l’attire, le fixe, le harcèle, oh ne sait pourquoi !