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488. (1890) L’avenir de la science « VIII » p. 200

Quand on cherche, d’après les habitudes des logiciens, à trouver une phrase équivalente à ces mots compréhensifs et qui en soit la définition, l’embarras est grand, parce qu’ils n’ont ni dans leur objet, ni dans leur méthode, rien qui les caractérise uniquement. […] La traduction classique au XIVe siècle ressemblait à l’antiquité, comme l’Aristote et le Galien des facultés, pour lesquels on renvoyait les élèves et les professeurs aux cahiers traditionnels, ressemblaient au véritable Aristote, au véritable Galien, comme la culture grecque ressemble aux bribes insignifiantes recueillies d’après d’autres compilateurs par Martien Capella ou Isidore de Séville. […] Quand l’avenir réglera les rangs dans le Panthéon de l’humanité d’après l’action exercée sur le mouvement des choses, les noms de Pétrarque, de Voltaire, de Rousseau, de Lamartine précéderont sans doute ceux de Descartes et de Kant.

489. (1863) Le réalisme épique dans le roman pp. 840-860

Je trouve peu intéressant de savoir si Moloch était servi par des prêtres en manteau rouge, s’il était célébré en d’horribles concerts où « grinçaient, sifflaient, tonnaient les scheminith à huit cordes, les kinnor, qui en avaient dix, et les nebal, qui en avaient douze » ; mais je sais, toujours d’après les preuves établies par nos maîtres, que le dieu d’airain, à de certains jours, se nourrissait de la chair des enfants, que les plus puissantes familles étaient obligées de lui apporter leur tribut, que le feu de ses entrailles rugissait sur la place publique, et que le monstre, agitant ses longs bras, précipitait lui-même dans le gouffre ses innocentes victimes. […] Il y avait bien d’autres dieux que Tanit et Moloch dans la Babel phénicienne, puisque d’après les critiques sémitisants Eschmoûn signifie le huitième, le huitième des grands dieux de Carthage. […] Il sait que, d’après les croyances puniques, la fortune de la cité est attachée au voile de la déesse Tanit, à ce mystérieux zaïmph que nulle créature humaine ne peut toucher ou voir sans périr.

490. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

De tant de tragédies, il ne s’est conservé que quatre vers des Pélopides, où se rencontre une forte et mélancolique image : « Les infortunés144, quand la mort est loin, l’appellent de leurs vœux ; mais, lorsque vient sur nous le dernier flot de la vie, nous souhaitons de vivre : on n’a jamais satiété de la vie. » Que si, d’après la seule œuvre de ce poëte qui lui ait survécu, on augure mal de son génie ; si la subtile et bizarre emphase du poëme d’Alexandra ne permet de lui attribuer, ni la libre éloquence nécessaire au drame, ni la splendeur lyrique, n’oublions pas cependant qu’il fut, pour les contemporains, l’égal d’Apollonius de Rhodes, d’Aratus et de Théocrite, formant avec eux et d’autres plus obscurs la pléiade poétique du ciel alexandrin. […] La rencontre la plus frappante, c’est d’y voir, au moment où décline le génie grec, croître et s’élever les Romains que, d’après d’anciens oracles déjà répandus dans la Grèce italique, le poëte nomme les maîtres futurs du monde et les vengeurs de Troie. […] D’après les occasions de commerce et d’affinité si fréquentes alors entre la Sicile et l’Égypte, il épousa, jeune, la fille d’un Syracusain, Euphrate.

491. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

Ils ont fait l’éducation de leur œil et de leur plume d’après des estampes et des gravures comme Gautier lui-même. […] Les curiosités coupables qui la jettent à la faute n’auraient pas été réveillées, si elle n’avait ni gâté son esprit à des lectures romanesques, ni développé en elle un besoin de modeler sa destinée d’après ses rêves et non d’après les données inévitables de son sort. […] Les moindres touches de ces deux physionomies révèlent le travail « d’après nature ». […] Il se refusait à lui-même le don de la décision immédiate, la faculté maîtresse de l’homme d’État, d’après lui. […] Il est peint, si l’on peut employer ici une telle expression, d’après nature.

492. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE STAEL » pp. 81-164

Grimm parle également (mais d’après un manuscrit communiqué), et donne un extrait de l’Eloge de M. de Guibert 1789), imprimé seulement depuis dans l’édition des œuvres complètes. […] Quant à Mme de Vernon, le caractère le mieux tracé du livre, d’après Chénier et tous les critiques, on s’avisa d’y découvrir un portrait, retourné et déguisé en femme, du plus fameux de nos politiques, de celui que Mme de Staël avait fait rayer le premier de la liste des émigrés, qu’elle avait poussé au pouvoir avant le 18 fructidor, et qui ne l’avait payée de cette chaleur active d’amitié que par un égoïsme ménagé et poli. […] Suard rédigeait alors, le Publiciste, bien qu’il eût pu, d’après ses habitudes littéraires, chicaner légitimement Delphine sur plusieurs points de langage et de goût, n’entra pas dans la querelle, et se montra purement favorable dans un article fort bien senti de M. […] Deux fidèles et véritables portraits par le pinceau dispenseraient, d’ailleurs, de toutes ces esquisses littéraires : le portrait peint par Mme Lebrun (1807), qui nous rend Mme de Staël en Corinne, nu-tête, la chevelure frisée, une lyre à la main ; et le portrait à turban par Gérard, composé depuis la mort, mais d’après un parfait souvenir. […] La première fois que je le lus, ce fut en Suisse (1816), d’après le désir de Mme de Staël ; » et il ajoute un mot contre une supposition fausse qui avait couru.

493. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

D’après ce que j’ai entendu dire, je ne pense pas qu’on puisse voir dans les romantiques les saints de la décence et de la dignité. […] qui un instant vous fait croire qu’il va découvrir la vérité et l’instant d’après vous replonge dans les ténèbres ! […] Léon Gozlan ; Balzac, sa vie et ses œuvres d’après sa correspondance, par Mme L.  […] et il saura taxer les choses d’après ce qu’elles valent. […] et la taxera d’après sa dignité.

494. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVI » pp. 147-152

Est-il possible que le cartésianisme d’après ait la même efficacité et la même innocence que le cartésianisme d’avant ?

495. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 489-496

Nous pouvons assurer, d’après nos propres observations, qu’elle étoit dans lui une espece de manie involontaire, fruit de ses premieres liaisons, plutôt qu’une morgue arrogante & systématique.

496. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre X »

Les deux mots sont excellents, bien formés, le premier sur des analogies multiples, le second d’après muet et fluet. — Le vieux français avait asoleillé.

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