Personne n’a plus de vocation que pour la critique. […] Et si la critique ne doit être, suivant la définition de M. […] À mesure que sont arrivés à la critique des talents plus nombreux et plus forts, le genre même de la critique s’est insensiblement transformé. […] On sait comment, sous prétexte de critique, M. […] On sait comment, sous prétexte de critique, M.
Oui, ils me dégoûtent bien les critiques littéraires ! […] Geffroy est, à mon sens, le premier critique de ce temps. […] C’est comme cela qu’il entend son rôle de critique moderne. […] Céard s’est adonné plus spécialement à la critique. […] si je les connais, les critiques !
Bayle qui, dans ses articles de critique historique, a souvent été obligé de les employer, fut accusé d’obscénité par Jurieu. […] Molière et Boileau ont eux-mêmes rayé dans leurs ouvrages quelques-uns de ces mots, d’après la critique qu’en avaient faite les gens du monde. […] Molière le prête à une précieuse, dans sa Critique de l’École des femmes, au sujet de la scène où Arnolphe interroge Agnès sur ce que son galant lui a pris : « il y a là, dit Climène, une obscénité qui n’est pas supportable. » Élise est étonnée du mot : « Comment dites-vous ce mot-là ?
Sans les partis vaincus, comme les a nommés la critique, avec cette sentimentalité bête qui n’a jamais manqué son effet sur le peuple français ; sans les cléricaux, qui sont le sujet de la courageuse comédie d’Émile Augier, et sans Veuillot-Déodat, le Fils de Giboyer ne serait un chef-d’œuvre qu’entre cabotins intéressés à la chose ; mais, entre gens littéraires, on n’en parlerait déjà plus ! […] Un marquis tarte à la crème, deux caillettes, dont l’une n’est que la Bélise de Molière servilement copiée, et un type d’Henri Monnier, à présent commun comme la borne, voilà les épouvantables éléments dont se compose le cléricalisme qui fait trembler, et auquel Augier, cette tête de linotte dramatique, oppose, pour l’aplatir, Giboyer le vénal, monsieur son bâtard et la demoiselle Fernande, née de l’adultère… La critique, cette courtisane de tous les publics dont elle devrait être l’institutrice, a battu des mains comme un simple Gringalet du lustre, et fait ensuite, sur le tremplin du lieu commun, sa pirouette mélancolique en l’honneur des partis vaincus. […] Voilà pourquoi, à tous les points de vue, la critique a eu tort envers Augier dans toute cette affaire !
Ainsi, vers la moitié de ce siècle, les personnes d’une vie morale un peu intense se trouvaient dans cette alternative également fâcheuse de déserter les belles besognes de la critique moderne parce qu’elles n’y pouvaient contenter leurs aspirations religieuses, ou de s’y maintenir, mais en atrophiant une part de leur être. […] Les jeunes gens et les femmes, à une certaine heure, suivirent l’auteur de la Vie de Jésus, l’aimèrent comme un apôtre, parce qu’il portait dans ses bras les beaux trésors héréditaires mêlés au bagage de la critique moderne. […] Renan d’être un croyant (au sens philosophique) et un critique, un homme de foi et un analyste, de mêler enfin la notion du divin aux méthodes de nos laboratoires ?
Dans deux feuilletons de novembre 1808, sur l’Usage des Expressions communes en Poésie, le critique, partant d’un vers de Baudouin, où M. […] Tout ce côté d’elle, ce côté de critique littéraire, de polémique philosophique, n’est pas connu autant qu’il le faudrait. […] Atala était appréciée dans un article par ce critique si intelligent et si mûr au début, avec une admiration tempérée de très-judicieuses remarques. […] Quoique la critique littéraire ne soit jamais le principal pour elle, elle y a laissé des traces que je regretterais de voir effacées et perdues pour toujours. […] Elle savait à merveille la littérature anglaise et en possédait les poètes, les philosophes ; on la pourrait rapprocher elle-même d’Addison et de Johnson, ces grands critiques moralistes.
On fit, à toutes ces critiques de la comédie larmoyante, la seule réponse convenable. […] Le goût du public parut si décidé pour elles, que les critiques furent réduits à se taire. […] Quelle critique fine dans nos parodies ! […] Cependant la critique qu’on y faisoit de ses vers & du dénouement de sa pièce, est très-violente. […] Cette critique ingénieuse n’a-t-elle pas dissipé bientôt l’illusion qu’avoit fait le théâtre, & réduit la pièce à sa juste valeur ?
Nous ne réclamerons que sur un point : les critiques de la Revue suisse peuvent être libres et familières, elles ne sont jamais acerbes. […] Il n’y a de critique vive et vraie qu’à ce prix.
Le critique, et même le lecteur français, ne s’inquiète plus de ce qui lui plaît, de ce qu’il aimerait naturellement, sincèrement ; il s’inquiète de paraître aimer ce qui lui fera le plus d’honneur aux yeux du prochain. […] Un critique spirituel et sensé le remarquait à propos de la musique d’Auber, en parlant d’un de ses derniers opéras qui avait fort réussi : « Pour remporter ce succès avec une œuvre si élégante et si claire, un style si aimable et si charmant, il a fallu, disait-il, un très grand talent et un très grand bonheur ; car aujourd’hui, par la pédanterie qui court, par les doctrines absurdes qu’on voudrait accréditer, par l’ignorance et l’outrecuidance de quelques prétendus savants, la clarté, la grâce et l’esprit sont un obstacle plutôt qu’un avantage… Le beau mérite que d’entendre et d’admirer ce que tout le monde admire et comprend ! » Ainsi parlait un critique, qui est aussi un traducteur de Dante53, et auquel bien des gens doivent de le lire en français ; car l’original leur est absolument fermé. […] M. de Montalembert, ce jour-là mon voisin, et témoin de mon frémissement de critique, m’enhardit à parler et, je puis dire, m’y poussa. […] Grand Aristote, parlez pour vous, pour les sages, pour les politiques, pour les orateurs, pour les critiques !