Il y devint aussi l’écrivain pittoresque, le paysagiste littéraire, parfait et accompli du premier coup, dont les pages, publiées d’abord dans la Revue de Paris 25, puis dans la Revue des Deux Mondes 26, ont charmé tous les lecteurs. […] Puis tout à coup, sur un terrain plus rude et franchement stérile, sur un sol pierreux où croissent le romarin et l’absinthe et où s’agite et rampe tout un peuple de lézards, de scorpions et de vipères, il entend les alouettes, et des alouettes de France, et des rouges-gorges aussi, ces « autres chanteurs d’automne, qui leur répondent du haut des amandiers sans feuilles ». […] Tout à coup il se repent et craint qu’on ne voie dans sa comparaison une adhésion indirecte au système qui consisterait à rendre en peinture aux personnages de la Bible le costume des Arabes modernes. […] Elle s’est démasquée tout à coup à ses yeux au sortir d’une vallée, — un monticule blanc sur un ciel d’argent mat que ferme une barre violette, et dans l’intervalle une étendue sablonneuse, frappée de lumière.
Le jugement rendu par le Parlement dans l’affaire du collier fut un coup de tonnerre qui acheva de réveiller Marie-Antoinette d’un beau songe. […] Mais je ne puis, malgré tout, m’empêcher tristement de sourire quand je vois de jeunes écrivains venir aujourd’hui se faire forts de la vertu entière de la femme en Marie-Antoinette et y mettre comme la main au feu avec une confiance intrépide ; car tous ces chevaliers, dont Burke a parlé dans un éloquent passage, ces jaloux défenseurs qu’avait à son service la reine de France en ses beaux jours et qui lui ont manqué à l’heure du danger, elle les retrouve aujourd’hui un peu tard et après coup. […] Élevée auprès de sa mère, l’illustre Marie-Thérèse, « dans la simplicité des princes d’Autriche et suivant l’habitude viennoise de vivre au sein d’une société restreinte et familière », elle dut s’effrayer à l’idée de passer tout à coup dans ce Versailles solennel dont on parlait tant. […] Tout à coup nous avons eu des raisons de craindre d’être découverts, et nous avons cru prudent de renoncer à nos plaisirs de pensionnaires.
Il écrivait au roi, en lui adressant un mémoire sur les besoins de son armée (8 décembre 1693) : « Je connais parfaitement, Sire, la conséquence des dépenses ; mais il vaudrait mieux qu’elles fussent diminuées sur le nombre des troupes et que celles que l’on a fussent servies de leurs besoins essentiels et nécessaires… J’importune Sa Majesté dans ce mémoire de grands et petits détails, parce qu’il n’y en a aucun d’indifférent sur cette frontière, où les choses les plus nécessaires manquent tout d’un coup, pour lesquelles on n’a presque pas d’attention ailleurs. […] Louis XIV n’eût pas été fâché qu’il infligeât ou parût prêt à infliger une troisième et dernière correction aux artifices et fourberies du duc ; cela eût donné le coup de pouce à ses lenteurs toutes calculées. […] Je crois que bien des gens seraient surpris s’ils connaissaient jusqu’où va mon intérieur sur ce sujet ; j’ai bien fait des réflexions en ma vie sur les révolutions qui peuvent arriver aux hommes, et particulièrement à ceux qui sont honorés d’être en place ; j’y ai trouvé quelque appui et quelque consolation dans l’étourdissement où ce coup m’a mis. […] Le 13 novembre, dans une marche près d’Urago, l’ennemi ayant fait mine d’attaquer, Catinat, qui avait mis pied à terre pour regarder plus commodément avec une lunette, fut blessé à l’avant-bras gauche d’un coup de carabine qui lui déchira ensuite son justaucorps au-dessous de la mamelle ; la balle ne fit que traverser les chairs.
Ou encore, un souvenir obstiné lui crie : Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante S’éteignit tout à coup dans un mot commencé ; Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante, Me blessèrent d’un mal dont je le crus blessé ; Quand ses traits plus touchants, éclairés d’une flamme Qui ne s’éteint jamais, S’imprimèrent vivants dans le fond de mon âme, Il n aimait pas, j’aimais ! […] Ainsi, dans l’Indiscret, lorsqu’un de ces colporteurs désœuvrés et gauches, qui remuent sans s’en douter les secrets les plus chers, jase devant elle au hasard des infidélités de son amant, elle écoute d’abord avec patience, elle se contient et se dévore ; puis tout d’un coup : Ah ! […] Avec son air rogue, sa voix rouillée, sa mèche en l’air, ses coups de boutoir usés et ses épigrammes communes, il avait le don de dérider dès les premiers mots la grave assemblée. […] Elle ne porta pas ce coup. — Son réveil, ce fut de mourir à quarante et un ans !
— « C’est très bien, dit-il après l’avoir entendu, c’est très bien, mais il n’y a pas le coup de fouet. Moi, j’ai le coup de fouet. » Il disait que Corneille avait le coup de fouet. […] L’orateur, à chaque coup, recommence.
C’était le plus méchant citoyen qui fût dans la République… » On est bien aise… Montesquieu, en écrivant, a tout d’un coup de ces petits mots familiers qui lui échappent, et qui dénotent toute son intimité avec ces grands sujets : il entre dans ces chapitres quelque chose du brusque et de l’imprévu de sa conversation. […] Toute la philosophie de l’histoire de Montesquieu est dans cette parole, et il faut convenir qu’en ce qui concerne les Romains, à voir les choses après coup, il semble avoir raison. […] Et pourtant, si l’on ne reporte pas directement, comme fait Bossuet, le conseil et la loi du monde historique au sein de la Providence même, il me semble qu’il est fort difficile et fort périlleux d’y trouver cette suite et cet enchaînement que Montesquieu, après coup, se flatte d’y découvrir ; et Machiavel, sur ce point, me paraît plus sage encore et plus dans le vrai que Montesquieu, en nous rappelant toujours, au milieu de ses réflexions mêmes, combien il entre de hasard, c’est-à-dire de causes à nous inconnues dans l’origine et dans l’accomplissement de ces choses de l’histoire et dans la vie des empires. […] A-t-on de la force et de la vie, on vous l’ôte à coups d’épingle.
puisque Henri Heine voulait désaltérer un esprit, divinement souffrant, qui n’aurait dû boire que ses larmes, dans les eaux troubles et courantes de ces philosophies qui passent si vite en Allemagne et tout à coup y tarissent, on peut se demander pourquoi il n’est pas allé à M. de Schelling, attiré par la sympathie des grandes facultés fraternelles ? […] Le livre en question n’est qu’une suite de boutades et de coups de boutoir contre l’état politique de l’Allemagne, ses gouvernements, le catholicisme, etc., etc. ; mais la boutade la plus piquante, le coup de boutoir le mieux appliqué, ne valent pas la pleine main, douce et forte, d’une conviction réfléchie. […] — c’est aussi l’espérance d’un pas de plus, d’un coup d’aile de plus vers la vérité.
, ait attaché à la tête de son livre une préface d’un ridicule à le tuer, sur le coup ? […] Henri Lasserre, ce Fâcheux de l’admiration, qui se tient à la porte du livre avec ses grands coups de chapeau, genre de fâcheux que n’avait pas deviné Molière. […] Les Saints d’Ernest Hello ne ressemblent nullement aux Saints juste-milieu d’Augustin et d’Amédée Thierry, ces Iconoclastes tempérés, qui n’en brisent point les grandes images, mais qui les liment… Sous la plume de Hello, ils apparaissent dans leur intégralité complète, surhumaine et splendide, et on ne les chasse pas à coups de bonnet de docteur jusque dans le fond des Légendes, — ces Contes de fées de l’Histoire, auxquels ne croient même pas nos enfants, ces majestueux polissons ! […] Car tel est le caractère de ce travail, difficile à nommer d’un mot qui en précise l’idée, de ces esquisses en deux coups de pinceau, qui entrent plus vite dans l’esprit que des figures finies longtemps caressées et qui s’y fixent comme des dards.
Ampère à ce mot n’y tint pas, et tout d’un coup éclatant avec trouble et avec sanglot : « Ah ! […] Il eut soin toutefois de ne point forcer l’éloge, et peut-être, par la réserve qu’il s’imposa, ne sut-il point marquer assez nettement tout ce qu’il y avait d’original et de hardi dans le coup d’essai de M. […] Tout à coup Goethe se leva comme pour éviter le commencement d’une impression triste, et comme je m’approchais pour le saluer, il m’embrassa et me donna un livre en souvenir de lui. […] L’introduction, se relevant après coup et acquérant tout son prix, aurait suivi la fortune de tout l’ouvrage. […] Y avait-il donc déjà en français un tel essai systématique pour qu’on se montrât si exigeant et si intraitable du premier coup ?