En même temps, soit réalité, soit effet d’une conscience troublée, soit commencement de délire aux approches de la mort, l’hetman croit reconnaître sa victime dans la personne du jeune Cosaque. […] Arrivé au pouvoir, il eut, ce que ses pareils n’ont pas toujours, de la conscience et de la mémoire. […] Mercier trouve que Georges est allé trop loin, qu’il aurait dû le consulter en sa qualité de futur beau-père ; qu’il y avait moyen de ménager à la fois sa conscience et sa bourse. […] De quelque côté que Bernard dirige ses pas, les consciences troublées s’affermissent, les autorités méconnues reprennent leur force et leur base, les majestés humaines s’inclinent devant la majesté céleste. […] Il est bon que la conscience des peuples soit constamment tenue en éveil au sujet de ces événements, qui seraient deux fois funestes, si, après avoir été accomplis dans le passé, ils étaient absous dans l’avenir.
Il semble que certains hommes, les créateurs de vie, apportent la conscience de ces existences possibles dans l’existence réelle. […] L’homme dont elle est la maîtresse représentait la conscience algérienne, incertaine encore, d’aujourd’hui. […] Heureuse, parce que, derrière toutes ses réserves de conscience et ses coulisses de labeur, elle s’épanouit d’une flexible, seule et longue venue. […] Bordeaux de conscience littéraire, de remords vivant, ainsi que celui du jeune Spartiate, et quitte peut-être à mouiller son front d’un peu de sueur. […] Bourget, ni non plus cette conscience de son autorité, qu’est son dogmatisme.
Ce jour-là, je me demandai plus sérieusement que jamais s’il n’y avait rien de mieux à faire que de consacrer à l’étude et à la pensée tous les moments de sa vie, et, après avoir consulté ma conscience et m’être raffermi dans ma foi à l’esprit humain, je me répondis très résolument : « Non. » Si la science n’était qu’un agréable passe-temps, un jeu pour les oisifs, un ornement de luxe, une fantaisie d’amateur, la moins vaine des vanités en un mot, il aurait des jours où le savant devrait dire avec le poète : Honte à qui peut chanter, pendant que Rome brûle.
Or, si l’on se reporte aux origines de la vie phénoménale, telles qu’elles ont été montrées ici, si l’on est bien convaincu de l’évidence de cette proposition, qu’aucun état de connaissance n’est possible que d’un objet pour ira. sujet, en sorte que toute entité vivante ne prend conscience d’elle-même qu’au moyen d’une falsification de soi, il apparaît que la vérité n’a pas de place dans la vie phénoménale, qu’on ne peut imaginer et situer l’idée de vérité qu’en un état d’identité absolue entre toutes les choses où toutes les choses se confondraient et s’évanouiraient et où cesserait, avec toute différence et tout reflet, toute conscience.
Je vais vous dire ce que c’est que la conscience, l’attention, la réminiscence. » Et à quoi cela me conduira-t-il ?
Or, Renée, le continuateur de Sismondi et qui nous a donné cette solide et brillante Histoire de Louis XVI qu’aucun de ceux qui aiment l’Histoire n’a oubliée, Renée était d’une raison trop haute et trop sobre, il était d’une conscience historique trop pure, pour laisser passer sous sa plume le courant de faits sans critique et sans choix qui viennent s’entasser et se cahoter dans le récit diffus de Cantu.
On possède son Examen de conscience écrit par elle-même après la confession générale qu’elle fit à M. […] Je pourrais, si c’était ici le lieu, multiplier les extraits encore, et trahir sans ménagement, dans toute leur subtilité naïve et leur négligence déjà vieillie, ces délicatesses de conscience d’un esprit naguère si élégant et si superbe, à présent si abaissé et comme abîmé. […] J’expose encore cette pensée, et la soumets en l’exposant, aussi bien que toutes les autres173. » J’ai copie de plusieurs lettres manuscrites de Mme de Longueville, toutes également de scrupules et de troubles, sur quelque action qu’elle croit de source humaine, sur quelque péché oublié, sur une absolution reçue avec une conscience douteuse174. […] Ces négociations croisées, si souvent renouées et rompues, leur activité secrète, et le centre où elle était, recommençaient pour elle la seule Fronde permise, et lui en rendaient quelques émotions à bonne fin et en toute sûreté de conscience.
Pascal rend justice à la pureté de la vie des Pères, et ne leur prête nulle part le dessein exprès de favoriser la corruption : il dit que la Société poursuit un but politique, la domination des consciences pour le compte de Rome, et fait plier la morale de l’Évangile à sa politique, pour attirer les âmes par la religion aimable et le salut facile. […] C’est comme un délicat et sensible appareil qui permet à l’Église de relever ou d’abaisser le niveau de ses commandements, pour obtenir à chaque moment des consciences la plus grande approximation réellement possible dans la poursuite de la perfection morale. […] Ils ont eu raison même absolument, en dehors de tout dogme, du seul point de vue de la conscience, lorsqu’ils ont rétabli la lutte incessante, obstinée contre l’instinct et l’intérêt, l’inquiétude de tous les instants, comme les conditions de la moralité, et qu’aux décisions des directeurs complaisants ils ont opposé leur rigorisme, l’obligation, dans tous les cas douteux, de choisir le parti le plus dur, et de décider contre l’égoïsme, par la seule raison qu’il est l’égoïsme. […] Examen de conscience philosophique, Revue des Deux-Mondes, 15 août 1889.
Quelquefois on s’impatiente de ses lenteurs, mais il a tant de finesse dans son analyse, tant de conscience dans sa discussion, qu’on s’intéresse malgré soi-même à ces longues et microscopiques recherches. […] Shakespeare a sur la conscience mainte peccadille contre le bon sens et le goût, avec la circonstance atténuante du milieu où il a vécu : divinisons Shakespeare ; adorons tout en lui, ses défauts un peu plus que ses beautés ; et puis nous surpasserons ses défauts et nous serons de bien grands hommes ! […] Le feuilletoniste de nos jours n’est plus un juge enchaîné par un texte de loi ; c’est un juré qui ne relève que de sa conscience et de l’opinion publique. […] L’ancienne critique se promenait à l’aise, tenant en main sa règle des trois unités : la nouvelle a un rôle moins commode : à défaut d’un code écrit, il lui faut une conscience plus délicate.