« L’essence de toute intelligence est de connaître et d’aimer. […] Ajoutez que le véritable système du monde fut parfaitement connu de la plus haute antiquité. […] La puissance romaine avait fait de toi la citadelle du paganisme, qui semblait invincible dans la capitale du monde connu. […] Quand même tu ne me connais pas, je ne suis pas moins dans ce monde, et je ne t’aime pas moins que si tu ne m’avais jamais quitté. […] Ces jours de halte furent sans aucun doute les plus doux de toute sa vie ; c’est alors que j’eus le bonheur de le connaître.
Je connais ton cœur, il vaut mieux que ton humeur. […] Joas, élevé dans l’ombre du temple par Josabeth sous un autre nom, n’était connu que d’elle et du grand-prêtre Joad. […] Ce temple est mon pays ; je n’en connais point d’autre. […] Écoutez, vous qui connaissez les ambitieux de cour ou de popularité ; est-ce Séjan qui parle ? […] De ton poignard connais du moins ces marques.
Il connut Conrart, secrétaire perpétuel de l’Académie française, et qui se plaisait à produire les talents nouveaux. […] Les Auvergnats n’ont jamais si bien connu qu’ils ont un roi comme ils font à présent. […] Il nous fait voir le paysan, l’homme voisin du sol et en ayant gardé de la dureté, tel qu’il était alors, tel que le connaissait d’abord le vieil Hésiode, et tel qu’il redevient si aisément dans tous les temps. « Nous autres races d’hommes qui vivons sur la terre, nous sommes jaloux », a dit quelque part Ulysse chez Homère. […] C’est un moraliste qui connaît les grands, et déjà les petits. […] Je ne connais point de remède plus efficace pour moi que celui-là.
Dans les derniers jours de son voyage, Humboldt devait encore apprendre à connaître les douloureuses angoisses de la maladie à bord. […] Cela détermina aussi Alexandre de Humboldt à modifier provisoirement son itinéraire, à visiter d’abord les côtes de Venezuela et de Paria, qui étaient peu connues, et à ne gagner que plus tard la Nouvelle Espagne. […] Les habitants de Berlin et de Potsdam le connaissent tous personnellement ; ils lui témoignent autant de respect qu’au roi lui-même. […] Il ne connaissait ni jalousie ni politesse, là où d’autres opinions le blessaient, pourvu qu’elles fussent guidées par le désir d’arriver à la vraie science. […] Je le connais depuis longtemps, et néanmoins mon admiration pour lui se renouvelle.
Autre caractère de l’esprit humain : s’il ne peut se faire aucune idée des choses lointaines et inconnues, il les juge sur les choses connues et présentes. […] Les enfants ont à un très haut degré la faculté d’imiter ; tout ce qu’ils peuvent déjà connaître, ils s’amusent à l’imiter. — Aux temps du monde enfant, il n’y eut que des peuples poètes ; la poésie n’est qu’imitation. […] Les trois derniers axiomes avec les douze précédents (en partant du 70e), nous font connaître l’origine des sociétés. […] Sans ce principe, nul moyen de connaître l’histoire des nations transplantées par des colonies aux lieux où s’étaient établies déjà d’autres nations. […] Les Romains ne commencèrent à connaître les Grecs d’Italie qu’à l’occasion de la guerre de Tarente, qui entraîna celle de Pyrrhus et des Grecs d’outre-mer (Florus).
La meilleure façon de donner à connaître de telles activités morales, ce n’est pas en effet de les interpréter ni de les peindre, c’est surtout d’acquiescer à l’ensemble des vérités qu’elles restaurent, et de rendre témoignage au principe fondamental dont elles se déclarent les simples organes. […] Et qu’on ne dise pas qu’il doit mal connaître notre foyer actuel de civilisation, pour l’avoir traversé sur une ligne si droite, dans une irruption si rapide ! […] Et certes, il la connaît mieux cette cité de transition qu’il a laissée en arrière, et qu’il ne voit aujourd’hui que comme un amas de tentes mal dressées, il la connaît mieux que nos myopes turbulents qui, logés dans quelque pli, s’y cramponnent et s’y agitent ; qui, du sein des coteries intestines de leurs petits hôtels, s’imaginent qu’ils administrent ou qu’ils observent, savent le nom de chaque rue, l’étiquette de chaque coin, font chaque soir aux lumières une multitude de bruits contradictoires, et avec l’infinie quantité de leurs infiniment petits mouvements n’arriveront jamais à introduire la moindre résultante appréciable dans la loi des destinées sociales et humaines. […] D’autres le feront ; l’Orient pour cela, l’époque pélasgique et le haut paganisme sont à mieux connaître. […] Ils semblent avoir ignoré que le monde aujourd’hui est travaillé de l’insurmontable besoin d’un ordre nouveau qu’il s’efforce de réaliser sans le connaître ; qu’on n’arrête point le mouvement progressif de la société, qu’on le dirige tout au plus, et que dès lors il faut, sous peine de mort, que le Gouvernement se décide entre les principes qui s’excluent.
M. de Balzac a surtout dès l’abord mis dans ses intérêts une moitié du public très-essentielle à gagner, et il se l’est rendue complice en flattant avec art des fibres secrètement connues. « La femme est à M. de Balzac, » a dit quelque part M. […] J’ai été frappé dans la préface du Vicaire des Ardennes de ce que l’auteur annonce délibérément au public qu’ils ont longtemps à se voir et à se connaître l’un l’autre, ayant, dit-il, trente ouvrages consécutifs à faire paraître. […] Quel homme n’a pas plusieurs de ces vierges souvenirs qui, plus tard, se réveillent, toujours plus gracieux, apportant l’image d’un bonheur parfait ; souvenirs semblables à ces enfants perdus à la fleur de l’âge, et dont les parents n’ont connu que les sourires ? […] Nul doute que, si M. de Balzac avait connu ce petit écrit, il n’eût donné à son livre le cachet de réalité qui y manque, et ne se fût garanti de beaucoup d’à peu près qui sont faux. […] Cette prétention l’a finalement conduit à une idée des plus fausses et, selon moi, des plus contraires à l’intérêt, je veux dire à faire reparaître sans cesse d’un roman à l’autre les mêmes personnages, comme des comparses déjà connus.
Souvent, aux lieux les plus connus, un certain profil soudainement caractérisé me révèle des masses différentes, des groupes nouvellement conçus, que je n’avais jamais envisagés de cette sorte, et qui sont vrais, et qui s’ajoutent à la connaissance vivante que j’ai du tout. » Ce que cet ami me disait de ses montagnes, je l’appliquais involontairement à notre littérature, à mesure que, l’envisageant de loin, sous un aspect extérieur, et pourtant d’un lieu qui est à elle encore par la culture, elle me paraissait offrir une perspective nouvelle dans des objets tant de fois étudiés et connus. […] On y gagne de connaître une culture, d’un intérêt général aussi, qui reproduit en moins, mais assez au complet, les grands mouvements de l’ensemble, et les fait revoir d’un jour inattendu dans une sorte de réflexion secondaire. […] La Savoie, Genève et le pays de Vaud forment, littérairement parlant, une petite chaîne dépendante de la littérature française, qu’on ne connaît guère au centre, et qu’on ne nommerait au plus que par les noms de de Maistre, de Jean-Jacques et de Benjamin Constant, qui s’en détachent. […] Sans parler des poésies publiées et connues, comme le recueil des Deux Voix 7, il y a bien de jeunes espérances, et qui ne se gâtent pas jusqu’ici de fausses ambitions. […] Ses livres ne sont pas connus chez nous ; son nom modeste l’est à peine.
Il commence à connaître le monde, les savants, M. […] Il y passa quelques mois comme précepteur, en 1675 ; il y vint quelquefois pendant ses vacances de Sedan ; il y resta dans l’intervalle de son retour de Sedan à son départ pour Rotterdam : mais on peut dire qu’il ne connut pas le monde de Paris, la belle société de ces années brillantes ; son langage et ses habitudes s’en ressentent d’abord. […] Son bon sens le sauva, tout jeune, de la superstition littéraire pour les illustres : « J’ai assez de vanité, écrit-il à son frère, pour souhaiter qu’on ne connoisse pas de moi ce que j’en connois, et pour être bien aise qu’à la faveur d’un livre qui fait souvent le plus beau côté d’un auteur, on me croie un grand personnage….. […] Nous ne rappellerons pas plus de détails sur ce grand esprit : sa vie par Desimaizeaux et ses œuvres diverses sont là pour qui le voudra bien connaître. […] Les neuf volumes in-folio que cela forme en tout, les quatre volumes principalement de ses œuvres diverses, préférables au Dictionnaire134, bien que moins connues, sont une des lectures les plus agréables et commodes.