En vertu de quoi il fut conduit en fiacre à l’antique prison des Petits Carmes par un commissaire de police et quelques argousins. […] Nous nous dirigeâmes ensuite vers la cuisine, où je me lavai les mains ; après quoi, mon hôte me conduisit au parloir. […] Le petit déjeuner fut vite achevé et quand la dernière tartine de pain beurré eut disparu, Mr Andrews me conduisit à l’école. […] Je conduisais tous les jours mes élèves sur la plage et je me baignais avec eux. […] On sortait tous les jours une heure ou deux en promenade dans un bois à proximité, où 1 on rencontrait un pensionnat de jeunes filles conduit par une institutrice française, C’était très romantique.
Mais comme le fait d’avoir rédigé un journal désagréable à nos prépotences, ne suffisait pas pour motiver une extradition, on décide de conduire d’Axa, sans jugement, à la frontière autrichienne. […] Puis dès qu’il y a nécessité d’entrer dans l’action désintéressée, ils reculent et ils se plaignent amèrement d’avoir manqué le coche qui devait les conduire au pouvoir. […] Bakounine est conduit enchaîné à Prague. […] Cette préoccupation de vérité directe si prédominante chez les réalistes les conduit à faire peu de cas des vers. […] Mallarmé d’obtenir des effets musicaux l’a conduit, malgré tout ce qu’on pourra dire, à se créer une syntaxe personnelle, contraire au génie même de la langue.
Une épreuve ingénieuse et involontaire de son talent le conduisit bientôt après à Rome. […] La patrie l’emporta : son corps, dérobé secrètement par les soins de son neveu, et transporté hors des murs dans un char couvert, de peur d’éveiller l’attention des Romains et d’exciter une sédition dans la ville, fut conduit à Florence.
Je ne puis même résumer ici, mais il faut voir avec quelle incomparable maîtrise Commynes décompose tous les éléments, toutes les étapes de la ruine de son ancien maître, toutes les occasions de salut gâchées ou refusées et, d’autre part, le jeu de son nouveau maître, les commodités qu’il offre à son ennemi pour aller « où le conduisait son malheur130 », les multiples assurances qu’il prend pour ne rien perdre, et pour gagner à tout événement, la fiévreuse activité dont il recueille, après la mort de Charles, les résultats de son apparente indolence, l’échafaudage de motifs, le balancement de pour et contre, qui précèdent chaque démarche, chaque parole décisive : si on lit cette partie de la chronique, on comprendra du même coup et Louis XI et Commynes. […] Puis il s’est élevé plus haut : et sa vaste expérience concourant avec sa chrétienne persuasion l’a conduit à une grande généralisation, qui est à vrai dire toute une philosophie de l’histoire.
Dans ces pièces il y a trois choses : « 1° le sujet ancien imité, qui était formé déjà d’éléments divers ; 2° les mœurs et les sentiments modernes combinés avec ce sujet ancien ; 3° sous les formes et les modes propres à telle époque déterminée, la peinture de l’homme et de la femme tels que les ont faits la nature et la civilisation39. » Comment Racine a été conduit à opérer ces savants mélanges, voici une page qui nous l’apprend : Telles étaient les conditions de l’œuvre dramatique à cette époque : pour le fond, l’influence de la Renaissance gréco-latine avait décidément triomphé ; on était voué aux sujets anciens ; quant à la forme, celle de la tragi-comédie, depuis l’aventure du Cid, ayant été écartée comme peu compatible avec les fameuses règles des trois unités ( ?) […] Le phénomène moral qui consiste à céder à sa passion tandis qu’on l’observe et qu’on sait où elle vous conduit, la conscience parfaite et minutieuse dans le mal, dans le consentement à la passion funeste, n’est point rare chez les hommes extrêmement civilisés, à une époque où la sensibilité est plus fine, l’intelligence plus aiguisée et la volonté moins vigoureuse.
Il définissait la tragédie « une action funeste qui doit conduire les spectateurs à la pitié par la terreur. » Il est vrai qu’il ajoute : « avec des mouvements et des traits qui ne blessent ni leur délicatesse ni les bienséances. » Voilà pourquoi il a fait enlever par Thyeste aux autels mêmes la femme d’Atrée. […] Il existe, pour ceux qui prisent les violentes secousses au théâtre, un genre de pièces où il n’est pas toujours prudent de conduire une femme grosse : c’est le mélodrame.
Pas à pas il suit en William Legrand la filière de raisonnements qui conduisent d’un morceau de parchemin sali à la trouvaille d’un trésor miraculeux. […] Des rythmes subtils, de musicales allitérations, la magie des mots, conduisent aux poèmes.
Cette marche si claire et si distincte dans une intrigue qui semblait double, cet art d’entrelacer et de conduire ensemble les deux branches principales de l’action, de manière qu’elles semblent n’en faire qu’une ; cette science profonde, ce mérite de la difficulté vaincue, où se trouvaient-ils avant Racine ? […] Les moeurs, nouvelles pour nous, d’une nation avec qui nous avions eu long-temps aussi peu de commerce que si la nature l’eût placée à l’extrémité du globe ; la politique sanglante du sérail, la servile existence d’un peuple innombrable enfermé dans cette prison du despotisme ; les passions des sultanes qui s’expliquent le poignard à la main, et qui sont toujours près du crime et du meurtre, parce qu’elles sont toujours près du danger ; le caractère et les intérêts des visirs qui se hâtent d’être les instrumens d’une révolution, de peur d’en être les victimes ; l’inconstance ordinaire des orientaux, et cette servitude menaçante qui rampe aux pieds d’un despote, et s’élève tout à coup des marches du trône pour le frapper et le renverser : voilà le tableau absolument neuf qui s’offrait au pinceau de Racine, à ce même pinceau qui avait si supérieurement crayonné la cour de Néron ; qui dans Monime et dans Iphigénie traça depuis avec tant de vérité la modestie, la retenue, le respect filial que l’éducation inspirait aux filles grecques ; qui dans Athalie nous montra les effets de la théocratie sur ce peuple fanatique, toujours conduit par des prodiges, ou égaré par des superstitions.
Le bruit seul des eaux croulantes nous conduisit de bouquets d’arbres en bouquets d’arbres, qui nous cachaient la chute et la vallée, jusqu’à un promontoire avancé sur le vide, comme un cap démesurément élevé sur l’Océan. […] Madame Gay, liée d’antécédents et d’opinion avec les royalistes, conduisit sa fille dans les salons de cour de madame la duchesse de Duras et de quelques autres femmes supérieures du temps ; les salons, longtemps fermés ou muets sous l’Empire, se vengeaient de leur silence par un culte passionné pour les talents qui promettaient un nouveau siècle de Louis XIV aux Bourbons.