et quelles sont les conditions de race, de moment et de milieu les plus propres à produire cet état moral ? […] À ce moment et dans ces pays, les conditions se sont trouvées remplies pour un art et non pour les autres, et une seule branche a bourgeonné dans la stérilité générale. Ce sont ces règles de la végétation humaine que l’histoire à présent doit chercher ; c’est cette psychologie spéciale de chaque formation qu’il faut faire ; c’est le tableau complet de ces conditions propres qu’il faut aujourd’hui travailler à composer. » Je voudrais pouvoir, Messieurs, vous montrer comment l’illustre critique a poursuivi son programme, comment il a développé et élargi sa méthode dans sa Philosophie de l’art, comment il a osé aborder les problèmes les plus compliqués de l’esthétique, ceux de la production de l’œuvre d’art et de l’idéal dans l’art, en « naturaliste », selon sa propre expression, et « méthodiquement », en vue « d’arriver non à une mode, mais à une loi ». […] Pour que l’étude de la littérature comparée atteigne son but, il faut donc, je crois, l’élargir de plus en plus, la compléter par l’examen attentif des relations de la littérature et de l’art avec les conditions d’existence des nations, grouper les faits particuliers qu’elle présente autour d’un certain nombre de faits de plus en plus généraux. […] Prenez n’importe quelle branche de composition en prose ou en vers, et vous verrez bientôt que, directement ou indirectement, son existence implique certaines conditions de vie sociale. » — M.
Sorti du camp espagnol avec les conditions qu’il venait enfin d’arracher, il cria aux Français déjà en marche : « Halte ! […] Mazarin, qui devait être l’âme de ce Conseil, s’attacha à faire entendre à la reine qu’il importait assez peu à quelles conditions elle recevrait la régence, pourvu qu’elle l’eût du consentement du roi, et qu’ensuite, ce point obtenu, il ne lui manquerait pas de moyens pour dégager son autorité et gouverner seule. […] Mais quand Beringhen, poussé par la réserve même qu’il rencontrait, eut dit positivement qu’il venait de la part de la reine, ce fut comme une baguette magique qui opéra : À ce mot, le fin Italien change de conduite et de langage, et passant tout à coup d’une extrême retenue à un grand épanouissement de cœur : « Monsieur, dit-il à Beringhen, je remets sans condition ma fortune entre les mains de la reine. […] Quant au cardinal de Retz pourtant, il faut bien s’entendre ; c’est un trop grand écrivain, un trop incomparable auteur de mémoires, pour qu’on l’abandonne ainsi sans faire ses réserves et, en quelque sorte, ses conditions. […] C’est à ces conditions, selon moi, c’est moyennant ces précautions légères, qu’aura gain de cause, auprès même des plus exigeants, ce travail agréable et déjà si goûté, dont je n’ai pu signaler qu’un point essentiel, et qu’anime dans toutes ses parties un heureux sentiment des arts.
., tel que serait celui-ci s’il était plus poussé, plus entraîné par la fougue de la passion, placé du reste, dans des conditions un peu différentes, dans une petite ville ou dans un village, etc. » La lecture des romans suppose ainsi comme condition nécessaire du second moment, je veux dire de la réflexion qui juge, une assez grande connaissance des hommes, et je n’entends par là qu’une assez grande habitude d’observer les hommes autour de soi. […] Savoir lire en latin et lire Virgile sans intervention de professeur, c’est la condition la meilleure pour se plaire à Virgile, et c’est la condition où se trouvent généralement nos écoliers d’aujourd’hui. […] Je veux dire qu’à chaque époque l’homme de raison, d’imagination, de sensibilité et dégoût y trouve son plaisir, à la condition qu’il ne soit pas dominé par le tour d’imagination, de sensibilité, de goût et de raisonnement qui est particulier à son temps même.
Voilà, selon nous et selon tout le monde, les conditions si rares et si élevées que l’histoire bien faite exige du grand historien. […] « Maintenant, après une telle profession de foi, ai-je besoin de dire quelles sont en histoire les conditions du style ? J’énonce tout de suite la condition essentielle, c’est de n’être jamais ni aperçu ni senti. […] Ce n’est qu’à cette condition que l’historien est un homme, ce n’est qu’à cette condition qu’il fait penser, sentir, juger son lecteur. […] Thiers un élément qu’il se vante d’avoir à un haut degré, un élément dont il s’excuse quelquefois avec habileté, dont il se loue souvent lui-même avec orgueil ; élément qui est, selon nous et selon le bon sens, une bonne condition pour la popularité, une mauvaise condition pour la grande histoire.
La poésie s’est donc imposé ces conditions un peu appauvries de la prose gratuitement et en pure perte, puisque en restant claire et courante elle n’en est pas devenue plus populaire pour cela. […] Dans tout ce que nous venons de dire de la poésie française, nous désirons être bien compris ; nous ne prétendons en rien diminuer le mérite des poëtes français dont quelques-uns sont si évidemment supérieurs, nous ne parlons que de la langue même dans laquelle ils ont écrit et des conditions qu’elle leur a fait subir.
Si j’étais initié dans les mystères de l’art, je saurais peut-être jusqu’où [l’artiste] doit s’assujettir aux proportions reçues, et je vous le dirais ; mais ce que je sais, c’est qu’elles ne tiennent point contre le despotisme de la nature, et que l’âge et la condition en entraînent le sacrifice en cent manières diverses. […] Puis je lui expose des enfants, des adultes, des hommes faits, des vieillards, des sujets de tout âge, de tout sexe, pris dans toutes les conditions de la société, toutes sortes de natures, en un mot. […] Dans ces différents modèles le professeur aura soin de lui faire remarquer les accidents que les fonctions journalières, la manière de vivre, la condition et l’âge ont introduits dans les formes.
L’homme n’entrerait pas du reste en société, sous ces conditions et avec ces exigences, si son esprit n’était pas capable d’y satisfaire. […] Ce n’est pas de la condition même du paysan qu’il s’agit, de la noblesse ni de la royauté. […] De plus, certaines conditions défavorables s’opposent, selon les milieux, à la vraie conduite des jeunes hommes. […] La condition de l’humanité n’est pas rendue meilleure. […] Que l’esprit obéisse à soi-même, grand maître de notre condition, cause de notre supériorité, organe de nous-mêmes.
Ils épiloguaient, rusaient, équivoquaient, disputaient ; ils trouvaient le marché trop dur et les conditions trop onéreuses. […] La hiérarchie des sentiments doit être réglée sur la hiérarchie des conditions. […] Pas du tout : il a choisi la plus pauvre de toutes les noblesses, la plus conforme à sa condition de simple hidalgo, celle de chevalier errant. […] Cette honnêteté de maintien frappe naturellement davantage chez les hommes de condition inférieure. […] Une vertu est toujours nouvelle, en effet, lorsque nous l’exerçons dans de nouvelles conditions et sous un nouveau maître, parce qu’alors nous y portons un degré de zèle que nous n’aurions pu avoir sous l’ancien maître et dans les anciennes conditions.
La nécessité de mes modes de sentir, particuliers ou généraux, prouve que leur origine est dans des conditions qui me sont extérieures, non dans la spontanéité de mon intellect. […] En ce qui concerne les qualités, nous ne pouvons que dire dans quelles conditions de temps, d’espace et de mouvement elles se produisent et nous apparaissent. […] Et si, en général, nous inférons des mouvements, c’est à condition d’en avoir d’abord immédiatement senti et exécuté. […] Une perception visuelle de ce genre reproduit les conditions de la vue chez les radiés. […] Les relations géométriques ne sont pas des conditions de ces impressions ; elles en sont au contraire des extraits.