Enfin, depuis Adrien, elle se régla sur l’édit perpétuel, composé presqu’entièrement des édits provinciaux par Salvius Julianus. […] Ils réalisèrent dans leur imagination l’hérédité, hereditas, comme souveraine des héritages, et ils la placèrent tout entière dans chacun des effets dont ils se composaient ; ainsi quand ils présentaient aux juges une motte de terre dans l’acte de la revendication, ils disaient hunc fundum, etc. […] S’il est certain qu’il y eut des lois avant qu’il existât des philosophes, on doit en inférer que le spectacle des citoyens d’Athènes s’unissant par l’acte de la législation dans l’idée d’un intérêt égal qui fût commun à tous, aida Socrate à former les genres intelligibles, ou les universaux abstraits, au moyen de l’induction, opération de l’esprit qui recueille les particularités uniformes capables de composer un genre sous le rapport de leur uniformité.
On sait qu’il y a deux ouvrages de l’abbé Le Dieu qui intéressent Bossuet : les mémoires, ou plutôt un mémoire composé par lui peu de jours après la mort du grand évêque, et à la demande de la famille, pour servir aux orateurs qui auraient à faire des éloges funèbres, et de plus un journal tout confidentiel et personnel. Le mémoire, conçu et commencé dans une intention toute particulière, mais bientôt, à mesure que l’auteur avançait et s’y développait, continué et composé réellement en vue du public, est fort utile et fort attachant. […] Sur une lecture qu’il fit à Bossuet d’un écrit composé par lui, Le Dieu, et où il commentait l’un des actes de l’assemblée du Clergé de 1700, il dira : « Il (M. de Meaux) y a remarqué quelques expressions de son style, qu’il dit qu’il faut déguiser ; il a approuvé tous les endroits de doctrine ; … il a gobé tous les éloges que je lui donne, sans parler d’en retrancher le moindre mot ; il veut, au contraire, que je diminue celui de M. […] Cela n’empêche point qu’à quelques jours de là, et sur la demande de l’abbé Bossuet, il ne compose ce mémoire dont nous avons parlé, et qui était destiné dans le principe à servir de matériaux et de notes pour une oraison funèbre ; mais il y met avec raison son amour-propre, et, voyant que les premiers cahiers réussissent auprès de ceux à qui il les lit, il redouble de soin et fait un ouvrage utile et plus agréable qu’on n’était en droit de l’attendre de lui. […] Je reviens en arrière et je trouve une description minutieuse mêlée d’inventaire, une photographie, telle que nous les aimons à cette heure, des salons de l’archevêché de Paris ; c’est le récit d’une visite que fait Le Dieu au cardinal de Noailles, chez qui il est envoyé un jour par Bossuet pour lui porter un de ses écrits en réfutation de Richard Simon : Ce mardi 19 (décembre 1702), j’ai porté au cardinal un exemplaire du livre en état d’être lu, au milieu de son audience remplie d’évêques, de grands seigneurs et de grandes dames, tout le monde debout, et les évêques même, aussi bien que les dames, comme chez le roi ; tout le monde dans un grand respect, et plus que chez le roi ; le silence même était très grand dès les antichambres, où les pauvres prêtres attendaient, le chapeau sous le bras, les cheveux fon courts et la tonsure faite, en posture de suppliants ou de séminaristes qui vont à l’examen pour les ordres ; leur extérieur était beaucoup plus composé qu’à l’église et à l’autel.
Si maintenant nous en venons de la terre aux plantes et aux animaux qui vivent ou ont vécu, les faits nous manquent pour vérifier la loi ; non qu’il soit douteux pour l’organisme individuel que le progrès se fait du simple au composé ; mais si nous passons des formes individuelles de la vie à la vie en général, nous ne pouvons dire si les Flores et Faunes modernes sont plus hétérogènes que celles du passé. […] Que l’on remarque, enfin, qu’à prendre la faune vertébrée dans son ensemble, la période paléozoïque, composée entièrement de poissons (autant qu’on la connaît du moins), était beaucoup moins hétérogène que la période actuelle qui comprend en outre des reptiles, oiseaux et mammifères de genres très variés. […] 2° La multiplication des effets : une force incidente qui affecte un composé déjà hétérogène, en affecte différemment les parties. […] 4° La vie du corps est beaucoup plus longue que celle des éléments qui constituent le corps ; et l’organisme total survit à la disparition des individus qui le composent ; il peut même croître en masse, en structure, en activité, malgré ces pertes successives. […] Nous appliquons bien le nombre, à l’occasion, à des unités inégales, comme les animaux qui composent une ferme ; mais tout calcul suppose l’égalité parfaite des unités, et n’arrive à des résultats exacts qu’en vertu de cette hypothèse : les premières idées de nombre sont donc dérivées de grandeurs égales ou semblables, considérées surtout dans les objets inorganiques ; et par suite la géométrie et l’arithmétique ont une origine simultanée.
Ce parti, qui se composait du groupe politique et du groupe religieux, avait pour lui l’organisation, l’ensemble, et ne ménageait aucuns moyens. […] Ce n’est qu’un livre de tout jeune homme, qui compose dans le goût du jour et qui n’y met encore rien du sien. […] Roger, de l’Académie, et secrétaire général des postes, se composait de la jolie et piquante Mme Roger, de M. et Mme Mennechet, de M. et Mme Auger et de tout leur monde. […] Le Père Joseph se compose de quatre dialogues dans lesquels le père convertisseur et politique parle successivement à la vieille marquise, à sa fille la comtesse, et au fils de celle-ci, jeune officier, à trois générations, essayant auprès de chacune le langage qu’il croit le mieux lui convenir. […] La société, me disais-je, n’est composée que de mendiants.
C’est là qu’il compose son premier opéra triomphal, les Noces de Figaro. […] Son poète lui propose le drame de Don Juan, Mozart accepte : le poète écrit, le musicien compose. […] Par la protection de Salieri et de Métastase, il est introduit auprès de l’empereur, qui le charge de composer des libretti pour son théâtre italien de Vienne. […] ” Mozart feignit un peu d’inquiétude, se retira dans sa chambre, où l’on avait préparé du papier de musique, des plumes et de l’encre, et se mit à composer vers minuit. […] Il est au moins probable que c’est ainsi qu’a été composée l’ouverture de Don Juan.
C’est là qu’il compose Agis, Sophonisbe, Myrrha ; c’est là qu’il écrira ses deux Brutus et la première de ses Satires. […] Pendant ce voyage, la veine poétique se rouvrit en moi, plus abondante que jamais, et il n’y avait guère de jour où celle qui avait sur moi plus d’empire que moi-même ne me fit composer jusqu’à trois sonnets et plus encore. […] Vaincu par la douleur, je composai peu de vers et ne fis que pleurer jusqu’à Sienne, où j’arrivai dans les premiers jours de novembre. […] Je dictai ensuite, je recorrigeai, je rassemblai les trois autres qui, composés par fragments, dans l’espace de dix années, avaient, ce qu’ils ont peut-être encore, je ne sais quoi de décousu. […] Enfin les satires que j’avais composées, morceau par morceau, et à plusieurs reprises corrigées et limées, je les laissai achevées et recopiées au nombre de dix-sept, qu’elles n’ont point dépassé, et que je me suis bien promis de ne plus franchir.
Ayant été placé sur une surface plate, en dessous d’un banc, sa base en a pris naturellement la forme, et se compose de fougère sèche et d’autres plantes, mêlées à des feuilles d’herbe et à des végétaux ligneux. […] Le seuil, si je puis dire, se compose de brindilles très flexibles, de fortes tiges d’herbe et jeunes pousses, le reste étant feutré de la manière ordinaire. […] Quand le nid repose par terre, sa base et souvent tout l’extérieur se composent de feuilles et de brins de paille ; mais, lorsqu’il est autrement placé, le dehors est d’ordinaire plus lisse, mieux soigné, et principalement formé de mousse. […] Le nid, qu’il soit placé dans un arbre ou dans une cheminée, se compose de petites branches sèches que l’oiseau se procure d’une façon assez singulière. […] La femelle avertit le mâle, par un appel composé de deux notes ; tout le corps de l’aigle frémit ; deux ou trois coups de bec dont il frappe rapidement son plumage le préparent à son expédition.
Le mécanisme des langues n’eut ni attrait ni difficulté pour moi jusqu’aux classes véritablement lettrées où l’on traduit et où l’on compose. […] Cette langue antique, toute composée de syllabes sonores et d’images rayonnantes, m’étonnait et me ravissait ; il me semblait n’avoir entendu jusque-là que des mots ; mais ici c’était de la musique dans l’oreille, de la peinture dans les yeux, de l’enivrement dans tous les sens. […] Je me souviens que je composais des prières fleuries, toutes formées, comme d’autant de grains de chapelet, des plus jolies fleurs champêtres cueillies çà et là sur ma route, et enfilées, en alternant les couleurs, par un fil arraché à mes bas. […] La poésie se compose de trois choses : sentiment, peinture, musique. […] Cet Homère des oiseaux gagne sa vie à chanter, et compose ses plus beaux airs après avoir perdu la vue.
Tout nombre est une collection d’unités, avons-nous dit, et d’autre part tout nombre est une unité lui-même, en tant que synthèse des ’unités qui le composent. […] Sans doute, quand vous égalez le nombre 3 à la somme 1 + 1 + 1, rien ne vous empêche de tenir pour indivisibles les unités qui le composent : mais c’est que vous n’utilisez point la multiplicité dont chacune de ces unités est grosse. […] Et la raison en est que, pour obtenir un nombre, force est bien de fixer son attention, tour à tour, sur chacune des unités qui le composent. […] C’est pourquoi le nombre, composé selon une loi déterminée, est décomposable selon une loi quelconque. […] Il faut donc admettre que les sons se composaient entre eux, et agissaient, non pas par leur quantité en tant que quantité, mais par la qualité que leur quantité présentait, c’est-à-dire par l’organisation rythmique de leur ensemble.