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384. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « A. P. Floquet »

Nul, dans le siècle et hors du siècle, parmi les saints et parmi les hommes, n’a eu jamais, je crois, de destinée d’une plus complète harmonie. […] Bossuet et Fénelon adossés, appuyés l’un à l’autre, formeraient, ajoute-t-on, le génie complet, l’idéal du génie chrétien dans sa douceur et dans sa puissance.

385. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Tout cela est si gros de visée, et dans le détail, comme on le verra, si blessant pour les idées acquises, si révoltant au premier abord, pour les éducations et les impressions contemporaines, que la Critique, fût-elle persuadée que la vérité est ici du côté de l’audace, doit, dans l’intérêt même du livre, s’interdire d’abord tout ce qui en dépasserait l’analyse complète et fidèle. […] Ici nous ne sommes guères encore qu’à la moitié de ce traité si renseigné et si complet de pneumatologie transcendante.

386. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « La Fontaine »

La Fontaine Œuvres complètes, édition Lemerre. […] Et enfin, puisqu’il est descriptif, La Fontaine, l’originalité du paysagiste, quand, en France, de son temps, il n’y en avait pas encore un seul dans la littérature, et que Fénelon nous donnait (dans son Télémaque) une nature souvenue et tirée des Anciens… Eh bien, disons-le, à travers toutes ces originalités différentes, qu’on retrouve quand on les y cherche dans le génie décomposé de La Fontaine, la meilleure à mes yeux et la plus étonnante, celle qui le fait le mieux ce phénix de La Fontaine, celle qui complète le mieux toutes ses puissances par un charme vainqueur de tout, c’est la bonhomie, c’est cet accent de bonhomie qui se mêle à tous les détails de son œuvre, — et je n’entends pas ici que les Fables, mais les Contes !

387. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « G.-A. Lawrence » pp. 353-366

que l’étendue de la lumière complète et que la pureté de toutes les vertus ! […] L’auteur ne s’est point épuisé dans le rendu prodigieux de la force physique et morale, de la force complète de son héros.

388. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Ernest Feydeau »

l’exactitude dans le sens de renseignement, de description et de notions complètes et scientifiques des choses… La littérature de la dernière moitié du xixe  siècle, annonce dogmatiquement Feydeau, sera la peinture exacte de ce qui est. […] C’est, d’une part, l’absence complète d’invention dans l’idée de son ou de ses livres, et l’odieuse abjection, l’abjection extra-humaine, d’un personnage déjà odieux dans le livre de madame Sand, où il est brutal, joueur, escroc, ce qui suffit pour poser et montrer le mystère de cet horrible amour sans bandeau, qui se jette, les yeux ouverts, dans des bras infâmes !

389. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

En un mot, aurons-nous à signaler une contradiction complète et péremptoire entre la science et l’art, entre le sentiment et la raison ? […] Notons d’abord que l’indépendance de l’être vivant dans le milieu cosmique ambiant n’apparaît que dans les organismes complets et élevés. […] Cette suspension complète des manifestations apparentes de la vie est susceptible de durer un temps en quelque sorte indéfini. […] Dès que le sang cesse d’y parvenir, les propriétés nerveuses sont atteintes, ainsi que les fonctions cérébrales, qui finissent par disparaître, si l’anémie devient complète. […] Buffon, Œuvres complètes publiées par Lacépède, t. 

390. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

C’est une étude qui part de l’âme humaine et de ses diverses manifestations ; qui par la faculté de raisonner est conduite à la logique ; par la faculté de vouloir et d’agir conformément à une loi est conduite à la morale et de là remonte à la cause première de toute chose, à Dieu : elle se complète par quelques recherches métaphysiques sur l’essence de l’âme, la nature de la certitude et les principes fondamentaux de la morale. […] Si Von remarque de plus que, dans ces deux derniers pays, la psychologie est cultivée comme science indépendante et expurgée de toute métaphysique, par des écrivains qui non-seulement n’ont fait aucune profession explicite de positivisme, mais sont même en désaccord complet avec cette doctrine sur plusieurs points, on accordera, je pense, que cette autonomie est plus qu’une simple tendance, qu’elle est à beaucoup d’égards un fait accompli8. […] Comme le résultat inévitable du progrès dans toute science c’est d’y produire la division et la subdivision du travail, on peut bien prévoir qu’une psychologie étendue, vraiment complète se scindera en plusieurs branches, qu’il se formera en elle des sous-sciences qui pourront devenir un objet spécial d’études. […] Il est inutile de s’arrêter à démontrer combien l’étude des déviations est utile pour l’intelligence complète des phénomènes ; mais ce qui est remarquable, c’est l’insouciance de la psychologie sur ce point. […] Une étude complète de la psychologie anglaise contemporaine devrait comprendre nécessairement ces deux écoles.

391. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

En d’autres termes, une idée est un système de sensations et d’appétitions à l’état naissant ; c’est une direction plus ou moins consciente que prend la vie sensitive et appétitive, c’est comme un courant mental ; d’autre part, l’idée a constamment pour expression au dehors une direction que prennent les vibrations cérébrales, un courant cérébral qui en est la réalisation plus ou moins complète. […] II Ainsi conçue, la psychologie a pour objet des réalités, non plus de simples reflets, puisque les faits de conscience sont des éléments intégrants et des facteurs de la réalité complète. […] Le réel du son, c’est le processus concret et complet, qui est à la fois, indivisiblement, un son senti et une sensation de son, quelque chose d’original et de spécifique, le phénomène se prenant lui-même sur le fait, réel et conscient de sa réalité. […] Une représentation plus complète d’un arbre est une représentation enveloppant un plus grand nombre de détails et de parties ; comme chacune de ces parties concourt à la représentation totale et y produit son effet, il en résulte un total d’impressions plus nombreuses et, conséquemment, une impression totale plus intense. […] — C’est cette volonté qui donne aux idées et représentations leur vraie « force » ; c’est elle qui les tire de l’indifférence passive où elles demeureraient abîmées si elles n’étaient que les reflets d’un monde complet sans elles.

392. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre X : De la succession géologique des êtres organisés »

Conséquemment, la somme des changements constatés entre les fossiles enfouis dans deux formations consécutives ne peut être égale, et il s’ensuit que chaque formation ne représente pas un acte complet de la création, mais seulement une scène détachée au hasard dans ce drame perpétuel et lentement changeant. […] Il y a seulement quelques motifs de croire que l’extinction complète des espèces d’un groupe est généralement plus lente que leur production. […] Une pareille loi peut être vraie, et cependant n’être jamais susceptible d’une preuve complète. […] Quiconque n’admet pas cette manière d’envisager la nature et l’étendue des secours que nous pouvons attendre des documents géologiques pour reconstituer une histoire complète du règne organique ne saurait admettre ma théorie ; car autrement on pourrait demander en vain où sont les innombrables formes intermédiaires qui doivent avoir autrefois formé les liens de transition entre les diverses espèces alliées ou représentatives qu’on découvre dans les étages successifs de chaque grande formation. […] Mais l’extinction complète d’un groupe entier d’espèces peut souvent être beaucoup plus lente que sa première formation, grâce à ce qu’un petit nombre de ses représentants peuvent souvent survivre et se perpétuer languissamment dans quelque station isolée et protectrice.

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