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810. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « La reine Marguerite. Ses mémoires et ses lettres. » pp. 182-200

Tout enfant et quand les premières guerres de Religion commencent, elle est envoyée à Amboise avec son jeune frère d’Alençon. Elle se trouve là en compagnie de plusieurs dames parentes de Brantôme, Mme de Dampierre, tante de celui-ci, et Mme de Retz, sa cousine, et elle commence avec la plus âgée des deux une véritable amitié ; car, avec la cousine plus jeune, cette amitié ne viendra que plus tard. […] Quand elle avait commencé de lire un livre, si long qu’il fût, elle ne laissait ni ne s’arrêtait jamais jusqu’à ce qu’elle en eût vu la fin ; « et bien souvent en perdait le manger et le dormir ».

811. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Monsieur Étienne, ou une émeute littéraire sous l’Empire. » pp. 474-493

Il y eut un moment pourtant où il dut parler ; il écrivit dans les journaux, à la date du 5 décembre 1811, une lettre qui commence par ces mots : Je viens d’apprendre qu’on a trouvé, il y a quelques jours, une comédie manuscrite d’un jésuite, ayant pour titre : Onaxa, ou Les Deux Gendres dupés. […] Il ajoutait d’ailleurs qu’il avait commencé sa pièce seul, étant en Pologne, et plaisantait fort ses ennemis qui l’accusaient de plagiat. […] À un certain dîner où il avait commencé par déclarer qu’il ne mangeait pas de bouilli, on lui en fit manger trois et quatre fois de suite sans qu’il s’en aperçût.

812. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Patriote breton à l’origine et Américain de la vieille Angleterre, il avait commencé par ne point aimer la France et par la considérer comme une ennemie, autant qu’il pouvait considérer comme telle une nation composée d’hommes ses semblables. […] Je redoute d’accepter une invitation à dîner en ville, presque sûr que je suis d’y rencontrer quelque officier ou quelque ami d’officier qui, dès qu’un verre ou deux de champagne m’ont mis en bonne humeur, commence son attaque sur moi. […] » Ainsi, étant aisément convaincu, et, comme bien d’autres créatures raisonnables, me payant d’une petite raison quand elle est en faveur de mon désir, je bats de nouveau les cartes, et je commence une autre partie.

813. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Les Faux Démétrius. Épisode de l’histoire de Russie, par M. Mérimée » pp. 371-388

Boris poursuivait, à sa manière, cette œuvre civilisatrice précoce commencée déjà par Ivan le Terrible : il se plaisait à attirer les. […] Tite-Live, dans sa belle et large manière qui est la vraie voie romaine en histoire, commence volontiers par invoquer les dieux et les déesses, sentant qu’il y a une sorte de religion dans ce qu’il entreprend. […] L’histoire de l’abbé Prévost commence déjà elle-même à ne plus être de notre temps ni de notre civilisation ; on passe encore sur le manque de cœur de Manon, mais il est difficile de pardonner l’avilissement du chevalier, et il faut le parfait naturel de l’auteur pour nous amener à l’émotion à travers les scènes dégradantes où il nous conduit.

814. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre II : La littérature — Chapitre III : La littérature du xviiie et du xixe  siècle »

Ce faux classique commence avec Jean-Baptiste Rousseau, et même, il faut le dire, avec les tragédies et la Henriade de Voltaire ; il produit au xviiie  siècle les tristes tragédies de la Harpe et de Marmontel, trouve plus tard un éclat, non tout à fait immérité, dans les poésies de l’ingénieux Delille, se lance dans les témérités avec Ducis, atteint l’apogée du médiocre et de l’ennuyeux avec la littérature impériale, jette ses dernières flammes et rend le dernier soupir avec l’aimable, le spirituel, l’élégant Casimir Delavigne. […] Il commence par nous pénétrer de leurs beautés, et ne mêle rien d’abord à ses louanges : ce n’est qu’ensuite qu’il nous instruit en relevant leurs défauts ; mais ici l’approbation est sans cesse accompagnée d’un avertissement indirect, d’une demi-réserve, d’une discrète ironie, qui ne nous laissent pas jouir un seul instant en paix de notre admiration. […] Les Lettres à M. de Malesherbes, les Promenades d’un rêveur solitaire, quelques pages des Confessions, ont donné les premières notes de ce chant plaintif que depuis nous avons entendu si souvent retentir, et que les générations froides et positives d’aujourd’hui commencent à dédaigner.

815. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre premier. Le problème des genres littéraires et la loi de leur évolution » pp. 1-33

Elle lui montre qu’il est double comme sa destinée, qu’il y a en lui un animal et une intelligence… L’homme, se repliant sur lui-même, commença à prendre en pitié l’humanité, à méditer sur les amères dérisions de la vie. […] La société, en effet, commence par chanter ce qu’elle rêve, puis raconte ce qu’elle fait, et enfin se met à peindre ce qu’elle pense… Une observation importante : nous n’avons aucunement prétendu assigner aux trois époques de la poésie un domaine exclusif, mais seulement fixer leur caractère dominant. […] Croce verra combien mon « système » diffère de la classification rigide encore en usage) que la satire n’est pas un « genre », pas plus que l’idylle, ou le poème héroï-comique, ou le roman champêtre… Ces combinaisons variées, dont nul ne saurait fixer le nombre ni la forme, naissent parfois de la fantaisie d’un génie et meurent avec lui, car les imitations qu’elles suscitent ne sont le plus souvent que de mauvaises copies et ne révèlent qu’une mode sans âme ; — d’autres fois, ces combinaisons (celles-là surtout qu’on essaie de grouper en « genre didactique »), sont tout simplement des œuvres de morale ou de science ; leur style agréable ne suffit pas à en faire des œuvres littéraires ; il s’agit d’un domaine intermédiaire, comme il y en a tant dans la vie où tout n’est que transition ; dans ces cas-là, qu’on commence par rendre courageusement à la morale et à la science tout ce qui n’est pas œuvre d’art ; il y a des documents d’une grande valeur psychologique qui sont sans « forme » au sens précis du mot, donc sans art ; il faut les connaître, les utiliser, en dire l’intention, la signification ; mais, loin de les mettre au nombre des œuvres d’art, dire pourquoi ce ne sont pas des œuvres d’art.

816. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Il serait trop extraordinaire qu’il eût commencé d’emblée par une opposition si brusque à tout ce qui circulait. […] Vous couronnerez avec certitude la révolution commencée par la philosophie. » « Il faudrait avoir les yeux pochés pour ne pas voir ici un homme en colère, qui se console du décret dans la préface. […] Sur les choses purement politiques, il avait une conviction qu’on pourrait dire secondaire, un peu de ce mépris ultra-montain à l’endroit des puissances par où a commencé feu l’abbé de La Mennais. […] Je me rappelle que j’avais commencé son portrait, et que, voulant le mettre dans son costume de chancelier, il me promit de venir, je « crois, le jour de l’an où il devait faire sa cour au roi. […] Ceci commence a se faire sentir.

817. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 189

Une particularité à observer dans sa vie, c’est qu’il ne commença à travailler pour le Théatre qu’à l’âge de soixante ans.

818. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Mais, par une exquise délicatesse, ni l’homme ni la femme ne veulent rouvrir le livre où il a été fermé, à la première page où commençait l’amour. […] Dès ce moment commencent les aventures de la France. […] Lorsqu’il commence à dépasser le niveau du sol et que l’espoir croît en proportion, une rafale passe et tout disparaît. […] Alors commence une scène fantastique ; sous peine de mourir instantanément gelés, tous les hussards de Grodno sont forcés de danser. […] Aujourd’hui tout adolescent commence par se méfier de ses sens.

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