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3088. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre IV. Conclusions » pp. 183-231

Il faut que les hommes de son temps, résumé de tous les hommes disparus, le remplissent en quelque sorte de leurs idées, de leurs sentiments, de leurs joies, de leurs angoisses ; il faut qu’il porte en lui, comme un héritage sacré, le cœur inquiet de l’humanité, Mais pour donner une forme à ce monde toujours changeant, il faut qu’il le passe au creuset de sa propre douleur.

3089. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre quatrième. La connaissance des choses générales — Chapitre III. Le lien des caractères généraux ou la raison explicative des choses » pp. 387-464

Le naturaliste, qui en dissèque un, sait d’avance ce qu’il trouvera dans le reste ; d’après l’apparence extérieure, il prédit la structure intérieure et peut dessiner la forme de l’estomac, du cerveau, du cœur, du squelette, avant de les avoir mis à nu. […] Grâce aux documents conservés et par des procédés exacts de reconstruction méthodique, nous pouvons aujourd’hui supprimer la distance du temps, nous représenter en spécimens plus ou moins nombreux le Français ou l’Anglais du dix-septième siècle ou du moyen âge, l’ancien Romain, et même l’Indou de l’époque bouddhique, nous figurer sa vie privée, publique, industrielle, agricole, politique, religieuse, philosophique, littéraire, bref, faire la psychologie descriptive de son état moral et mental et l’analyse circonstanciée de son milieu physique et social, puis de ces éléments passer à des éléments plus simples encore, démêler les aptitudes et les tendances qui se retrouvent efficaces et prépondérantes dans toutes les démarches de son esprit et de son cœur, noter les conceptions d’ensemble qui déterminent tout le détail de ses idées, marquer les inclinations générales qui déterminent le sens de toutes ses actions, bref, distinguer les forces primordiales qui, présentes et agissantes à chaque moment de la vie de chaque individu, impriment au groupe total, c’est-à-dire à la société et au siècle, les caractères que l’observation lui a reconnus115.

3090. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

On devinait là-dessous une protestation indirecte contre toute participation de son fait dans le meurtre du duc d’Enghien, seule accusation en effet qu’eussent à cœur de réfuter la famille et les amis : on ne tient qu’à enlever cette tache de sang ; sur tout le reste on est coulant désormais.

3091. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Mais il vit parmi les misérables auxquels il doit l’aumône, et il garde au fond du cœur une amertume secrète contre le richard oisif qui, les poches pleines, l’envoie faire, avec des poches vides, un ministère de charité.

3092. (1860) Cours familier de littérature. X « LXe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 401-463

Or, ce que ces écrivains bien inspirés par leur cœur, mais illusionnés par leurs nobles inspirations même, appellent le principe des nationalités, s’applique-t-il en effet partout et toujours, en tous les temps et en tous les lieux, en toutes les circonstances à tous les actes internationaux du monde politique, de manière à constituer un droit des gens, un droit public, et à servir de guide à la diplomatie des nations ?

3093. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIVe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (3e partie) » pp. 365-427

XV Je prends le monde tel qu’il est aujourd’hui, dans les différents hémisphères de ce petit globe terrestre, insignifiant comme pesanteur et comme étendue, mais égal au millième ciel des cœurs, par cette pensée dont Dieu le fait participant, communion divine qui nourrit l’homme de l’essence de Dieu lui-même, et je me place, pour contempler ce Cosmos, sur cinq ou six points culminants de l’espace.

3094. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre sixième. »

A Dieu, mon coeur je vous baise cent mille fois.

3095. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 février 1885. »

Le roi tâcha de le réconforter, mais n’y put réussir ; de son côté, Iseult se lamentait de tout son cœur et elle envoya Brangien, sa suivante, vers Tristan.

3096. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

On s’est donné, presque malgré lui, à ce maître qui ne voulait pas de disciples ; qui était fier d’esprit au lieu d’être doux et humble de cœur ; qui, loin de prêcher l’amour aux poses abandonnées, vantait l’individualisme et l’effort de se tenir debout.

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