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665. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVI. »

« Comme un arbre s’accroît par le cours insensible du temps, ainsi grandit la renommée de Marcellus ; l’astre des Jules brille entre tous les astres, comme la a lune parmi tous les feux inférieurs du ciel. […] Toi, de ton char redouté lu ébranleras l’Olympe ; toi, sur les bois sacrés qu’on profane tu lanceras les foudres vengeurs. » Cette seconde place, que tout à l’heure le poëte n’admettait pas dans le ciel après le dieu suprême, il la réserve pour Auguste ; et il la lui donne sur terre, au nom des glorieux souvenirs de Rome, dont il l’entoure.

666. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Quelques arts ont donné à l’homme des bras et des yeux de plus pour remuer les corps ou pour atteindre les extrémités du ciel ; mais ils n’ont point ajouté des ressorts à notre âme, ils n’ont point perfectionné l’instinct et découvert de nouveaux sentiments. […] Cependant l’auteur est loin de négliger les preuves qui se tirent des harmonies du ciel et de la terre ; on croit même que cette partie de son ouvrage est une de celles qui aura le succès le plus universel. […] Toutes les autorités sont contre nous, et l’on peut nous citer vingt vers de l’Art poétique qui nous condamnent. » Après cet aveu, il compare, sous le point de vue poétique, le ciel des chrétiens à l’Olympe, le Tartare à notre enfer, nos anges aux Dieux subalternes du paganisme, et nos saints à ses demi-dieux. […] Ils nous ont laissé sans doute d’admirables peintures des travaux, des mœurs et du bonheur de la vie rustique ; mais quant à ces tableaux des campagnes, des saisons, des accidents du ciel, qui ont enrichi la muse moderne, on en trouve à peine quelques traits dans leurs écrits. […] Toutes les tristesses de la terre et toutes les joies du ciel se peignaient tour à tour sur son front, dans ses regards, dans sa voix, dans ses gestes, dans tous ses mouvements.

667. (1874) Premiers lundis. Tome I « Charles »

Une liaison inaperçue, mais invincible, associe dans notre esprit les perceptions de certains lieux, de certains bruits, de certains aspects du ciel, au sentiment qui nous remplit, transporte celui-ci dans celles-là, et, après l’avoir en quelque sorte dispersé au dehors de nous, nous le renvoie par tous nos sens.

668. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bouchor, Maurice (1855-1929) »

Les imagiers d’autrefois gagnaient parfois le ciel en coloriant des diptyques, tableaux doubles qui figuraient, d’un côté, la laideur du péché ; de l’autre, les délices de l’état de grâce.

669. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Préface »

Sa Junon conjugale, matrone plutôt que reine du ciel, sorte de sage-femme olympienne présidant aux accouchements, gardienne de l’argent et des trésors domestiques, ne peut être identifiée à Héra, la grande déesse azurée et orageuse du firmament grec.

670. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

qui pouvait douter de ta beauté, lorsque Fénélon et Bossuet occupaient tes chaires, lorsque Bourdaloue instruisait d’une voix grave un monarque alors heureux, à qui, dans ses revers, le ciel miséricordieux réservait le doux Massillon !

671. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Carle Vanloo  » pp. 117-119

Sa tête renversée appuie contre le rocher ; elle a les yeux tournés vers le ciel.

672. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Doyen » pp. 244-247

C’est une des suivantes d’Andromaque, agenouillée, les bras élevés vers le ciel, les mains jointes, le visage tout couvert de sa longue chevelure.

673. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Il n’est pas extrêmement dur de renoncer, pour la gloire du ciel, à toute celle de la terre. […] L’obsession exclusive de l’idée du succès rétrécit l’horizon du poète, gêne et stérilise son inspiration, de même qu’un chrétien strictement anxieux de mériter le ciel ferait preuve d’une âme mesquine et n’aurait qu’une vertu médiocre. […] Qu’il s’agisse du ciel ou du souvenir des hommes, la vie est une conquête ; tous ceux qui voudraient vivre ne vivront pas, mais tous ceux qui veulent mourir mourront. […] Changez la date de la naissance de Racine et, vers 1790, faites tomber du ciel ou s’élever de la terre les subtils et mystérieux atomes dont le concours a formé son génie : est-ce donc Baour-Lormian qui naît alors ou Luce de Lancival ? […] On accuse leur paresse : les champs ne travaillent pas quand le ciel leur refuse sa rosée.

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