. — Se bat avec ses sens, doux relaps ; tâche de tout voir en la plaine convoitée ; cursif avare, glisse et déplore, inscient de la distance, au ciel ciroféraire ; sans abrivent que l’angle obtus, et chante l’effroi rural en faisant souris aux calus, médian tombeau du regard, vacillant et visant la mi-côte du ciel trop parallèle au sol.
Par excès de zèle, et pour ramener plus d’amis au ciel, l’ange trichait. […] Le soir est leur aurore et la lumière ne leur vient que lorsqu’elle s’éteint au ciel. […] Sur tout cela il faisait flotter des ciels légers, pommelés de fins nuages blancs, dorés de lumière. […] On eût dit qu’une flamme était descendue du ciel, le même jour, sur des fronts privilégiés. […] Là il peignait des arbres, des rochers, des ciels, comme si Bertin, Bidault, Watelet, Michallon n’eussent jamais existé ; des arbres qui n’étaient pas historiques, des rochers où ne s’abritait pas la nymphe Écho, des ciels que ne traversait pas Vénus sur son char.
Des montagnes posent leurs dentelures sur le ciel, au loin. […] « Des nuages légers aériens, pareils à des plumes blanches, flottaient entraînés des deux côtés du ciel. […] Ils ont marché sur un certain sol, sous un certain ciel, dans une certaine végétation. […] Ne lançons pas contre le ciel les Blasphèmes de M. […] De tout temps elles ont embelli la terre et donné à ceux qui les aiment un avant-goût du ciel.
Le monde pour moi c’étaient les livres, la rue, les théâtres et quelques amis qui n’avaient comme moi que le ciel et le pavé à eux, dans leur pays. […] — « Qui donc ose affronter le lac et le ciel dans une telle tourmente ? […] L’esprit de parti était sa nature ; il en voulait dans le ciel comme sur la terre. […] Cette concentration de ses pensées dans le ciel n’ôtait rien à sa tendresse pour sa famille et à sa grâce sérieuse pour les étrangers. […] Je l’aimai de l’amitié qu’on a pour un beau ciel.
La Marie Stuart de Brantôme, celle qui mourut sur l’échafaud et qui fit ses adieux à la France, était restée dans toutes les imaginations, victime intéressante, victime embellie : Coupable seulement des erreurs d’une femme, Vos fautes dans le ciel ne suivront pas votre âme ! […] Ces nuages errants qui traversent le ciel Peut-être hier ont vu mon palais paternel. […] … » Ce sont les deux mêmes sentiments que dans Marie Stuart, le regret de la patrie et le regard au ciel, si ce n’est que Schiller et M. […] De ce ciel-là, Ossian est l’Homère, l’Écosse en est l’Olympe. […] Tel qu’il vogue léger et se colore dans le coin de ciel découpé par M.
Seulement il en ajoute chez nous une seconde « commune à nous et aux anges, fille du ciel, trésor à part, capable de suivre en l’air les phalanges célestes, lumière faible et tendre pendant nos premiers ans, mais qui finit par percer les ténèbres de la matière. » Ces gracieuses rêveries, imitées de Platon, vraie philosophie de poëte, peignent son sentiment plutôt que sa croyance. […] A présent un bouleau blanchâtre, à l’écorce mince et lisse, qui élève vers le ciel son tronc grêle et ses feuilles frissonnantes, est un être souffrant, délicat et triste que nous aimons et que nous plaignons. […] Elles se lustrent, s’étalent, jouissent de toute la lumière du ciel, et répètent leur chant incessant et tranquille, jusqu’au moment où, une par une, elles tombent en tournoyant sur le gazon jauni. […] On ne peut contempler les grandes lignes des paysages, le calme des ombres et de la lumière, la large voûte du ciel, sans se conformer à la pensée sourde qui semble pénétrer toutes ces choses et les unir. […] Nos yeux suivent complaisamment la ligne des collines qui découpent au hasard le bord du ciel ; nous jouissons de cette ondulation incertaine ; nous aimons le pêle-mêle des rondeurs qui diversifient la large campagne et la couleur changeante des nuages qui s’enfoncent et disparaissent à l’horizon.
Hyeronimo, en me racontant cela sans pleurer, me dit qu’une seule chose lui coûtait trop pour qu’il pût jamais se résigner à mourir sans désespoir et sans soif de vengeance contre le chef des sbires, son véritable assassin, et que cette chose (ici il hésita et il fallut pour ainsi dire l’arracher parole par parole de ses lèvres), c’était de mourir sans que nous eussions été, lui et moi, mariés ou tout au moins, ne fût-ce qu’un jour, fiancés sur la terre, puisque, selon la croyance de notre religion et selon la parole des moines de la montagne, les âmes qui avaient été unies indissolublement ici-bas par la bénédiction des fiançailles ou du mariage, étaient à jamais unies et inséparables dans le ciel comme sur la terre, dans l’éternité comme dans le temps ! […] une pour la terre, une pour le ciel ? […] … CCXXX Cette idée parut l’enlever d’avance à la nuit du cachot et le transporter tout éblouissant d’espérance au ciel ; je crus voir dans sa figure rayonnante un de ces anges Raphaël du cloître de Pise, qui éclairent, de la lumière de leur visage et de leurs habits, la nuit de la Nativité à Bethléem. […] Il a paru réfléchir en lui-même longtemps, comme un homme qui doute sans rien dire ; puis, en se levant pour s’en aller : — Me promettez-vous, m’a-t-il dit, si cette grâce du mariage in extremis avec celle que vous aimez plus que le ciel et qui vous aime plus que sa vie vous est accordée, me promettez-vous d’embrasser le chef des sbires de bon cœur, et de bénir vos bourreaux, au lieu de maudire en mourant vos ennemis ? […] l’ombre du cloître n’en descendait que plus vite sur la cour, et les étoiles ne s’en levaient pas moins dans le coin du ciel qu’on apercevait du fond du cachot ; il fallait nous séparer, coûte que coûte, de peur que ma veille dans la cour ne parût trop longue au bargello ; sa femme et lui étaient bien contents de mon service ; ils ne cessaient pas, les braves gens, de se féliciter de ma fidélité, de mon assiduité à mon devoir, et des soins que je prenais des prisonniers, des chiens et des colombes.
Le grand livre du ciel est plus ouvert aujourd’hui que jamais : il l’est jusque dans ses profondeurs ; les télescopes sont partout et vous sollicitent au passage ; on les voit sur les places publiques, sur les ponts, sans même aller les chercher sur les terrasses accessibles et hospitalières de l’Observatoire : le goût du public tourne évidemment à l’astronomie, et je n’en voudrais pour preuve que l’ouvrage de M. […] L’homme est le citoyen du ciel… » Le dernier chapitre est tout en hymnes et en apostrophes : « Oh ! […] … Vous êtes venues à nous, ô blondes filles du ciel ! […] Jeunes, la poésie nous ravit ; les Étoiles de Lamartine, ces fleurs du ciel dont le lis est jaloux , suffisent à peine à symboliser nos imaginations, nos visions d’amour et de tendresse : à l’âge où le sang se refroidit dans les veines, il est doux, d’une douceur sévère, de connaître par leurs noms, d’épeler quelques-uns des astres qui roulent sur nos têtes, de distinguer ceux qui errent véritablement de ceux qui sont fixes par rapport à nous, de s’orienter, de se démêler à travers les cercles brillants ou les traînées lumineuses, de soupçonner dans ces abîmes d’en haut, dans ces profondeurs étincelantes où nous sommes plongés, tout ce qui peut se produire à l’infini d’étranger à nous, de différent de nous ; de ramener nos passions, nos désirs, nos gloires à ce qu’elles sont, de se dire le peu qu’on est, mais de sentir aussi que ce peu a réfléchi un moment, la puissance créatrice universelle, éternelle, — l’infini presque ou du moins l’incommensurable et l’immense24.
Hugo eut vu de ses yeux de poète la terre, non échauffée par le soleil, mais se chauffant au soleil, elle lui parut naturellement frileuse plutôt que froide, et ce dernier mot précisant l’image, la poussa à s’assimiler encore les idées prochaines : Frileuse, elle se chauffe au soleil éternel, Rit, et fait cercle avec les planètes du ciel, Comme des sœurs autour de l’âtre. Ailleurs, la vulgaire comparaison du croissant de la lune à une faucille, gagnant par une contagion semblable les autres idées réunies dans la même phrase, entourant l’image primitive d’images complémentaires, a créé un merveilleux tableau : Tout reposait dans Ur et dans Jerimadeth ; Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ; Le croissant fin et clair, parmi ces fleurs de l’ombre, Brillait à l’occident, et Ruth se demandait, Immobile, ouvrant l’œil à moitié sous ses voiles, Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été Avait, en s’en allant, négligemment jeté Cette faucille d’or dans le champ des étoiles. […] Hugo, montrant l’armée de Sennachérib miraculeusement anéantie, écrit : Mais le ciel eut pitié de vingt peuples tremblants, Dieu souffla sur cet astre aux crins étincelants, Et soudain s’éteignit l’effrayante merveille, Comme une lampe aux mains d’une veuve qui veille. […] « Assur, dit ce saint prophète, s’est élevé comme un grand arbre, comme le cèdre de Liban : le ciel l’a nourri de sa rosée, la terre l’a engraissé de sa substance ; les puissances l’ont comblé de leurs bienfaits, et il suçait de son côté le sang du peuple.