De plus, il doit y avoir ici un effet de l’hérédité et de la sélection : depuis des siècles innombrables, les êtres animés reçoivent les rayons bleus du ciel sous lequel ils vivent : ils en ont l’accoutumance héréditaire, ils se sont adaptés à ce milieu lumineux des jours sereins comme aux rayons verts des champs et des bois. […] C’est que, devant l’immensité du ciel, de la mer ou de la montagne, la possibilité d’apercevoir l’ensemble, d’embrasser tout du regard ou même de l’imagination nous est enlevée ; mais, par un effort supérieur de la pensée, nous concevons l’infini et anéantissons l’obstacle matériel devant l’idée intellectuelle. […] La première étoile filante qui passe devant les yeux de l’enfant le charme sans s’être fait prévoir ni désirer ; un jeu de lumière dans le ciel est comme un sourire gratuit de la nature.
Presque aussitôt un tigre se décide à entrer, mais l’autre, flairant longuement le plancher et reniflant la prison, buté devant la loge, rappelle l’autre dans la langue qu’ont les animaux entre eux, et tous deux après une terrible passe de leurs formidables pattes, se refusent à sortir, la gueule et l’œil retournés vers le vert du jardin et la liberté du ciel. […] Quelle loterie des carrières, des fortunes et des noms à la sortie ; ça a quelque chose de semblable aux fusées des bouquets de feux d’artifice, qui, parties ensemble, crèvent presque aussitôt, ou montent, en volant, jusqu’au haut du ciel. […] Nous ne sommes pas bien sûrs de ne pas rêver… À nous ce grand joujou de goût, ces deux salons, ce soleil dans la feuillée, ce bouquet de grands arbres, en éventail sur le ciel, ce souriant coin de terre et le vol des oiseaux qui y passent.
Si j’avais su qu’il y mettrait de pareilles choses, je lui aurais dit : « Goncourt, au nom du ciel ! […] C’était en été, par une miroitante après-midi de ciel pur. […] Il retrouvait, disait-il, le ciel d’Athènes « le matin, sur les fortifications ». […] »… Il leva les yeux au ciel : « — Quelle blague, les boulevards ! […] Personne ne raconte sa vie, ses tourments, ses passions. » II eut un air effrayé et, levant les yeux au ciel, il murmura de sa belle voix grave : « Heureusement, grand Dieu !
Elles voltigent, d’abord un peu lentes et éparses, comme la neige dans un ciel calme. […] Un ciel morne, un vent glacé. […] Le Dôme central a des tons rougeâtres de vieux paillons dédorés, tandis que les deux dômes bleus paraissent d’un bleu plus acide et plus blessant sous le ciel couleur de moutarde. […] Mais peut-être ai-je trop subi l’influence du vent aigre et du ciel bas. […] Mais elle insiste, elle déclare, en levant ses bras au ciel, qu’il y va du salut de son âme, et le Père se résigne à l’écouter.
Zola ; plus la foule anonyme des hommes qui « regardent le ciel sans s’en inquiéter ». […] Le ciel, oui ; parce que tous les hommes le voient, excepté les Parisiens. […] Haut dans le ciel, l’antique château féodal montait. Des fumées étaient éparses dans le ciel comme de blancs flocons. […] Le ciel s’était obscurci.
Comme il a gardé intact le sens des vastes aspects de nature, et comme la forêt vierge, la mer immense, le ciel profond, apparaissent aisément dans l’arrière-plan de ses poèmes ! […] Car tu sièges au sein de tes égaux antiques, Sous tes longs cheveux roux, dans ton ciel chaste et bleu. […] Agrigente n’est plus qu’une ombre, et Syracuse Dort sous le bleu linceul de son ciel indulgent ! […] Les feuilles frémissent Le ciel est bleu. […] Jusqu’à son dernier mois, jusqu’à ses toutes dernières heures, il avait noté minutieusement les moindres passages de sa pensée, les caprices de son humeur, les changeantes nuances, ou claires ou sombres, de son ciel moral.
Qu’on veuille bien s’arrêter un instant aux plus expressives figures : un Chateaubriand, un Byron, à celui qui le plus désespérément tendit à vivre son rêve, ce Berlioz sans équivalent comme type représentatif : si leur front se confond avec les nuages du ciel, leurs pieds reposent sur la terre et se meurtrissent aux pierres du chemin. […] Mais y joindre sa profession de foi métaphysique, c’est fausser sa nature : Les oiseaux alternés comme un chœur de pipeaux, L’eau dans l’herbe, le ciel mat et bleu, le repos Des bons après-midi qu’un peu d’ombre tamise, T’apprendront qu’il n’est point d’autre terre promise Que celle où ta jeunesse aimable sent sa chair Encensée au contact des feuilles et de l’air. […] La grande beauté seule exerce ce magique pouvoir de couper tout lien de communication avec la terre, parce que soudain et pour une minute trop brève, elle isole l’être des vulgarités qui l’oppriment et brusquement déchire le voile qui lui cachait un pan du ciel. […] S’être figuré l’idéal sous ce gracieux symbole : un groupe de vierges enlacées, esquissant un pas rythmique à l’ombre des lauriers-roses, sous l’immortel azur du ciel hellénique, et couler ses jours sous l’affreux ciel parisien, eût-on pris soin par avance d’orner sa demeure de tous les objets propres à en faire oublier la noirceur, c’est quand même un rude contraste ! […] Pourtant les froideurs de la virginité s’accordent mal avec l’air embaumé que l’on respire sous le ciel hellénique, avec les enchantements des nuits mityléniennes, et ce serait par trop méconnaître les gracieux enseignements de la poétesse Psappha que s’en tenir au seul exemple des Amazones.
Prenez le cent-treizième sonnet de l’Olive, il est dur assurément, mais il est noble, élevé, et il faudrait peu de chose pour que l’essor se fît jour en plein ciel et se déployât : Si notre vie est moins qu’une journée En l’éternel, si l’an qui fait le tour Chasse nos jours sans espoir de retour, Si périssable est toute chose née, Que songes-tu, mon Âme emprisonnée ? […] Là est le bien que tout esprit désire, Là le repos où tout le monde aspire, Là est l’amour, là le plaisir encore Là, ô mon Âme, au plus haut ciel guidée, Tu y pourras reconnaître l’Idée De ta beauté qu’en ce monde j’adore.
Qu’il en soit du monde moral comme il en est aujourd’hui de l’univers et du ciel physique. […] Parmi ces figures de gens de lettres si vivement éclairées en quelques mots, on voit Parny, « poëte et créole, à qui il ne fallait que le ciel de l’Inde, une fontaine, un palmier, une femme, et dont la paresse n’était interrompue que par ses plaisirs qui se changeaient en gloire. » On y voit Delille de Sales, le philosophe de la nature, « qui (comme d’autres philosophes de nos jours) faisait en Allemagne ses remontes d’idées. » On y trouve La Harpe, arrivant chez une sœur de M. de Chateaubriand, avec trois gros volumes de ses œuvres sous ses petits bras.