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628. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Il serait temps, aujourd’hui que l’expérience a suffisamment parlé, et que les hommes de mérite qui se sont chargés par pur zèle de ces humbles lectures ont assez montré dans quel sens utile et désintéressé ils les conçoivent, que de son côté aussi le public a montré dans quel esprit de bienséance et d’attention il les vient chercher, il serait temps, je crois, de donner à cette forme d’enseignement la consistance, l’ensemble, l’organisation enfin qui peut, seule, en assurer le plein effet et la durée. […] Le lecteur, à la séance prochaine, répondit que tout désastre avait sa cause, qu’il fallait oser la chercher et sonder les blessures de la patrie ; que les malheurs d’une mère, après tout, n’étaient pas une honte, et que lui n’était pas venu là pour flatter le patriotisme, mais pour l’éclairer. […] Je continue de donner les simples notes qui suggèrent, chemin faisant, plus d’une réflexion littéraire : Fables de La Fontaine. — Elles amusent ; mais la morale qu’elles expriment déroute parfois les ouvriers ; ils cherchent où est la leçon. […] Il convient de ne pas trop aller chercher les ouvriers chez eux, dans leur quartier (ils n’aiment pas cela), et aussi de ne pas trop les en éloigner.

629. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Éloges académiques de M. Pariset, publiés par M. Dubois (d’Amiens). (2 vol. — 1850.) » pp. 392-411

Il chercha comment il pourrait le dérober à ce danger ; bientôt ce moyen se présenta à sa pensée ou plutôt à son cœur. […] Il appliquait plus ou moins cette doctrine du secret dont nous l’avons vu chercher à se pénétrer de bonne heure. […] L’écueil de tout temps, depuis qu’il y a eu lecture publique d’éloges, a donc été, pour celui qui les prononce, de chercher son succès dans des ornements étrangers et dans des digressions à l’ordre du jour. […] Non pas que je conseille à ceux-ci de ne pas plaire, les jours où ils se produisent ; mais ils ne doivent chercher à plaire qu’en restant eux-mêmes, et tout l’art est dans la mesure20.

630. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Il chercha d’abord un asile en Suisse, à Zürich, où il connut l’ingénieux observateur Lavater, Meister, ancien secrétaire de Grimm, homme aimable, écrivain distingué en français, et qui n’avait pris du xviiie  siècle que ce qu’il avait de fin et d’honnête ; Mallet du Pan, qu’il retrouva ensuite à Fribourg-en-Brisgau, et avec qui il contracta une liaison de tendre attachement et d’estime. […] Logé au château d’Emkendorf, chez le comte de Reventlau, il y trouva, ainsi que dans les châteaux voisins, tout un cercle de philosophes, de savants, de gens du monde, qu’on aurait vainement cherché à réunir ailleurs avec ce choix et cette distinction. […] La contrée est agréable ; à côté de la maison que nous habitons, nous avons un beau lac et une belle forêt ; l’art y procure tous les fruits que la nature refuse ; les mœurs du pays sont douces ; il y a beaucoup d’instruction dans les hautes classes de la société, et l’on trouve encore chez elles des principes religieux que l’on n’y soupçonnerait pas ; chaque seigneur rend, avec une sage mesure, la liberté à ses vassaux ; il les rend propriétaires, il leur fait du bien sans commotion, et il cherche à leur inspirer, non l’amour du changement, mais celui du travail et de l’industrie. […] Chercher à la découvrir n’est pas un droit qui appartienne exclusivement aux fonctionnaires publics.

631. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Regnard. » pp. 1-19

La nature, je le sais, fait des exceptions encore : nous avons eu Désaugiers ; sans trop chercher, nous trouverions après lui d’aimables gens qui mènent légèrement la vie et portent avec eux la joie. […] Il s’y met en scène sous le nom de Zelmis, et ne s’y montre pas à son désavantage : « Zelmis, comme vous savez, mesdames, est-il dit dans le récit, est un cavalier qui plaît d’abord : c’est assez de le voir une fois pour le remarquer, et sa bonne mine est si avantageuse qu’il ne faut pas chercher avec soin des endroits dans sa personne pour le trouver aimable ; il faut seulement se défendre de le trop aimer. » Ce Zelmis a rencontré à Bologne, dans une fête, une belle Provençale, une Arlésienne, mariée à un sieur de Prade, et qui, dans le roman, s’appelle Elvire. […] Durant les relâches forcées qu’il fait dans quelque île de la Baltique, il raconte qu’il allait tous les jours passer quelques heures sur des rochers escarpés où la hauteur des précipices et la vue de la mer n’entretenaient pas mal ses rêveries : Ce fut, dit-il, dans ces conversations intérieures que je m’ouvris tout entier à moi-même, et que j’allai chercher dans les replis de mon cœur les sentiments les plus cachés et les déguisements les plus secrets, pour me mettre la vérité devant les yeux sans fard, telle qu’elle était en effet. […] Comme tout cela brille et pétillé, et sans rien de cherché !

632. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Franklin. — III. Franklin à Passy. (Fin.) » pp. 167-185

Durand, le ministre plénipotentiaire français, lui témoignait de l’estime et cherchait à tirer de lui des renseignements sur les affaires d’Amérique, il se tenait sur la réserve : « Je m’imagine, disait-il (août 1767), que cette intrigante nation ne serait pas fâchée de s’immiscer dans nos affaires, et de souffler le feu entre la Grande-Bretagne et ses colonies ; mais j’espère que nous ne lui en fournirons point l’occasion. » L’occasion était toute produite et tout ouverte dix ans après, et c’était Franklin qui venait lui-même solliciter la nation et le roi d’y prendre part et d’en profiter. […] La vogue était d’aller tirer l’épée pour les Insurgents, comme elle sera plus tard d’aller chercher de l’or en Californie. […] On cherche tous mes amis et on les excède, à charge à eux de m’excéder. […] Chacun des deux alliés crut qu’il était mieux de chercher à faire son traité de paix séparément, en se promettant toutefois de s’avertir avant la conclusion.

633. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre V. Seconde partie. Des mœurs et des opinions » pp. 114-142

Tous les pouvoirs de la société y sont tellement balancés par leur nature même, qu’aucun d’eux ne cherche à empiéter sur les prérogatives de l’autre. […] Certainement nulle institution n’est réclamée plus impérieusement par l’opinion que la liberté de la presse, et même on peut dire que nulle n’est plus dans les besoins actuels de la société ; néanmoins nulle n’est plus repoussée par les mœurs françaises : si nous ne nous en apercevons point, c’est que nous cherchons à nous aveugler sur ce qui est dans une tendance contraire à nos opinions. […] Chez nous, au contraire, la noblesse a été graduellement vaincue par la couronne, qui, de son côté, a toujours cherché ses appuis dans la masse de la nation. […] Nous chercherons à établir, plus tard, que, la société étant imposée à l’homme, les lois de la société sont nécessaires.

634. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

» Tous les hommes qui ont cherché l’expression pittoresque, de La Fontaine à M.  […] C’est dans les Mémoires et les correspondances qu’il faut les chercher. […] Et je ne cherche pas non plus si les personnages de Gil Blas, que M.  […] Mais il est curieux de chercher ce qui s’y ajoute, particulièrement chez M. de Maupassant. […] Du moins ils croient les lire, mais ils n’y cherchent qu’une chose.

635. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Depuis dix mille ans je te cherche, et je ne t’ai pas trouvée. […] « — Ainsi, dit Salvator, tu as beaucoup cherché, toi, et tu n’as pas trouvé le mot de l’énigme ? […] Elle avait cherché un élément comique dans la difformité physique : pauvre ressource, et qui fut vite usée. […] Cherchez d’où vient le trouble profond qui s’est produit dans les conditions de sa vie morale. […] Ce n’est plus l’idéal que le roman cherche à peindre de nos jours ; c’est l’exagéré, le fantastique et le faux.

636. (1874) Premiers lundis. Tome I « Fenimore Cooper : Le Corsaire Rouge »

Nous reviendrons aujourd’hui, quoiqu’un peu tard, sur ce bel ouvrage que tout le monde a lu ; et sans chercher à en donner une sèche et inutile analyse, nous en causerons un instant avec nos lecteurs, comme d’une ancienne connaissance dont on aime de part et d’autre à se ressouvenir. […] Poète descriptif, poète rêveur, patriote sincère, il a cherché avant tout dans le cadre du roman historique une occasion d’épancher son âme, d’ouvrir son imagination, de célébrer une patrie et une cause qu’il aime.

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