/ 2458
1350. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Lui-même sent battre dans ses veines un sang royal et il fait appel à la noblesse de la Diète de Pologne pour qu’elle épouse sa cause. […] Il plaida la cause du véritable ornement pour le livre, contre la sotte habitude de placer le dessin là où il n’a que faire. […] Toutefois la partie historique de la conférence fut fort écourtée et le fut peut-être forcément à cause du temps limité. […] Je n’ai jamais commis l’erreur de prendre le plaisir pour la cause finale de la poésie, ni le loisir comme l’heure favorable au poète. […]  » Qu’est-ce qui cause la moitié des souffrances des femmes ?

1351. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Or si l’on veut savoir pourquoi l’élément subjectif a remplacé notre scène tragique l’antique objectivité, il est évident qu’il en faut chercher la raison non dans telle ou telle cause secondaire, qui ne serait elle-même qu’un effet par rapport à une cause plus générale, mais dans l’histoire même de l’Absolu. […] Ils ne doutent pas d’eux-mêmes ; ils n’examinent jamais leur propre cause ; ils n’admettent point que la cause d’autrui pu d’un seul bloc.

1352. (1864) Cours familier de littérature. XVII « Ce entretien. Benvenuto Cellini (2e partie) » pp. 233-311

« Je voulais voyager seul ; mais je ne le pus, à cause d’un jeune homme que j’avais, nommé Ascanio, qui était le meilleur serviteur du monde. […] Alamanni plaida ma cause, et le cardinal dit que cette entreprise était trop considérable ; alors je pris la parole, et je dis : « “Je suis sûr d’achever cet ouvrage pour celui qui doit l’avoir ; et je le ferai plus beau encore que le modèle ; j’espère vivre assez pour en exécuter de plus importants.” […] Le cardinal voulait que je ne me séparasse point de lui, à cause des dangers que je pouvais courir ; mais je le suppliai de me laisser aller par Florence, où je voulais embrasser ma sœur, qui avait tant souffert de mes malheurs, et deux cousines, religieuses à Viterbe, où elles gouvernaient un riche monastère, et qui avaient tant fait de prières et récité d’oraisons pour obtenir la grâce de Dieu en ma faveur. » Une tragique aventure l’attendait à Sienne. […] Il n’assassinait que dans sa propre cause.

1353. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

L’action qui vient à s’accomplir dépend d’une seule cause, de l’âme qui la provoque, et cette action éclate au jour telle que l’âme s’en est formé l’image dans ses rêves. » Au propos de ce drame, réalisation complète de l’idéal projeté, Wagner se défend de vouloir supprimer la mélodie, la mélodie étant l’unique forme de la musique. […] En ce cas l’illusion porte uniquement sur la cause du fait reproduit ; la restriction de M.  […] Gramont s’est placé au premier rang, parmi les journalistes parisiens, des défenseurs de la cause wagnérienne ; ses deux articles sur les Maîtres Chanteurs sont aussi précis, complets et enthousiastes qu’ils pouvaient l’être en leur cadre restreint. […] La Revue de Bayreuth (Bayreuther Blaetter) Analyse du numéro de mars 1885 1° La Rédaction consacre quelques lignes à la mémoire du comte Alexander von Schleisitz, ministre de la maison de Prusse, décédé le 19 février, depuis vingt ans un des amis les plus dévoués de Wagner et de la cause wagnérienne.

1354. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Les Réformés odieusement persécutés, poursuivis comme des fauves à la voix des ministres du Dieu d’amour et de justice, mais rendus audacieux par la sainteté de leur cause, se relevèrent et combattirent, décidés, s’il le fallait, à périr en défendant la foi nouvelle. […] Leur cause, toute bonne qu’elle fut, était perdue d’avance et la mort de vingt mille protestants à La Rochelle, qu’affama le despote Richelieu, mit fin à leur résistance. […] Quoique gentilhomme catholique, Saint-Simon fut assez large d’esprit et de cœur pour ne pas dissimuler la sympathie profonde que lui inspirèrent ces victimes de la théocratie : « La révocation de l’édit de Nantes, écrit-il, sans le moindre prétexte et sans aucun besoin, et les diverses proscriptions plutôt que déclarations qui la suivirent, furent les fruits de ce complot affreux qui dépeupla un quart du royaume, qui ruina son commerce, qui l’affaiblit dans toutes ses parties, qui le mit si longtemps au pillage public et avoué des dragons, qui autorisa les tourments et les supplices dans lesquels ils firent réellement mourir tant d’innocents de tout sexe par milliers, qui ruina un peuple si nombreux, qui déchira un monde de familles, qui arma les parents contre les parents pour avoir leur bien et les laisser mourir de faim ; qui fit passer nos manufactures aux étrangers, fit fleurir et regorger leurs États aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvelles villes, qui leur donna le spectacle d’un si prodigieux peuple proscrit, nu, fugitif, errant sans crime, cherchant asile loin de sa patrie ; qui mit nobles, riches, vieillards, gens souvent très estimés pour leur piété, leur savoir, leur vertu, des gens aisés, faibles, délicats, à la rame, et sous le nerf très effectif du Comité, pour cause unique de religion ; enfin qui, pour comble de toutes horreurs, remplit toutes les provinces du royaume de parjures et de sacrilèges, où tout retentissoit de hurlements de ces infortunées victimes de l’erreur, pendant que tant d’autres sacrifioient leur conscience à leurs biens et à leur repos, et achetoient l’un et l’autre par des abjurations simulées d’où sans intervalle on les traînoit à adorer ce qu’ils ne croyoient point, et à recevoir réellement le divin corps du Saint des saints, tandis qu’ils demeuroient persuadés qu’ils ne mangeaient que du pain, qu’ils devoient encore abhorrer. […] L’Église de France, en trahissant la cause nationale, se déshonore une fois de plus, et c’est en elle qu’il faut reconnaître l’origine des désastres postérieurs de la France, qu’elle amputa de ses plus nobles individus.

1355. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

En attendant, il cause avec son ami, il lui parle de ce qui l’intéresse le plus, de sa chère fondation, de cette École militaire, pour laquelle Duverney rencontrait à l’origine tant d’obstacles. […] Mais, dans cette explication qui s’est tant de fois répétée depuis, rien n’est exact ; le grave Turgot a imaginé une cause gratuite, et si de petits motifs en effet contribuèrent à produire ces grandes calamités, Bernis du moins n’a point à rougir, pour sa part, d’en avoir introduit un aussi mesquin et aussi misérable que celui dont on l’accuse.

1356. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Il y revient en mainte occasion ; aux heures de mauvaise humeur et de dépit, et dans toute circonstance critique, il s’en autorise pour persévérer auprès du roi de Navarre et pour s’encourager dans la cause qu’il a embrassée. […] On sent, au ton ferme qui règne dans ce tableau, un homme qui peut-être n’est pas très attaché à sa secte en tant que religion, mais qui est très attaché à sa cause, qui en ressent les parties morales, et qui, ainsi ancré par des raisons de justice et d’honneur, n’en démordra plus.

1357. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — I » pp. 139-158

Il devint avocat sans cause, se lia fort avec quelques gens de lettres de son âge, fut d’un club avec eux ; il fit des vers, des essais moraux satiriques qui parurent dans les journaux et revues du temps. […] Comme le printemps lui cause une légère ivresse !

1358. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « I » pp. 1-20

L’influence de M. de Chateaubriand (juge d’ailleurs assez équitable de Voltaire), celle de Mme de Staël, c’est-à-dire de Rousseau toujours, le réveil d’une philosophie spiritualiste et respectueuse pour la nature humaine, l’action aussi de la renaissance religieuse qui atteignait au moins les imaginations quand ce n’était pas les cœurs, l’influence littéraire enfin qui soufflait tantôt de la patrie de Goethe et de Schiller, tantôt de celle de Shakespeare, de Walter Scott et de Byron, ces diverses causes générales avaient fort agi sur plusieurs d’entre nous, jusque dans nos premières lectures de Voltaire. […] Les critiques allemands, au contraire, sont grands raisonneurs et se piquent de rattacher rigoureusement les effets aux causes.

/ 2458