«… IL faut avoir de l’humanité, et laisser à un nègre au moins cinq pieds en longueur et deux en largeur pour s’ébattre, pendant une traversée de six semaines et plus, car enfin, disait Ledoux à son armateur pour justifier cette mesure libérale, les nègres, après tout, sont des hommes comme les blancs. » — « Cependant le pauvre Tamango perdait tout son sang. […] Ce qu’il put lui dire, je l’ignore. » — « … Parmi les révoltés, les uns pleuraient ; d’autres, levant les mains au ciel, invoquaient leurs fétiches et ceux des blancs. » Voilà le ton.
Année 1851 2 Décembre 1851 Au jour du jugement dernier, quand les âmes seront amenées à la barre par de grands anges, qui, pendant les longs débats, dormiront, à l’instar des gendarmes, le menton sur leurs deux gants d’ordonnance, et quand Dieu le Père, en son auguste barbe blanche, ainsi que les membres de l’Institut le peignent dans les coupoles des églises, quand Dieu m’interrogera sur mes pensées, sur mes actes, sur les choses auxquelles j’ai prêté la complicité de mes yeux, ce jour-là : « Hélas ! […] Enfin nous nous décidons à aller le relancer au Théâtre-Français, à sept heures et demie : — « Dites toujours, — s’écrie-t-il pendant qu’il s’habille, tout courant dans sa loge, et nu sous un peignoir blanc. — Vraiment, pas possible d’entendre la lecture de votre pièce.
Une pluie glacée rayait l’air en longues flèches blanches, fouettait, cuisait comme des coups de lanières. […] Puis elle alluma deux bougies qu’elle posa doucement sur la table de nuit, couverte d’une serviette blanche, à la tête du lit. […] C’étaient de toutes petites croix blanches, de tout petits entourages blancs, qui disparaissaient presque sous une floraison de couronnes blanches et bleues, au ras du sol ; et le champ paisible, d’un ton si doux, d’un bleuissement de lait, semblait s’être fleuri de cette enfance couchée dans la terre. […] Un maillot noir, une grande collerette blanche et un haut toupet de clown également blanc. […] Jeunesse blanche. — 1886.
La terre était blanche de la neige tombée toute la matinée. […] Sa chemise, largement ouverte, laissait voir sa forte et rude poitrine, toute couverte de poils noirs et blancs. […] Elle ne pleurait plus ; elle avait un visage blanc, traversé au front d’un grand pli. […] Puis elle tira les rideaux de calicot blanc, cousus à gros points. […] Déjà elle courait sur cette terre au vert plein de marguerites, au bleu matutineux du ciel tramé de fils d’argent, au feuillage de fleurs blanches comme de blanches fleurs d’oranger.
Blanc (1847). — Regardez, mais n’y touchez pas (1847). — Les Fêtes de Madrid (1847). — Partie carrée (1851). — Italia (1852). — Les Émaux et Camées (1852). — L’Art moderne (1852). — Les Beaux-Arts en Europe (1852). — Caprices et zigzags (1802). — Aria Marcelin (1852). — Gemma (1854). — Constantinople (1854). — Théâtre de poche (1855). — Le Roman de la Momie (1856). — Jettatura (1857) […] Théodore de Banville Dans cette tête brune, chevelue, aux joues larges et d’un pur contour, à la barbe légère, calme comme celle d’un lion, fière comme celle d’un dieu, aux yeux doux, profonds, infinis, où le front olympien abrite la connaissance et les images de toutes les choses, où le nez droit, large à sa naissance, est d’une noblesse sans égale, où sous la légère moustache, écartée avec grâce, les lèvres rouges, épaisses, d’une ligne merveilleusement jeune, disent la joie tranquille des héros, dans cette noble tête aux. sourcils paisibles, qui si magnifiquement repose sur ce col énergique de combattant victorieux, superbe dans ce blanc vêtement flottant et entr’ouvert sur lequel est négligemment noué un mouchoir aux raies de couleurs vives, — […] Il vous citera toujours un ouvrage très court, un sonnet, ou la Symphonie en blanc majeur, qui est exquise, ou Fatuité, qui est magnifique, ou Pastel, qui est d’un sentiment délicat et d’une exécution parfaite.
Si j’en voulais donner une idée par quelque production moderne, je renverrais à la jolie fantaisie du Merle blanc, d’Alfred de Musset. […] Je crois saisir dans ce portrait-là comme un reflet d’Hamilton en personne ; mais c’est surtout quand il nous peint sa sœur, la belle Mlle d’Hamilton qui épousa Grammont, c’est dans cette page heureuse entre tant d’autres qu’il lui échappe des traits que je lui renvoie à lui-même, et que j’applique non pas à sa muse (ce sont des noms solennels qui ne lui vont pas), mais à sa grâce d’écrivain : Elle avait, dit-il, le front ouvert, blanc et uni, les cheveux bien plantés, et dociles pour cet arrangement naturel qui coûte tant à trouver. […] la nature en avait fait une poupée dès son enfance ; et poupée jusqu’à la mort resta la blanche Wetenhall.
IV Oui, Sterne, dont il était le fils, — comme il était, je l’ai dit déjà, le fils de Diderot, car en littérature (et il n’y a qu’en littérature), on peut être le fils de deux pères sans inconvénient et sans immoralité, — Sterne, cet homme simple et exquis, qui n’avait pour vêtir son génie que trois chemises blanches et une culotte de soie noire ! […] On se rappelle ce large gilet blanc croisé (son seul luxe), qui signalait la présence du feuilletoniste des Débats à toutes les avant-scènes des théâtres où il étalait sa personne, — non point comme le gentilhomme des Fâcheux : Qui de son large dos morguait les spectateurs… Jamais Janin n’a morgué personne ! […] Il oubliait parfaitement tout cela, et son brin de toilette, à lui, quand il en faisait un peu, n’était qu’un brin de muguet ou de violette à deux sous (la rente future de sa femme) qu’il passait à sa boutonnière, tout près de ce fameux gilet de piqué blanc « d’une entière blancheur », comme dit l’opéra-comique.
Ce sont les lettres qu’on peut montrer à tout le monde sans inconvénient, les lettres blanches, les innocents billets du matin ou du soir, qui n’ont rien de piquant, pas même la manière dont ils sont tournés ! […] Elle n’était probablement que ce que doit être l’idéal de la femme, simplement quelque chose de blanc et de mystérieusement lumineux, comme la robe et les perles qu’elle aimait à porter ! […] Telle elle était, cette femme de grâce immortelle, charmante en cheveux blancs et aveugle comme quand elle avait ses cheveux châtains et ses yeux, couleur de ses pensées, et dont j’aurais voulu retrouver au moins le profil perdu dans ces Souvenirs sans mémoire.
Quant au blanc, il prend celui du billard, ou gratte les murs de sa loge. […] — Ne pas vous payer les blancs ! […] (Commencement de pâmoison sensible sur toute la ligne des gilets blancs.) […] Entre un douzième gilet blanc. […] C’est alors que ces dames se mettront du blanc !