Ce livre a la puissance personnelle des facultés qui font le talent, mais il a l’impuissance de son siècle, — d’un siècle à qui manque radicalement le sens des choses religieuses, et il en faut au moins la connaissance et la compréhension pour en parler dans une histoire où elles tiennent une si grande place. […] Au lieu d’être atroces comme les révolutionnaires, qui ont, au moins, pour la lâcheté des hommes, la grandeur de leur atrocité, les royalistes ne furent pas, certes !
quand on pose de ces thèses contre cet enseignement séculaire qu’on appelle l’Église, et qu’on lui dit, avec le sans-façon d’un goujat, qu’elle, la sainte Église, ne fut jamais juste, on est tenu au moins de déterminer avec une clarté d’éclair fixé, avec une splendeur de soleil, ce qu’on entend par la Justice, Mais P. […] Proudhon, qui n’était pas plus vrai de principes et de doctrine, c’est-à-dire dans l’essence des choses, était au moins sincère dans sa manière de les penser : la profondeur est toujours sincère.
Théophile Gautier, tout descripteur qu’il fût, gravait au moins ce qu’il décrivait, et M. de Goncourt délaie. […] Au moins, lui, s’est-il adressé aux maîtres de leur art, qui savaient leur art ; mais le procédé n’en est pas moins inférieur, et c’est le leur à tous.
Mais nous pensions que, dans la forme au moins, ce poète exagéré, mais grand, ce Gongora, mais ce Gongora de génie, resterait jusqu’à sa dernière heure le maître Victor Hugo d’autrefois, et ne réaliserait jamais cette combinaison stupéfiante que voici : un dissertateur de la Revue des Deux-Mondes et un descripteur du Petit Journal. […] Ollivier, absolument irréprochable… S’il ne fut pas un saint dans le sens rigoureux et glorieux du mot, il fut, au moins, un prêtre exemplaire, au niveau des plus hauts devoirs par le caractère et par les facultés, et tellement le contraire, en tout, de ce qu’on sait, que pour ne pas rester hébété devant ce phénomène il faut revenir au mot fameux de de Maistre : que depuis plus de deux cents ans c’est une conspiration organisée contre la vérité que l’Histoire !
J’ai eu quelquefois l’idée de traiter, dans une série particulière, des principaux de mes confrères en critique, de dire mon avis vrai sur chacun d’eux ; puis, au moment de prendre la plume, j’ai toujours été retenu par cette idée qu’étant obligé de refuser à chacun quelque chose, quelque qualité essentielle, d’en arriver, après une part d’éloges et une justice largement rendue, à un mais inévitable (car enfin nous-mêmes les critiques, redresseurs de tous, nous ne sommes point parfaits), je paraîtrais dénigrer des écrivains qui me valent au moins et que j’honore, et me mettre, contre mon intention, au-dessus de la plupart.
Mais au moins aucun trait ne heurte et n’arrête ; ce qu’on ne saurait dire de bien des élégies plus modernes et passionnées de nos illustres romantiques.
Mais son ardeur naturelle était égale au moins à son assiduité et à sa bénignité.
Cela le mène à dire, par exemple, à un jeune homme qui lui parlait de l’Allemagne où il avait voyagé : « Parmi les hommes que vous me nommez comme les gloires récentes de l’Allemagne, il en est au moins deux, Kant et Goethe, qui ont été de mauvais génies.
S’il n’y a pas contradiction entre la sensibilité et le talent, il y a au moins surcroît du talent sur la sensibilité.