Son père, jusque dans ses plus grandes rigueurs, ne pouvait s’empêcher de le reconnaître : « Il y a bien du physique dans ses écarts. » Que ne pouvait-on pas attendre, en fait de fougue et d’exubérance, de celui qui, en venant au monde, avait dans la bouche deux dents molaires déjà formées ; qui, sortant de Vincennes après quarante-deux mois de réclusion, à l’âge de plus de trente ans, se trouvait non seulement grossi, mais grandi au physique, et dont la chevelure immense était douée d’une telle vitalité, que vers la fin, dans ses maladies, le médecin, avant de lui tâter le pouls, demandait en entrant au valet de chambre comment était ce jour-là la chevelure de son maître, si elle se tenait et frisait d’elle-même, ou si elle était molle et rabattue ? […] Vous me montrâtes une sorte d’esprit et une manière de sentir et d’observer que je ne m’attendais point à trouver au pied du Mont-Jura. » — « J’avoue, lui répond Mme de Monnier, que vous m’inspirâtes cette prévention qui donne de la confiance. […] La coutume du pays lui permet de disposer de son bien, toute jeune qu’elle est ; elle a donc fait son testament en faveur d’une amie (Mme de Saint-Belin), et, au premier éclat qu’elle attend, elle est résolue de s’ensevelir dans un cloître. […] La femme de chambre affidée devait seule l’attendre et l’introduire ; elle manque le moment : dans la cour il rencontre et accoste brusquement une autre domestique, qui donne l’alarme et rentre à l’office en criant qu’un voleur est dans la maison.
Nous frappons à la porte, et nous trouvons, dans une loge toute noire, les deux femmes qui nous attendent, lumineusement blanches, en une pénombre de crépuscule. […] Salammbô est au-dessous de ce que j’attendais de Flaubert. […] Ces heures de platitude où l’on attend sans espérer. […] Ce ne sont qu’évêques dégingandés au pas saltateur de Dupré, grands prêtres de bacchanales, anges qui tiennent le saint-ciboire avec le geste d’un arc qu’un Amour détend, saints qui se renversent sur le crucifix avec des attitudes de violonistes, effets de lumière derrière les autels qui ressemblent à une gloire derrière une conque de Vénus : toute une religion descendue du Corrège, et que Noverre semble avoir réglée comme le plus délicieux opéra de Dieu ; — si bien qu’au son des flûtes, des bassons, de la musique la plus chatouillante, la plus enivrante, la plus ambrée, si l’on peut dire, on s’attend à voir un joli homme d’évêque, avec le geste sautillant d’un marquis tirer l’hostie d’une boîte d’or, et l’offrir comme une pastille ou une prise de tabac d’Espagne.
Il aima mieux attendre qu’elle fût comprise et voir si elle le serait. […] En abolissant la peine de mort, à cause de lui et sans attendre que vous fussiez intéressés dans la question, vous faisiez plus qu’une œuvre politique, vous faisiez une œuvre sociale. […] Mais attendez. […] Nous nions que le spectacle des supplices produise l’effet qu’on en attend.
La nuit paraît bien longue à son impatience ; il n’attend que le retour du soleil. […] Une question s’est élevée, à laquelle on ne s’attendait pas. […] on lui dit : « C’est vous ; attendez, M.
En voici la première page, où se fait d’abord sentir l’empressement et comme le débordement de phrase habituel à Saint-Simon : « Il ne faut point d’autre éloge pour un prince prêt à régner suivant le cours ordinaire de la nature, que les projets qu’on va voir qu’il avait formés et qu’il avait fortement résolu de suivre et d’exécuter sagement de point en point l’un après l’autre ; surtout si l’on fait réflexion au pouvoir sans bornes qui l’attendait, auquel il fut tout à fait associé par la volonté du roi son aïeul, aussitôt après la mort du prince, fils unique du monarque, père de celui qui, aux dépens de cette autorité qui enchante les plus grands hommes, mettait toute son étude et toute sa satisfaction à rendre son règne juste et ses peuples heureux. […] Quand celui qui se trouve appelé à gouverner un pays comme la France en est à ces cas de conscience et à ces petitesses, ce n’est pas de lui qu’on peut attendre qu’il rétablira puissamment ni qu’il restaurera ce grand empire. […] Mais quand j’ai payé ces hommages aux individus et aux personnes, je me hâte d’ajouter que, eût-on réussi pour un temps en quelqu’un de ces biais et de ces remèdes palliatifs de l’ancien régime, on ne serait parvenu après tout qu’à faire ce qu’on appelle une cote mal taillée, rien de nettement tranché ni de décisif, et qu’il est mieux (puisqu’enfin les choses sont accomplies et consommées) qu’on en soit venu à cette extrémité dernière de n’avoir eu qu’un seul et grand parti à prendre, le parti à la Mirabeau et à la Sieyès : la France, en un mot, n’a pas perdu pour attendre ; et quand tout récemment, dans le compte rendu des séances du Sénat, je lisais ces déclarations spontanées d’un duc de La Force et d’un cardinal Donnet, si empressés à se replacer dans les rangs de tous, lorsqu’une parole inexacte avait paru un moment les en vouloir séparer, je pensais qu’au milieu de nos divisions mêmes d’opinions, il était consolant qu’on en fût venu à ce grand et magnifique résultat, aussi clair que le jour, à savoir qu’il n’y a plus en France qu’un seul ordre, une seule classe, un seul peuple.
Tels n’étaient point tes fils d’autrefois, qui, soldats sans espoir d’une destinée acceptée, l’attendirent dans le défilé sépulcral des froides Thermopyles ! […] De même que les Juifs attendaient le Messie, ils attendent et espèrent toujours Constantinople : c’est la chimère.
Bossuet les dédaigne et ne s’y amuse pas ; il attend les deux autres parties pour y mettre ses pensées tout entières. […] On sait cette énumération grandiose des victoires et conquêtes d’Auguste, qui se termine par ces simples mots : « … Les Indes recherchent son alliance ; ses armes se font sentir aux Rhètes ou Grisons… ; la Pannonie le reconnaît ; la Germanie le redoute, et le Weser reçoit ses lois : victorieux par mer et par terre, il ferme le temple de Janus : tout l’univers vit en paix sous sa puissance, et Jésus-Christ vient au monde. » Ici Bossuet arrive à sa région propre : on dirait qu’il va prendre l’essor, ou du moins l’aile s’entr’ouvre et se fait sentir ; mais il se réserve ; il attendra, pour se déployer, la seconde partie. […] Jésus-Christ attendu ou donné, voilà le tronc de l’arbre ; la religion toujours uniforme ou plutôt identique dès le commencement ; toujours le même Dieu.
Sainte-Beuve n’avait d’abord pas le temps d’attendre ; il n’y a que les débutants qui aient éternellement le loisir de se taire. […] — Il s’était pourtant expliqué et prononcé dès longtemps sur son refus d’y entrer ; il n’avait pas même attendu qu’on lui en fît la proposition, car il écrivait dès le 28 juin 1868 : « … On est en train de faire pour Le Moniteur une grosse sottise, et on la fera. […] Sainte-Beuve, qui n’attendait que le signal donné par M.
Theurault (à Sagonne), un procureur fiscal, Baujard (à Blet) ; il peut les destituer « attendu qu’ils ne payent point de finance » « Les droits de greffe étaient ci-devant affermés au profit du seigneur ; mais actuellement qu’il est très difficile de rencontrer des personnes intelligentes dans le pays pour remplir cette charge, le seigneur abandonne ses droits à celui qu’il commet. » (Le seigneur paye 48 livres par an au bailli pour tenir son audience une fois par mois, et 24 livres au procureur fiscal pour y assister.) […] Si une épingle le pique, la nourrice ne doit pas l’ôter ; il faut chercher et attendre une autre femme ; l’enfant crie dans tous ces cas, il se tourmente et s’échauffe, en sorte que c’est une vraie misère que toutes ces cérémonies. » (Mme de Genlis, Souvenirs de Félicie, 74. […] Ce fut une joie pour la princesse qui aimait beaucoup cette espèce de gibier Le maigre, qui occupait tant Madame Victoire, l’incommodait ; aussi attendait-elle avec impatience le coup de minuit du samedi saint.