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598. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Laurent s’attacha à cet enfant, lui ouvrit sa maison, le reçut à sa table avec ses propres enfants. […] « Pendant deux mois, Laurent de Médicis avait été tourmenté par ces douleurs qu’on appelle hypocondriaques, parce qu’elles s’attachent aux cartilages des viscères. […] Julien, enfin, le dernier de tous, qui est encore un enfant, s’attache tous les cœurs de la cité par sa modestie, sa beauté, et par une nature merveilleuse et suave qui se décèle dans sa probité, son honnêteté et son esprit.

599. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Cela n’a pas de bien graves conséquences en peinture et en sculpture : la vérité et la beauté n’y sont point essentiellement attachées aux noms et aux circonstances historiques ; les éléments naturels et physiques du sujet importent seuls. […] De là, chez ce naturaliste convaincu, d’étranges transactions et des contradictions fâcheuses : de là, sa définition de l’ode qui « entretient commerce avec les dieux », ou qui « ouvre la barrière aux athlètes dans Pise » : à quelle nature, pour un homme du xviie  siècle, peut s’attacher ici l’imitation poétique ? […] Il a voulu garder la mythologie, à laquelle une nation chrétienne ne pouvait pas croire, il a voulu garder l’épopée, qu’un siècle de civilisation raffinée et de raison mûrie ne pouvait pas refaire ; et pour assurer une existence artificielle à ces choses si particulièrement attachées aux mœurs et à l’esprit des temps antiques, il a dû les dénaturer et leur attribuer une valeur fictive et toute de convention, selon les préjugés les plus étroits du goût contemporain.

600. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

Ainsi montrait-il son « pas naturel et ordinaire, aussi détraqué qu’il est » ; comme, de plus, « la relation et la conformité ne se trouvent point en telles âmes que les nôtres », comme nos actions, toujours « doubles, bigarrées, et à divers lustres », ne se peuvent « attacher les unes aux autres », la vérité voulait qu’il « prononçât sa sentence par articles décousus232 ». […] Il y a deux choses certaines, et que tout l’effort du pyrrhonisme ne saurait obscurcir : c’est le plaisir et la douleur. — Mais le plaisir et la douleur varient d’homme à homme, selon les tempéraments, de minute à minute, selon les revirements de l’humeur. — Pas tant que cela, si l’on commence par écarter tous les plaisirs et toutes les douleurs d’opinion, qui sont des inventions humaines, et que notre prétendue civilisation attache à des biens imaginaires. […] Soyons libres aussi à l’égard de toutes les formes de la vie sociale : ne croyons pas le bien et la vérité attachés à ces formes politiques ou religieuses, d’une croyance trop passionnée qui nous arrache à nous-mêmes et nous donne aux objets de notre fantaisie.

601. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

S’il ne nous apprend à peu près rien de nouveau sur les passions elles-mêmes, il est un merveilleux observateur des signes extérieurs auxquels les passions sont attachées. […] Il n’y a qu’à louer son chapitre de la rhétorique : il s’attache à expliquer l’infériorité de notre éloquence politique et judiciaire à l’égard de celle des anciens. […] Il était attaché obstinément à sa pensée, à son goût, une fois exprimés, et engageant son amour-propre : il était incapable de dire simplement, sans arrière-pensée : je me suis trompé, j’ai eu tort.

602. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

Il coupe avec son épée ceux qui le gênent ; puis, il dit à ses compagnons : Passez-moi le reste autour du corps et attachez-moi à mon cheval. — Ainsi équipé, le mourant se rue au milieu des Sarrasins et en fait un carnage épouvantable ; après quoi, se confessant avant de rendre le dernier soupir, il a un remords, bien inattendu. […] Il s’est attaché à montrer que cette raison tant célébrée ne peut mener ni au bonheur ni à la vertu113. […] Pour les œuvres qui s’attachent à peindre la réalité sans essayer de la transformer, qui mettent leur point d’honneur à ne pas trahir les préférences de l’auteur, qui s’efforcent de reproduire impartialement le spectacle du monde environnant, pour les œuvres réalistes, en un mot, il semble d’abord qu’elles soient, pour ainsi parler, amorales et, par conséquent, incapables d’exercer un genre d’action qu’elle ne recherchent pas, qu’elles font même profession de s’interdire.

603. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Peu contenus d’avoir travaillé à la rendre plus malheureuse, en tâchant de briser les liens qui la soutiennent, & d’anéantir les charmes qui l’attachent à la vie, ils se sont efforcés de la rendre vile & méprisable à ses propres yeux. […] J’avoue que ces bruits me donneroient de la vanité, tout absurdes qu’ils sont, si je pouvois attacher d’autre prix à mon travail, que celui de l’utilité publique. […] Qu’on se dépouille de toute prévention, & l’on conviendra que, si on excepte M. de Voltaire, aucun Ecrivain de notre siecle, reconnu pour Philosophe, dans le sens qu’on attache à ce mot, n’a écrit avec génie dans aucun genre ; car il ne faut pas mettre au nombre des Philosophes, Montesquieu, qui a si bien parlé de la Révélation & du Christianisme [Voyez son article], ni J.

604. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « André Chénier, homme politique. » pp. 144-169

La « dure nécessité » pourtant, comme il l’appelle, le rengagea dans une carrière : il fut attaché à la diplomatie et passa jusqu’à trois années à Londres, trois années d’ennui, de souffrance et de contrainte. […] Et il s’attache à définir ce que c’est que l’esprit public dans un pays libre et véritablement digne de ce nom : N’est-ce pas une certaine raison générale, une certaine sagesse pratique et comme de routine, à peu près également départie entre tous les citoyens, et toujours d’accord et de niveau avec toutes les institutions publiques ; par laquelle chaque citoyen connaît bien ce qui lui appartient, et par conséquent ce qui appartient aux autres ; par laquelle chaque citoyen connaît bien ce qui est dû à la société entière et s’y prête de tout son pouvoir ; par laquelle chaque citoyen respecte sa propre personne dans autrui, et ses droits dans ceux d’autrui ? […] Attaché à la Constitution de 91, la jugeant praticable malgré ses défauts, croyant que la question serait résolue si tous les honnêtes gens s’unissaient pour prêter main-forte à cette loi une fois promulguée, seul d’ailleurs, ne tenant à aucun parti, à aucune secte, ne connaissant pas même les rédacteurs du Journal de Paris, dans lequel il publie ses articles, se bornant à user de cette méthode commode des Suppléments, qui permettait alors à chacun de publier ses réflexions à ses frais, il répondait hardiment à ceux qui voulaient établir une solidarité entre lui et les personnes à côté de qui il écrivait : « Il n’existe entre nous d’association que du genre de celles qui arment vingt villages contre une bande de voleurs. » Sa politique, en quelque sorte isolée et solitaire, se dessine nettement à l’occasion de la hideuse journée du 20 juin.

605. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1879 » pp. 55-96

Pour cette famille Napoléon, semble revivre la fatalité antique, la fatalité attachée à la famille des Atrides. […] Oui, c’était ce cabaret, le cabaret du frère de Bonvin, qui demeurait cuisinier, et attaché à la maison paternelle, tout en étant peintre et musicien. […] Frandin, attaché à la légation de Pékin, et détaché d’auprès du marquis de Tseng, ambassadeur de Chine.

606. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Ce titre est sans doute trop pompeux ; car le traducteur n’a donné que deux piéces & ne s’est pas même attaché à être littéral. […] Cet ouvrage a été traduit en françois par M. de Silhouette qui s’est attaché à la fidélité littérale & a été imité en vers par Mr. l’Abbé du Resnel. Quoiqu’il y ait dans la traduction de celui-ci un très-grand nombre de très-beaux vers, rien néanmoins n’y attache l’esprit, parce qu’on n’y trouve aucun ordre, aucune liaison, aucune analogie dans les pensées ; & en cela la copie ressemble parfaitement à l’original.

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