/ 3057
439. (1902) Le critique mort jeune

Faguet en a gardé le meilleur : l’art de distribuer son savoir à autrui. […] Et nous avons vu quel esprit et quel art il y dépense. […] Le « grand art » protestera ; mais c’est un bon modèle de style utilitaire. […] Rare succès de l’intelligence et que vient achever un art supérieur. […] Muhlfeld, ou son éditeur, sait pratiquer l’art de la réclame.

440. (1890) La vie littéraire. Deuxième série pp. -366

Il admire également l’art grec et l’art chrétien. […] L’art n’a pas ce droit. […] C’est l’art nouveau. […] Il y a un art chatnoiresque. […] Je ne crois pas qu’il y ait de poésie sans art ni d’art sans métier.

441. (1887) George Sand

Tout ce qui reste de l’art pur, de l’art désintéressé, dans les récits de cette période, conserve à travers les années la sérénité d’une incorruptible et radieuse jeunesse. […] Mais cela n’est vrai qu’en fait d’art et d’œuvre humaine. […] N’est-ce pas là de l’art, du vrai, du grand art ? […] L’art tout seul, livré à lui-même, se dévore et se consume. […] » L’art seul vous fait croire à la ressemblance.

442. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

En religion, en philosophie, en politique, dans l’art, dans la morale, chacun de nous doit s’inventer ou se choisir un système : invention laborieuse, choix douloureux… La vie n’est plus un salon où l’on cause, mais un laboratoire où l’on pense. […] Que si l’on veut rompre avec l’École en en sortant, si l’on se sent épris des fantaisies, des descriptions mondaines, piqué du démon de raillerie et curieux du manège des passions, on s’y jouera dès l’abord avec un art d’expression plus savant, plus consommé, et une ivresse plus habile que celle de personne : il n’y a plus de noviciat à faire en public ; il s’est fait dès auparavant et à huis clos. Si l’on est critique, si l’on veut rester dans les voies de la science et de l’histoire littéraire, on paraîtra complet dès le début ; on ne sera pas de ceux qui se jettent dans la mêlée à l’improviste et ont dû achever de s’armer vaille que vaille tout en combattant ; on aura sa méthode, son ordre de bataille, son art de phalange macédonienne à travers les idées et les hommes. […] Taine n’a pas voulu faire ainsi ; il n’a rien dissimulé ; il a voulu réellement faire une thèse, et il l’a faite le plus thèse qu’il est possible : ç’a été son art ce jour-là. « Le lecteur dira (c’est lui qui parle dans l’avertissement) : Ceci n’est pas un essai sur les fables de La Fontaine. […] ce serait La Fontaine. — Un jour que, devant une toile de Raphaël, un de nos peintres modernes, grand esthéticien encore plus que peintre, homme à vastes idées et à plans grandioses, avait développé devant quelques élèves une de ces théories sur l’art chrétien et sur l’art de la Renaissance, où le nom de Raphaël sans cesse invoqué sert de prétexte, il se retourna tout d’un coup en s’éloignant, et, en homme d’esprit qu’il est, il s’écria : « Et dire que s’il nous avait entendus, il n’y aurait rien compris ! 

443. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

L’art lui restait encore, mais dénué de cette passion sérieuse qui est l’âme de la parole. […] Son art éclatant, mais non sans faux goût, n’arrêtait pas une décadence que précipitait, dans le cours du dix-huitième siècle, le génie même qui la rendait si piquante et si populaire. […] Là même, cependant, son vers pompeux ou négligé, empruntant de Racine l’élégance plutôt que l’audace, laissait voir le déclin de l’art sous le prestige même du succès. […] Sous ce dernier exemple, l’enthousiasme et l’art se perdaient à la fois ; et c’était ailleurs, dans la prose éloquente, dans la prose pittoresque et passionnée, qu’on les retrouvait encore, pour l’honneur du siècle. […] Ainsi dominé, jusque dans sa fougue, le talent appartient moins à l’art qu’à la politique et demeure un symptôme du temps plutôt qu’une distinction originale.

444. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 511-512

Avant de se faire connoître des Littérateurs par son Histoire de la Chirurgie, il avoit publié plusieurs Ouvrages en Latin & en François, sur des matieres du ressort de la Médecine, qui lui avoient acquis l’estime des gens de son Art, par les idées neuves, les vûes profondes qu’ils présentent, & par la maniere énergique & claire dont ils sont écrits. […] « Marquer tous les pas de l’Art de guérir, soit qu’ils l’approchent, soit qu’ils l’éloignent de la perfection ; annoncer en quel temps & par qui il fut accéléré ou retardé dans sa marche ; présenter les découvertes vraiment originales, les vûes propres de chaque Inventeur ; disposer les inventions dans l’ordre de leur naissance ; indiquer où elles se trouvent, afin d’épargner au Lecteur qui sait qu’elle existe ; la peine de les chercher, & à celui qui l’ignore, celle de les inventer ; montrer comment une découverte a produit d’autres découvertes ; rapporter les inventions de tout genre à leurs véritables Auteurs ; déterminer le temps, le lieu, & les circonstances qui ont vu naître ces Auteurs, & recueillir les fruits les plus frappans de leur vie ; faire connoître le rang que la Chirurgie a tenu dans tous les temps parmi les autres Arts, le degré d’estime accordé à ceux qui l’ont professée, & le mérite personnel de ses promoteurs » : telle est la tâche étendue & pénible que M.

445. (1911) Études pp. 9-261

Art Poétique, p. 9. […] Art Poétique, p.  […] Art Poétique, p. 62. […] Art Poétique, p. 25. […] Art Poétique, p. 132.

446. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Le Drame dépasse les limites de la Poésie, de la même façon dont la Musique dépasse celles de tous les autres arts, notamment des arts plastiques : tous deux ont leur action, seulement, dans les régions très élevées de l’âme. […] Aussi, l’œuvre d’Art complet devrait s’élever sur le terrain de limite où ces lois se peuvent toucher. […] Or, Beethoven, au point de vue des lois formelles de son art, et de la pénétration libératrice qu’il leur a imprimée, est, entièrement, l’égal de Shakespeare. […] Et il montre, ainsi, l’insuffisance de ces deux visions séparées, In nécessité de les joindre dans la formule définitive d’un Art complet. […] Wagner y développe sa théorie de la religion de l’art et affirme à nouveau la suprématie de la musique.

447. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Mais, en fait de gens qui raisonnent d’art et qui écrivent, M.  […] Critique d’art, M.  […] Cependant il y aura, en littérature, une chose bien essentielle, qu’on, ne lui aura pas apprise et qu’il ne saura jamais : c’est l’art d’écrire. […] Ne pas avoir fait de rhétorique d’arts le sens où je l’entends ici, c’est ne pas se douter des difficultés de l’art. […] Delécluze le plus grand bien auprès des jeunes générations d’artistes ou de curieux d’art avec qui il avait été auparavant en guerre sur des points de doctrine.

/ 3057