Ce n’est que le premier jour du procès de Louis XVI, quand elle le voit emmené pour être interrogé à la barre de la Convention, ce n’est que ce jour-là que Marie-Antoinette succombe à son inquiétude et qu’elle rompt son silence généreux : « Ma mère avait tout tenté auprès des municipaux qui la gardaient pour apprendre ce qui se passait ; c’était la première fois qu’elle daignait les questionner. » Dans ce récit tout simple et que nul ne lira sans larmes, il y a des traits qui font une impression profonde, et dont la plume qui écrit ne se doute pas. […] Elle était, on le sait, dans cette ville au moment où l’on apprit le débarquement de Napoléon en Provence (mars 1815). […] À propos de la guerre d’Espagne, quand elle apprit la délivrance du roi Ferdinand par l’armée française, elle s’écria : « Il est donc prouvé qu’on peut sauver un roi malheureux !
Tancrède apprend de la bouche du père même d’Aménaïde, qu’elle est infidèle. […] L’auteur veut prolonger, jusqu’à l’arrivée d’Amélie, l’explication qui doit apprendre au duc de Foix que Vamir est aimé d’elle, et qu’il n’a pris les armes que pour la lui arracher. […] Sa confidente vient lui apprendre la victoire de son amant.
C’est un livre qui nous apprend de singulières nouvelles et qui affecte de singulières prétentions. […] Mais on donne le fouet aux enfants pour leur apprendre qu’ils ont mal fait. […] L’opinion a pensé toujours tout le contraire de ce que Mme Sand nous apprend sur sa pauvre petite âme, ignorante, involontaire, enfantine, et voilà pourquoi elle essaye aujourd’hui de l’éclairer, cette opinion, en se confessant !
Pindare ajoute, il est vrai, que ceux qui apprennent et ne savent pas d’emblée sont comme des corbeaux qui répètent de vains chants et s’égosillent en face de l’oiseau de Jupiter. […] Dans le champ de la critique il n’y a guère lieu à l’aigle de Jupiter, et des perroquets bien appris finissent par répéter d’assez bonnes choses.
Ceux qui le connaissent savent déjà tout cela, les autres l’apprendront vite s’ils ont quelque bonne foi et s’ils se laissent entraîner à travers les Campagnes hallucinées et les Villages illusoires, vers ces Apparus dans les chemins dont le poète a dressé les silhouettes grandioses et mornes ; visions d’un tempérament original, langue d’une saveur âprement territoriale, métrique personnelle où le vers se résout librement en dominante par un octosyllabe à rime proche, se contracte davantage ou se dilate en expansions justes et sonores. […] Georges Polti Si d’autres présentent, toutes les élégances dont la langue française soit capable comme l’expression exacte de leur âme raffinée, et raniment, une fois de plus, la légende wagnérienne, Watteau ou l’antiquité (à la façon du bon Gautier), Verhaeren, — moins symboliste d’ailleurs, n’en déplaise au classement en vogue, que naturaliste, — a crié, dans des strophes dont lui ont appris le rythme les tempêtes, la nouvelle, la paroxysmatique clameur du farouche siècle qui se lève.
Il a non sans quelque peine, comme il appert des maladresses de Marthe, même des Sœurs Vatard, appris le métier de romancier réaliste. […] Champfleury, Flaubert, les de Goncourt, Zola s’y employèrent :-d’eux l’apprit quiconque voulut : Mirbeau, Céard, Alexis, Ginisty, etc.
Car Abel Hermant a appris au bon endroit ce métier de pasticheur que la rue d’Ulm prend pour l’art de l’écrivain. […] Sachez que, dans le manuscrit d’Hernani, « Victor Hugo a donné à ses actes non pas un numéro mais une lettre spéciale : a, b, c, d, et e. » Apprenez encore que, le titre de ce drame est tracé « en grandes lettres figurant l’imprimerie et séparées les unes des autres » tandis que « le titre de Marion de Lorme est écrit en lettres anglaises ».
Le projet de ces hommes systêmatiques étoit de rendre notre langue plus belle, plus facile à lire &, surtout, à apprendre. […] Ils fondoient leurs exclamations sur la nécessité de conserver l’étymologie des mots ; de faire porter à notre langue, dérivée de celle des anciens Romains, les glorieuses marques de son origine ; sur la difficulté qu’il y auroit à distinguer le singulier & le pluriel, soit des noms, soit des verbes, puisque il aime & ils aiment, s’écriroient il aime, ils aime ; sur la multitude de dialectes qui s’introduiroient dans notre langue, le Normand, le Picard, le Bourguignon, le Provençal, étant autorisés à écrire comme ils parlent ; enfin, sur l’inutilité dont deviendroient nos bibliothèques, & sur l’obligation où l’on seroit d’apprendre à lire de nouveau tous les livres François imprimés auparavant la réforme.
J’ai appris à cette occasion, un trait singulier de Falconnet. Il a un fils né avec l’étoffe d’un habile homme, mais à qui il a malheureusement appris à aimer le repos et à mépriser la gloire.