Après serait venu Sophocle, que Palémon a proclamé l’Homère des tragiques ; enfin la carrière eût été fermée par Euripide qu’Aristote appelle le tragique par excellence, τραγικώτατος. […] Les nouveaux lyriques furent ceux qu’on appelait melici, ceux qui écrivirent ce genre de vers que nous appelons arie per musica ; le prince de ces lyriques est Pindare. […] La tragédie dut commencer par un chœur de satyres ; et la satire conserva pour caractère originaire la licence des injures et des insultes, villanie, parce que les villageois grossièrement déguisés se tenaient sur les tombereaux qui portaient la vendange, et avaient la liberté de dire de là toute sorte d’injures aux honnêtes gens, comme le font encore aujourd’hui les vendangeurs de la Campanie appelée proverbialement le séjour de Bacchus. […] C’est de là peut-être que chez nous les vendangeurs sont encore appelés vulgairement cornuti.
Sous le nom de termes privatifs, il examine les idées appelées d’ordinaire négatives. […] C’est là ce que nous appelons l’idée d’une étendue infinie, et que quelques-uns appellent idée nécessaire ; ce qui signifie simplement que l’idée d’une portion en plus s’éveille nécessairement, c’est-à-dire par association indissoluble, et que nous ne pouvons l’empêcher. L’idée d’infini, qu’on a appelée une idée simple, est en réalité une idée extrêmement complexe. […] Le mot mouvement est abstrait de « mouvant. » Ce que nous avons donc à chercher, ce sont les sensations sur lesquelles nous nous fondons pour appeler un corps « mouvant » ; le mouvement étant simplement le mouvant, moins la connotation. […] John Stuart Mill (note 3), n’est pas l’existence entre deux choses d’un lien mystique qu’on appelle Relation, auquel on suppose une réalité vague et abstraite ; mais une particularité très simple dans le fait concret que les deux noms expriment.
Il appelle le volume qu’il vient de publier : Les meilleurs fruits de mon panier 32. […] Du reste, c’est peut-être vrai comme : Et la collation avecque la musique, de cet autre poète, que Corneille, qui n’y faisait pas tant de façons, appelle le Menteur, dans un titre brutal. […] Tout le monde la sait dans cette ville de cristal sonore à travers lequel on voit et l’on entend et qui s’appelle Paris. […] On l’a vu, il s’est appelé Scarron ! […] Cet ami s’appelait le Rire… Nous montions aux mêmes balcons, Nous vidions les mêmes flacons.
Les deux autres s’appellent Franz et Rosa mystica. […] Si nous nous permettions de créer des mots (peut-être le genre inventé par M. de Laprade forcera-t-il d’en créer plus tard), nous appellerions ce genre le montagnisme. Déjà la Critique bienveillante, qui s’enferre quelquefois elle-même sur sa propre bienveillance, a appelé M. de Laprade « le poète des sommets », et en effet, si ce n’est pas encore le titre officiel, c’est le titre mérité de l’auteur des Idylles héroïques, qui devraient bien plutôt s’appeler les Idylles grimpantes : mais peut-être y a-t-il ici héroïsme à grimper. […] Il appelle même cette montagne : Un jardin de haut lieu Qui n’a pour jardinier que le souffle de Dieu ! […] Du reste, il appelle encore Dieu le laboureur d’en haut.
Nous appellerons v la vitesse de la Terre, c la vitesse de la lumière, l la longueur commune des deux lignes OA et OB. […] Appelons x la première de ces deux parties. […] En dénommant succession ce que j’appelais simultanéité, j’aurais un monde incohérent, ou construit sur un plan absolument différent du tien. […] Et par conséquent ce que tu appelles x est équation (x′+vt’). […] Il va sans dire que nous appelons horloge, dans ce paragraphe, tout dispositif permettant de mesurer un intervalle de temps ou de situer exactement deux instants par rapport l’un à l’autre.
Elle croit que l’homme est appelé à se faire sa destinée à lui-même dans la vie comme dans la société, et que tous les progrès de la civilisation n’ont jamais été que les progrès de la liberté. […] Voici d’abord ce que j’appellerai la première théorie de M. […] Nisard : les unes qu’il appelle simples ou philosophiques, par exemple la peinture des mœurs, des sentiments et des passions ; les autres qu’il appelle morales, et qui sont des vérités de commandement. […] Nisard combat de toutes ses forces ce qu’il appelle le sens propre, c’est-à-dire la raison individuelle, c’est-à-dire encore la liberté. […] Ce que vous appelez d’ailleurs la raison est une pure abstraction ; ce qui existe réellement, c’est ma raison, votre raison, la raison de Pierre ou de Paul.
la civilisation ronge davantage, voilà les parentés intellectuelles de l’auteur de Miréio, le poète, et du moraliste qui a écrit le roman qui s’appelle : — Le Marquis des Saffras ! […] Une tragédie de Voltaire, qu’un paysan du Midi veut faire jouer à la fête votive de son village, parce qu’il a au fond de sa poitrine ce souffle immortel du paganisme qu’on appelle l’amour des spectacles et qu’ils ont tous, ces Romains et ces Grecs d’Avignon, de Marseille ou d’Arles, voilà la frêle bobine sur laquelle l’auteur du Marquis des Saffras dévidera la plus belle étoffe d’écarlate dans laquelle on ait jamais taillé un récit. […] Cet homme, en effet, ce potier-terrailler qui est de la montagne et qui s’appelle Espérit, EIzear Siffrein Veran Espérit, citoyen de Lamanosc, n’est autre que le héros du livre, le Marquis des Saffras, un sobriquet qu’il tenait de sa maison adossée à ces rochers de sable qu’on appelle dans le pays des saffras. […] Ils l’appellent l’esprit de la lune, l’espérit des ciales, et même l’évêque des cigales, les jours où ils l’aiment davantage, car ils l’aiment, cet homme qui en sait plus long qu’eux, par les seules forces mystérieuses de sa pensée, sans avoir comme eux rien appris ! […] Après nous avoir donné cet admirable Espérit que j’oserai appeler une création, le premier inventeur à qui il ne faille pas crier : « Sois doux !
M. de Chateaubriand, qui ne lui consacre que deux pages, appelle cela une élégie. […] En effet, y a-t-il quelque chose de plus monstrueux que d’appeler à la vie (et quelle vie !) […] Vivre veut dire, pour les hommes qui sont le mieux partagés en durée de leur existence, respirer un certain nombre infiniment petit de souffles avec un soufflet appelé poumon, qui fait battre un organe appelé cœur, et circuler une sève rouge appelée sang, puisée dans ce réservoir commun appelé air. Vivre veut dire, si vous l’aimez mieux, voir environ quarante mille huit cents fois (si vous vivez quatre-vingts ans) se lever et se coucher un grand globe lumineux appelé soleil sur un globe ténébreux appelé terre. […] sur un homme d’Europe, sur un homme exténué et aminci par ce que nous appelons civilisation !
» qu’ils pourraient appeler sublime, mais qu’ils nommeront d’un autre nom, et l’injure, qui atteignit le grand et glorieux Bonald dans des temps funestes, atteindra, dans des temps pires, son descendant. […] Il parle quelque part dans son livre de son grand ancêtre, lequel disait que jusqu’à la conversion d’Henri IV il aurait été certainement un ligueur, et le descendant, à cette heure de l’histoire, n’est pas plus que l’aïeul partisan de ces manigances hypocrites ou basses que l’on appelle des transactions. […] Plus grand qu’eux tous enfin, l’empereur Napoléon, qui un moment put se croire Charlemagne, — et qui, plus catholique, peut-être l’aurait été, et a trop fait voir qu’il ne l’était pas, — Napoléon, ce Napoléon qui, par parenthèse, avait pensé à donner à son fils pour précepteur le catholique Bonald, si son fils n’avait pas été le roi de Rome, Napoléon lui-même, malgré tout son génie, avait partagé l’erreur commune — cette erreur qu’on pourrait appeler la grande erreur du xixe siècle ! […] Excepté le drapeau de la Révolution, racheté par la gloire de cent héroïques batailles, le comte de Chambord, dans toutes ses manifestations politiques, a accepté tout ce que les révolutionnaires appellent fièrement les conquêtes de la Révolution victorieuse. […] Quoi qu’il y écrive vers la fin le mot de conclusion, il n’y en a pas pourtant de rigoureusement affirmée par ce royaliste contre la royauté qu’il aime encore malgré ses fautes, et ce sont les événements seuls qu’il laisse conclure… Il est évident cependant que l’état général des rois en proie à l’entrainement révolutionnaire a pu être d’un exemple contagieux pour celui qui devra s’appeler Henri V, et c’est par les expériences et les aveux de la papauté elle-même que Bonald constate cet état lamentable.