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381. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Appendice. Histoire raisonnée des poètes dramatiques et lyriques » pp. 284-285

Amphion dut appartenir à cette classe.

382. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

Il y vient pour être à charge aux autres, quand il appartient complètement à cette race exquise et puissante qui fut celle des grands hommes inspirés. — L’émotion est née avec lui si profonde et si intime, qu’elle l’a plongé, dès l’enfance, dans des extases involontaires, dans des rêveries interminables, dans des inventions infinies. […] — C’est au législateur à guérir cette plaie, l’une des plus vives et des plus profondes de notre corps social ; c’est à lui qu’il appartient de réaliser dans le présent une partie des jugements meilleurs de l’avenir, en assurant quelques années d’existence seulement à tout homme qui aurait donné un seul gage du talent divin. […] Si les machines vous appartenaient, je trouverais très bon que leur production vous appartînt ; mais j’ai acheté les mécaniques avec l’argent que mes bras ont gagné : faites de même, soyez laborieux, et surtout économes. — Rappelez-vous bien ce sage proverbe de nos pères : Gardons bien les sous, les schellings se gardent eux-mêmes. […] Quelle maison ne t’appartient pas et n’est chèrement louée par toi ? […] cette maison est à vous, mais cette heure m’appartient.

383. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Le roi, voyant ainsi un autre cheval près du sien, demanda à qui il appartenait. […] Cette rente appartient à l’Église. […] Mais, lorsqu’il vit que tous ceux de l’assemblée lui déféraient (car en effet cet honneur, à cause de sa dignité, lui appartenait), et qu’applaudissant à son discours, et levant les yeux au ciel, ils ne faisaient que répéter le Bism allah’ (Bismîllah), Ainsi soit-il ! […] Il attendit néanmoins que tout le monde eût parlé, tant parce qu’il devait cette déférence aux seigneurs qui tenaient un rang au-dessus de lui, que parce qu’il espérait toujours que quelqu’un d’eux, plus éclairé ou mieux intentionné que les autres, proposerait des sentiments plus légitimes, et le délivrerait de l’embarras où une rencontre si fâcheuse l’allait engager ; mais, lorsqu’il vit que, tout d’une voix, ils avaient conclu à l’élection du cadet, au préjudice de l’aîné, sur des prétextes qui, quelque spécieux qu’ils fussent, paraissaient affectés, et sur des conjectures trop faibles au fond pour être assez considérables dans une si grande affaire ; d’un ton de voix qui, sans perdre le respect, avait beaucoup de vigueur, il leur parla en ces termes: « Cette proposition que vous venez de faire, princes, seigneurs des seigneurs, d’exclure de la couronne Sefie, fils aîné d’Abas II, à qui elle appartient légitimement, et de mettre en sa place le cadet Hamzeh-Mirza, choque trop visiblement la justice et les lois de l’envoyé élu, pour croire que vous vous y soyez portés par quelque éblouissement qui vous ait surpris. […] Ainsi, bien loin qu’aucun d’eux voulût tenir ferme sur son premier sentiment, ils se hâtèrent à l’envi l’un de l’autre de se rétracter ; et dissimulant leur mécontentement, ils arrêtèrent, tout d’une voix, « qu’attendu que l’aîné se trouvait en état de recevoir la couronne qui lui appartenait par la loi, il fallait sans délai l’aller tirer du palais de la Grandeur pour le porter sur le trône. » Voilà comme Sefie-Mirza (Sséfy-Myrzâ) fut élu monarque des Perses, contre la volonté de ceux mêmes qui lui donnaient leurs suffrages.

384. (1899) Musiciens et philosophes pp. 3-371

Je dois donc conclure que cette symphonie appartient au mauvais art. […] Déterminer la part exacte qui revient au poète et celle qui appartient au musicien, aucune analyse, si subtile soit-elle, ne le pourrait. […] Wagner n’appartient qu’à mes maladies », et il nous confie alors qu’il vient d’entendre pour la vingtième fois le chef-d’œuvre de Bizet : Carmen. […] Les polyphonistes franco-néerlandais, ainsi que les disciples qu’ils formèrent en Italie, en Allemagne et en Espagne, appartiennent nettement au mouvement de la Renaissance. […] Toute la gamme infiniment graduée de nos émotions appartient à son domaine ; elle est la manifestation la plus spontanée, la plus directe de ces vibrations dont parle Herder.

385. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

De plus, le sentiment de la possession a sa part dans l’activité générale ; il y a un plaisir de possession ; les deux amants s’appartiennent l’un à l’autre, — se réclament mutuellement, comme une espèce de propriété. […] « Dire qu’une chose est, c’est dire ce qui lui est semblable, à quelle classe elle appartient. » Il y a donc encore ici un double procédé d’assimilation et de différenciation. […] Car ce culte implique l’hypothèse qu’en donnant à la conscience une forme particulière, on lui donne un pouvoir indépendant de celui qui lui appartient intrinsèquement. […] 1° Relativement vifs ; 2° A nié rieurs dans le temps (ou originaux) ; 3° Qualités non modifiables par la volonté ; 4° Ordre simultané non modifiable par la volonté ; 50 Ordre successif non modifiable par la volonté ; 6° Font partie d’un agrégat vif qui ne peut être rompu ; 7° Qui est complètement indépendant de l’agrégat faible ; 8° Et qui a ses lois qui dérivent de lui-même ; 9° Ont des antécédents qui peuvent être ou ne peuvent pas être indiqués ; 10° Appartiennent à un tout d’étendue inconnue. […] 1° Relativement faibles ; 2° Postérieurs dans le temps (ou copies) ; 3° Qualités modifiables par la volonté ; 4° Ordre simultané modifiable par la volonté ; 5° Ordre successif modifiable par la volonté ; 6° Font partie d’un agrégat faible qui peut être rompu ; 7° Qui est partiellement indépendant de l’agrégat vif ; 8° Et qui a ses lois en partie dérivées de l’autre et en partie particulières à lui-même ; 9° Leurs antécédents peuvent toujours être indiqués ; 10° Appartiennent à un tout restreint à ce que nous appelons mémoire   La différenciation complète du sujet et de l’objet aboutit à l’affirmation de l’existence objective.

386. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Paul Féval, qui appartient moins d’origine et de nature intellectuelle à Balzac qu’à Alexandre Dumas, je l’ai dit déjà, a déjà publié, chez Dentu seulement, quarante romans, sans compter ceux qu’il a publiés ailleurs, et, toujours infatigable, il vient d’y ajouter le quarante et unième, Le Chevalier de Kéramour 16, qui ne lui rapportera certainement que ce quarante et unième fauteuil idéal qu’occupèrent avant lui Dumas et Balzac. […] Or, Paul Féval a le bonheur d’appartenir à la province qu’a le moins touchée cette influence de Paris, qui finira par égratigner et mettre en poussière jusqu’aux granits de ses dolmens ! […] Dans la forme du roman, et sous le masque de verre de ce nom de « Jean », qui ne trompe personne, c’est Raymond Brucker qui raconte en son propre nom ; et il y est d’une vérité frappante d’accent et de physionomie, animés l’un et l’autre par des détails charmants, et qui, évidemment, ne peuvent appartenir qu’à cette nature de Raymond Brucker, presque ininventable d’originalité. […] Ici, ce n’est ni le romancier ni le poète qui ont éveillé l’historien qui dormait dans le romancier : c’est le chrétien : « J’appartiens à saint Michel, — dit-il dans cette langue que sa foi lui a donnée. — Je suis né le jour de sa fête. […] Toute la gloire et le salut du Mont et de son monastère appartiennent surtout à Dieu et à son archange, et c’est ce que Paul Féval a voulu surtout prouver.

387. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre III. Molière »

Mais il ajoute à la vérité deux caractères qui appartiennent essentiellement aussi au genre : il faut qu’elle soit plaisante, et morale. […] A ce genre appartiennent les Plaideurs de Racine, comédie demi-aristophanesque, énorme et superficielle d’invention, délicate et légère de style, grosse farce écrite par le plus spirituel des poètes. […] Nous le retrouverons dans le xviiie  siècle, auquel il appartient. […] Michel Boyron, dit Baron (1653-1729), illustre acteur, appartint d’abord à la troupe de Molière.

388. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Introduction, où l’on traite principalement des sources de cette histoire. »

Laissant de côté tout ce qui appartient au tableau des temps apostoliques, nous rechercherons seulement dans quelle mesure les données fournies par les évangiles peuvent être employées dans une histoire dressée selon des principes rationnels 14 ? […] Si chaque fois le miracle réussissait, deux choses seraient prouvées : la première, c’est qu’il arrive dans le monde des faits surnaturels ; la seconde, c’est que le pouvoir de les produire appartient ou est délégué à certaines personnes. […] Les mouvements antérieurs n’appartiennent à notre sujet qu’en ce qu’ils servent à expliquer ces hommes extraordinaires, lesquels ne peuvent naturellement avoir été sans lien avec ce qui les a précédés. […] Jésus ne saurait donc appartenir uniquement à ceux qui se disent ses disciples.

389. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

Ainsi considérée, on peut voir dans chacune de ses notes le monde entier que les fakirs trouvent toujours dans la contemplation de leur nombril ; l’admiration qu’on a pour Wagner, et qu’on lui doit, ne peut pas être le monopole de quelques vieilles dames empaillées et de quelques jeunes gens aux sens déviés, minés par la névrose ; Wagner nous appartient à tous et sa gloire est indépendante des nôtres ; l’Art français doit bénéficier de ses progrès en les appropriant à son génie national, sans emprunt, sans imitations. […] Aussi bien qu’à vous, mon cher Carvalho, il m’a semblé que la mort de Richard Wagner devait effacer le passé, et que nous n’avions plus à nous occuper que de l’avenir auquel l’œuvre du compositeur appartient désormais. […] Ils avaient raison de nous haïr, car ils appartenaient à une patrie vaincue ! […] Louis de Romain, après un compte-rendu de la représentation du Chevalier Jean, à Cologne, publiait un article où, distinguant la question artistique de toutes autres, il adressait aux artistes l’appel que voici : … Il appartient à la presse musicale, à nos compositeurs dont les œuvres reçoivent de l’autre côté du Rhin une large hospitalité, aux Gounod, aux Saint-Saëns, Massenet, Joncières à tous ceux enfin qui par leur situation, leur autorité, leur talent, ont une influence sur le public de faire cesser une comédie dont le résultat ne peut être que de nous rendre ridicules aux yeux du monde civilisé …   C’est à ces lignes que M. 

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