Ce fut même un sujet de persécution pour les fidèles ; lorsque les Romains ou les Juifs les apercevaient ainsi vêtus, ils s’écriaient : Ὁ γραικὸς ἐπιθετὴς !
Vous n’y apercevrez point la verve indifférente attachée à copier la nature, mais la réflexion attentive occupée à transformer en satire les objets, les paroles et les événements. […] On aperçoit toujours derrière la grimace du personnage l’air sardonique du peintre, et l’on conclut à la bassesse et à la stupidité du genre humain. […] La nature n’invente point ces jeux de scène ; l’on s’aperçoit vite qu’on est devant une rampe, en face d’acteurs fardés, dont les paroles sont écrites et les gestes sont notés. […] Il a le droit de juger la vie ; ses maximes appartiennent à son âge ; devenues des traits de mœurs, elles perdent leur air doctoral ; on les écoute avec complaisance, et l’on aperçoit, en tournant la page, le sourire calme et triste qui les a dictées. […] C’est donc méconnaître l’homme que de le réduire, comme fait Thackeray et comme fait la littérature anglaise, à un assemblage de vertus ou de vices ; c’est n’apercevoir de lui que la surface extérieure et sociale ; c’est négliger le fond intime et naturel.
Que sera-ce, si nous apercevons derrière l’impératif social un commandement religieux ! […] Mais cette nécessité, nous l’apercevons précisément par transparence, non pas réelle, sans doute, mais virtuelle, au fond de l’obligation morale. […] Bref, l’instinct social que nous avons aperçu au fond de l’obligation sociale vise toujours — l’instinct étant relativement immuable — une société close, si vaste soit-elle. […] Au premier coup d’œil, la conscience aperçoit entre les deux premiers sentiments et le troisième une différence de nature. […] Mais ne s’en aperçoit-on pas à son enseignement même ?
Benjamin Constant et Mme de Staël, transformant ingénieusement le siècle accompli et s’essayant à le rajeunir, allaient semer les aperçus et pousser la découverte en bien des sens et sur bien des voies. […] Ce qui impatientait Manzoni par-dessus tout, ce qui ne l’impatientait pas moins que son confrère Thierry (il lui donnait ce nom), c’étaient les formules vagues, lâches, vulgaires, à l’aide desquelles les historiens modernes avaient recouvert et comme étouffé des questions qu’ils n’apercevaient pas. […] Fauriel s’était aperçu que, tandis qu’il racontait, l’auditeur avide prenait au crayon des notes dans son chapeau. […] L’aperçu suivant aidera du moins à saisir un côté de Fauriel que nous n’avons pas assez mis en lumière, et constatera, autant qu’il nous est permis de le faire, l’orientaliste en lui. […] Fauriel put s’apercevoir que, nonobstant ses lenteurs et son soin modeste de s’effacer, il n’échappait point entièrement aux petits assauts ni aux combats, qui sont la condition imposée à tous découvreurs et novateurs.
C’est au bout de l’un d’eux que l’on aperçoit le logis des Goncourt. […] Grâce à eux, je ne me suis pas trop aperçu de la disgrâce où nous vivons. […] Puis la voici aux premières heures de découragement et de doute, lorsqu’elle s’aperçoit qu’il y a eu dans son jeu une erreur de calcul qui menace d’en fausser le résultat. […] Tantôt je l’apercevais, cette façade célèbre du palais Dario, dans la douce clarté du matin ; tantôt dans l’opulente lumière du couchant ; tantôt à la lueur des étoiles, lorsque sa blancheur nocturne se décharné et devient presque spectrale. […] Au-dessous de lui, il apercevait les palais du Louvre et des Tuileries, la Seine, puis son vol s’abaissait et il se trouvait, rue des Beaux-arts, devant la fenêtre ouverte de son appartement.
Une fleur aperçue dans un terrain vague ou sur le rebord d’une fenêtre, à un étage proche du ciel, un coin joyeux du faubourg, un pauvre intérieur étudié d’un coup d’œil qui en fait sentir la noire misère, un enterrement par la pluie, tout est bon aux rêves du poète.
Quand Ybilis revint, il aperçut cette forme confuse et se coucha près d’elle sans souffler mot mais, à minuit, il se réveilla et, d’un seul coup de ses mâchoires, il trancha net les trois pilons, croyant tuer son voleur de flûte.
En cela encore, par l’émotion et par l’aperçu, Fleury est au-dessus des Goncourt, dont l’âme est à peu près muette et l’esprit aveugle, muette et aveugle à tout ce qui n’est pas de l’effet de couleur.
Quoique le style de Manon Lescaut laisse beaucoup à désirer, il faut avoir lu plusieurs fois cette histoire touchante pour apercevoir les taches qui la déparent. […] Conseiller vigilant, il aperçoit le danger, il le signale à son ami, à celui qu’il chérit comme son enfant ; mais il est indulgent pour les fautes qu’il a prévues. […] Mais, bientôt désabusée, elle s’aperçoit que la matière est demeurée ce qu’elle était, et que l’homme s’est pétrifié. […] Mais il trouve dans Noëmi une docilité, une résignation, qui ne lui permettent pas d’apercevoir ce qui lui manque pour récompenser dignement l’amour de sa femme. […] L’idée se laisse toujours apercevoir sous l’image.